ïles Caïman part 2 (par Joël) avec les photos

ïles Caïman part 2 (par Joël) avec les photos

Posté par : Joel
08 Mai 2013 à 22h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
327 vues
Flux-RSS

Samedi 13 avril 2013.

On finit le nettoyage du bateau. Voilà un petit cocon tout prêt pour recevoir Patrick. Dans 48 heures changement d’équipage, le devoir rappelle Bernard en France. Patrick va assurer brillamment la relève.

On reprend le reste du chemin dans la réserve des perroquets. Nous n’en voyons pas plus que la dernière fois mais nous en entendons plusieurs. Chemin difficile, socle karstique brut de fonderie, seulement les plantes qui gênaient ont été coupées. 1H30 de marche sans chute et bobo mais usure rapide des semelles.

 

P4131549.JPG

 

Clearing out de la douane fait à l’heure prévue pour le rendez-vous, une personne qui passait a téléphoné pour s’assurer qu’ils n’avaient pas oublié. On a 24 heures pour dégager.

Les gens de Brac viennent parler, s’arrêtent, nous saluent. A Little, beaucoup plus de réserve. Il faut dire qu’ils ne sont qu’une soixantaine et qu’il doit bien y avoir 100 ou 200 touristes. Il doit y avoir à la fois un sentiment de caste et une sensation d’envahissement. Brac compte 2500 habitants et sans doute moins de touristes qu’à Little. Il y a une économie qui ne vit pas que du tourisme. Un peu d’agriculture, une carrière, des fonctionnaires, deux ports de commerce très simplifiés. Ça change une mentalité.

Le restaurant  du capitaine où le serveur colombien très sympa sert au comptoir d’un bar de plein air à coté d’une piscine où 2 américains s’initient à la plongée.

brac captain table.JPG

Musique latino de qualité. Télévision sans le son comme dans beaucoup de restaurants du coin. On  a fait notre bonne action en mangeant du lion fish. C’est un poisson échappé d’un aquarium sans doute de Floride qui envahit à toute vitesse les Caraïbes. Redoutable prédateur d’alevins, il n’a pas d’ennemi naturel. Les pêcheurs des Caraïbes s’organisent pour le capturer, les restaurateurs pour le mettre au menu et les touristes pour le commander. Et en plus c’est un très bon poisson.

Un ravito ramené à bord avant d’emprunter un autre chemin pour aller vers la mare. Promenade vite arrêtée car le relief karstique est encore pire que ce matin et ç finit par devenir vraiment dangereux avec la fatigue accumulée et la chaleur.

Un peu de snorkeling autour du bateau toujours aussi magnifique puis je confie la coupe de mes cheveux à la coiffeuse philippine du lieu. Elle s’inquiète de savoir si je veux être rasé (c’est un barber shop) parce qu’elle n’a pas le matériel. Je la rassure. Je m’assois, pas une question sur mes goûts et mes souhaits, elle vaporise de l’eau sur mes cheveux et commence à couper. Quand elle estime qu’elle a terminé, elle me montre le résultat dans une glace. Ça va, c’est bien et pas cher. Je peux recommander l’adresse chez Nellie à coté de la station essence de West End à Brac. Il faudra cependant beaucoup de coupes de cheveux pour rentabiliser le billet d’avion.

 

P4131554.JPG

 

 

Dimanche 14 avril 2013.

Partis tôt de Brac, nous mouillons vers 10h au nord de Little Caïman dans la baie de bloody sur une des nombreuses bouées pour plongeurs. A pic vertigineux de plusieurs centaines de mètres, il y a suffisamment à voir entre 5 et 15 mètres pour justifier un snorkeling de plus d’une heure. Tout est superbe mais le bleu de l’eau vers les grands fonds est vraiment remarquable.

A 13h45, 11h45 locales, soit 25 minutes avant la fin de la tolérance douanière de 24 heures pour quitter l’endroit, nous hissons GV et geenacker vers Georgetown, le paradis des paradis fiscaux.

Comme nous avançons trop vite, nous passerons la nuit sous GV seule malgré les seulement 10 nœuds de vent.

La petite sœur de l’hirondelle de dimanche dernier vient nous rejoindre sur la filière du bateau. J’espère qu’elle ne connaîtra pas le même sort on n’en saura rien, le lendemain, elle avait disparu).

hirondelle à bord (2).JPG

 

Lundi 15 avril.2013. L’hirondelle a disparu.

La C-map du GPS traceur ne considère par le North Sound de Grand Cayman comme un lieu de navigation. Aucune indication sur les bouées et perches pourtant nombreuses car il y a 3 chenaux d’accès. Nous nous fions aux guides de Pavlidis et Virgintino pour trouver notre chemin par le main channel. Attention la perche rouge est en fait une perche verte (donc à laisser à babord en entrant, nous sommes aux Caraïbes). La tige est rouge d’algues ou de rouille mais la lumière à son sommet est verte lorsqu’elle n’est pas cachée par une frégate facétieuse posée dessus..

A l’arrivée sur la marina Barcadere, récemment creusée, plus aucune indication. Un bateau moteur nous siffle et nous montre le chenal creusé, nous évitant ainsi l’échouage. Un grand merci.

Marina Barcadère, accueil charmant(e), la douane pas contente de nous trouver à quai. Passible d’une amende, nous aurions dû leur demander l’autorisation avant d’entrer dans la marina. Mille excuses, merci de votre compréhension.

Nous louons une voiture et partons à Georgetown. Banques, cabinets d’audit, joaillerie et boutiques de souvenirs. Peu de maisons typiques,

 

GC georgetown maison.JPG

Photo georgetown maison

surtout des building modernes pas trop élevés. Bof. On retourne à la marina par le sud de l’île. Villas de luxe, embouteillage.

 

Mardi 16 avril 2013.

Le changement d’équipage a eu lieu : Patrick est arrivé hier, Bernard est parti ce matin.

Pour permettre à Patrick de se remettre de son voyage, nous avons prévu une journée de visite de l’île.

Nous démarrons par le mastic trail, chemin de randonnée mi-mangrove, mi-forêt sèche sur socle karstique. Très bien aménagé, beaucoup plus facile à parcourir que les chemins comparables de Brac. Les puristes trouveront à critiquer, mais pour nos vieilles jambes c’était parfait. Autre énorme avantage, ce chemin est la plupart du temps ombragé.

Superbes papillons mais aussi beaucoup de perroquets que l’on a vu en plus de les entendre.

Se repérant aux chants pour essayer de voir l’émetteur, je remarque que les plus beaux chanteurs ne sont pas forcément les plus beaux oiseaux. Ce à quoi Pierre Henri rétorque que c’est comme pour les femmes… c’est supposé être un compliment à sa femme. J’espère qu’elle comprendra.

Nous poursuivons par le botanic garden et loupons la saison des orchidées de 2 mois.

 

GC botanic.JPG

 

A nouveau des perroquets,  un héron tricolore et iguane bleu endémique.

 

 

Très joli jardin par thèmes bien expliqués.

Nous poursuivons en contournant l’extrémité est de l’île du nord vers le sud et nous déjeunons au restaurant Tukka. Très correct.

Nous sommes à la terrasse du restaurant devant l’east sound où, en novembre 1794, un convoi marchand de 10 bateaux anglais est venu s’échouer sur la barrière de  corail pendant une tempête.  On en voit encore quelques débris.

L’histoire, ou la légende, raconte que le navire amiral, trompé par la tempête, vient heurter le récif. Il envoie un signal de danger au reste de l’escadre qui l’interprète de façon erronée comme devant se rapprocher de lui. Les 10 bateaux s’échouent. Les habitants de Grand Caïman n’écoutant que leur bravoure sauvent tous les membres d’équipage et les passagers malgré les conditions dantesques. Parmi les rescapés, un membre de la famille royale. En signe de reconnaissance, le roi George III accorde l’exemption de taxes aux habitants de l’île. Voilà comment se créent des paradis fiscaux. Enfin, ce n’est pas venu tout de suite. En 1960, ces îles étaient encore parmi les plus pauvres du coin, pas d’électricité, pas d’eau courante, peu de routes. Ça a un peu changé depuis.

Nous avons ensuite visité Pedro St James, ancienne demeure de planteur totalement incendiée et totalement reconstituée. Belle mise en scène avec vidéo et guide qui permet de faire trainer 2 heures une visite de 30 minutes.

 

GC pedro St james.JPG

C’est leur plus vieux bâtiment (230 ans) et ils en sont très fiers. Nous avons un peu court-circuité la fin du laïus du guide. Exposition temporaire sur les îles Caïman entre 1940 et 1960. Très instructif.

Ensuite snorkeling dans un petit lagon du sud de l’île. Rien d’extraordinaire si ce n’est la première tortue depuis Culebra, ça date.

Ravito avant de rejoindre le bord.

Patrick nous a mis un peu au courant de ce qui se passe en France. Pour faire un peu de provoc, on a tous acheté un T-shirt des îles Caiman. On devrait avoir un certain succès cet été quand on sera de retour en France…et puis une suggestion du café du commerce : pour négocier la disparition des paradis fiscaux, mieux vaut être à armes égales. Donc, donner un statut de paradis fiscal à tous les DOM TOM. D’abord ça résoudra le problème de chômage sur place, ça fera rentrer de l’argent dans les caisses de l’état et ensuite on pourra vraiment discuter. La seule difficulté sera de faire comprendre à la Corse que c’est déjà un paradis fiscal.

Pour me faire pardonner, cette dernière : pourquoi ne faut-il pas boire et conduire en même temps, la vraie réponse je l’ai lue au bord d’une route ici : on risque de renverser la boisson sur un cahot. Je ne suis pas sûr que le pardon soit gagné.

 

 

Mercredi 17 avril 2013.

Après le plein d’eau et un énième essai infructueux de capter la wifi de la marina, nous payons le prix exorbitant de 110 US$ par nuit pour un 44 pieds. Pas étonnant que la marina soit presque vide. Supermarché à 2 km, pas de laundry, eau et électricité payantes, 1WC, 2 douches, 1 lavabo avec 1 badge par bateau. Même si miss Hellie, la secrétaire, est une grande belle femme, ça ne peut pas justifier un tel tarif dans un pays où tous les mouillages sont gratuits.

Nous traversons le North Sound par des petits bords de près avec un vent force 5, GV un ris et solent, pour prendre (avec quelques difficultés dues au vent) une bouée devant la plage du très joli et luxueux hôtel Kaîbo au nord-est du sound.

 

GC Kabio (2).JPG

Baignade, domino-bière, saucisses locales (excellentes)- purée, salade, fruit. Première journée en mer de Patrick, sans souci.

 

Jeudi 18 avril 2013.

Toujours des problèmes de chargement des batteries de service avec l’alternateur. Il délivre 15Ah à des batteries qui sont chargées à seulement 70% au lieu des 50 à 60 espérés et qu’il faisait encore récemment. Le seul changement est que l’on a repris la tension de la courroie. Je la détends un peu sans résultat probant. En fin de nuit le voltage est faible. En plus le Philippi indiquait que la batterie moteur et celle du guindeau n’étaient chargées qu’à moitié. On visite dans la cabine avant celle du guindeau où toutes les connections sont comme neuves. En fin de journée, les 2 batteries sont revenues à 100% de charge sans explications. On met fortement en doute les indications du Philippi, tout le reste paraissant correct. Mais ça reste un souci persistant et le voltage de service est fréquemment bas.

Navigation sans souci par un bon 4, petit 5 jusqu’à la 7 miles beach où on prend une bouée en face de West End. Grosse averse. Déjeuner. Sieste.

 

GC rum point.JPG

Cette plage était superbe il y a 50 ans, elle est encore pas mal mais pratiquement entièrement construite d’hôtels de luxe. Cela crée de l’encombrement de transats, chaque hôtel ayant son bout de plage. Je préfère les hôtels de luxe dans des petites (ou grandes) baies privatives : on n’a pas à souffrir de la promiscuité des milliardaires des autres hôtels, on reste entre soi du même hôtel.

On quitte le mouillage très rouleur et en hissant les voiles on frôle un bateau amarré à une bouée qui nous paraissait vide. Un type surgit de ses entrailles un sifflet strident entre les lèvres. C’était un bateau de plongée en opération. On ne remarque le drapeau qu’à ce moment là. On s’est senti con. Heureusement pas de bobos.

2 paquebots au mouillage à Georgetown, c’est le lot quotidien ou à peu près. On passe au large et on prend une bouée juste au sud devant l’école de plongée. Snorkeling sympa, couleur bleu curaçao de l’eau incroyable.

Apéro-domino. Soudain une voix nous interpelle on cherche partout pour voir un snorkeler le long de la coque. C’est Ben, un australien, qui travaillait à New York et depuis 6 mois ici. Il envisage de rentrer en Australie en bateau à voile d’ici quelque temps et nous demande le prix de notre bateau. Il trouve ça un peu cher. Mais je lui fais remarquer que le vrai prix d’un bateau c’est prix d’achat moins prix de vente. Il sort de son maillot de bain un appareil photo avec bras télescopique pour photographier le nom du bateau et nous filmer. Nous discutons un peu de la navigation hauturière et de la bonne adaptation de ce bateau à son projet. On lui fait l’article pour un achat en août 2014. Pourquoi pas, il va regarder le blog et peut-être nous écrire.

 

 

 

 

 

Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .

Le site de la Grande Croisière...