îles Caïman (part 1) par Joël (voilà les photos)

îles Caïman (part 1) par Joël (voilà les photos)

Posté par : Joel
08 Mai 2013 à 21h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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Lundi 8 avril 2013, Brac.

 

 

 

Le mouillage devant Creek étant plutôt agité et tous les commerces étant plutôt au sud ouest de l’île, nous décidons de tenter notre chance à Dick Seisinger’s bay.

 

De quoi s’agit-il : d’un passage étroit entre 2 perches au milieu d’une barrière de corail déferlant avec à peine plus d’un mètre de fond. Ensuite un chenal long de plus d’un demi mille et de 20 à 30 mètres de large entre la plage et la barrière avec des profondeurs à estimer pour arriver soit sur des bouées, soit sur un mouillage où il ne faut pas que le vent tourne. Profondeur du chenal entre 1 et 2 mètres.par calme plat et marée haute,. Nous embouquons le passage par force 5 et à marée basse de nouvelle lune. Pourquoi faire simple, mais enfin de sueurs chaudes en sueurs chaudes nous progressons face au vent sur 200 ou 300 mètres sans dommage jusqu’à un moment où la vigie Pierre Henri voit un haut fond juste devant l’étrave. Coup de barre à babord. Le bateau se met travers au vent et occupe presque toute la largeur du chenal. J’ai le sondeur qui affiche 0,8 mètre. Je termine le demi-tour et j’essaye de remonter le chenal en marche arrière mais il reste du chemin sinueux et, en marche arrière, ce sont les safrans qui sont exposés aux hauts fonds et si c’est la dérive qui touche, elle touche à l’envers de son pivotement naturel. Ce n’est pas raisonnable (d’ailleurs l’était-ce depuis le début ? On va plaider le manque de sommeil d’une nuit de quart en mer pour notre absence de lucidité), nous décidons de sortir.  On frotte 2 ou 3 fois mais ça passe, juste le bout de la dérive qui a perdu son anti-fouling.

 

On mouille de l’autre coté de Brac à Scotts anchorage sur la bouée près de la jetée. Le vent est dans l’axe de l’île et c’est agité des 2 cotés.

 

Petit tour à terre à West End, supermarché intéressant mais au prix Caïman bien sûr, banque avec distributeur en monnaie locale ou en US$, office du tourisme avec 2 gentilles hotesses, bars et restaurants, poste, location de voiture. Premiers contacts sympas avec une population très variée. Les officiels ce matin, il y avait un noir, un métisse et un blanc. A la sortie de la banque nous demandons l’office de tourisme à un groupe de 3 personnes, une chinoise, un indien et un latino. A l’office de tourisme nous sommes reçus par une anglaise pur jus, sa collègue est une métisse à coiffure afro.

 

Mais le plus beau c’est pour la fin de journée : après nous être assuré qu’il n’y avait pas de ces petites méduses comme à Creek, nous avons snorkelé dans une eau limpide sur un univers bleu soutenu avec de beaux coraux, de gros poissons. Rien vu de tel depuis les îles Coco aux Seychelles.

 

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Mardi 9 avril 2013. bon anniversaire Jacques R.

 

Comme les Jacques sont nombreux, il faut un petit indice. Celui-là a fêté (entre autre) son anniversaire il y a 2 ans à bord du Tri Martolod en escale à l’Aber Wrach.

 

2 ans plus tard à Brac, nous louons une voiture pour 34$ plus le permis de conduire local à 15$. Globalement pas cher, juste le carburant à des prix français.

 

Brac c’est un immense plateau monolithe de calcaire dolomite (pas le calcaire friable du pays de Caux, plutôt Causse ou nord Tchéquie, style karstique) de forme allongée selon un axe nord est / sud ouest. Au nord-est il domine la mer fièrement par des falaises de 50 mètres et descend régulièrement sur 15 km pour terminer dans les marais de l’extrémité sud-ouest. Au pied du monolithe une bande côtière basse de quelques dizaines de mètres de large sur tout le pourtour (sauf le cap nord-est face aux vents dominants) où habite l’essentiel des 2500 Brackers. Un peu la Désirade en plus grand et plus boisé.

 

Et puis surprise, des chemins de randonnée balisés avec des panneaux explicatifs gratuits, des grottes dans le monolithe (qui servent d’abris anti-ouragan) d’accès gratuit , des écoles d’escalade, de plongée, des musées gratuits, pas de jet-ski, pas de sono à fond les décibels, pas de resort (il faut dire que l’ouragan de 1932 avec une montée du niveau de 9 mètres a emporté tout le sable et les cocotiers des plages qui ne sont jamais revenus depuis – ce qui explique aussi la clarté des eaux).

 

A coté, cela respire l’aisance sans ostentation, belles maisons en bois peintes en pastel bonbon anglais et bien entretenues, routes en excellent état et bien balisées, très grande propreté, office de tourisme avec toute la documentation requise. Les gens viennent de partout et sont très aimables. Nous sommes un peu l’attraction du lieu car beaucoup ont remarqué notre bateau au mouillage (les bons mois, il y en 5 qui passent).

 

Coté environnement, on est très loin de la Jamaïque et encore plus de l’île à vache. On est dans un DOM /TOM britannique mais sans les prix ridicules d’Anguilla et sans la foule nautique des BVI et leur bouées à 30 US$ (ici c’est gratuit).

 

En détail, nous avons fait :

 

- la partie nord de la randonnée de la réserve des perroquets, un peu déçus car on n’en a vu aucun, mais les principales plantes sont indiquées. Comme forêt sèche, c’est de ce fait beaucoup plus intéressant que celle vue à Porto Rico.

 

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- la randonnée du phare, beau paysage un peu lunaire de désert dolomitique parsemé de palmiers, frégates et boobies planent au dessus de la falaise.

 

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- le pied de la falaise au First Cay, beaux souffleurs et quelques alpinistes

 

- plusieurs grottes dont celle des chauve-souris, du crane, la grande et celle de Peter éclairées grâce au flash de l’appareil photo

 

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- le musée de Stake  Bay où nous avons pu lire tous les détails sur l’ouragan dévastateur de 1932.

 

- toujours à Stake bay, un bon snorkeling avec des fonds clairs mais un peu profonds, des poissons nombreux et pas effrayés, des langoustes près de la jetée et toujours ce bleu soutenu vraiment magique.

 

 

 

Mercredi 10 avril 2013. Little Cayman

 

Après une traversée de 12 miles sans histoire, nous nous présentons devant la passe du lagon d’Owen. Vent force 5 de travers, déferlantes, heureusement les 2 guides nautiques sont rassurant. Dérive relevée (à cause du manque de fond), nous nous engageons en crabe entre une bouée verte (à bâbord) et une perche blanche (à tribord) bien proches l’une de l’autre. Quelques embardées plus loin, nous naviguons paisiblement dans un lagon vert absolument limpide de 1,3 à 1,6 mètres de profondeur.

 

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Une raie vient saluer notre planté de pioche. Snorkeling de toute beauté le long du reef.

 

On se rappelle d’une discussion avec un professionnel de la grande croisière aux mille sabords du Crouesty en 2009 lorsque nous cherchions à bien définir quel bateau nous allions acheter. Il nous disait qu’un dériveur aux Caraïbes, ça ne servait à rien. Le mètre de tirant d’eau gagné par rapport à un quillard, nous a permis cette escale magnifique à Little Cayman et, avant, celle d’Anegada, mais nous a déjà sauvé la mise à Ponce et à Zarpar entre autres. Cela nous permettra de passer la barre du rio Dulce (2 mètres), de visiter le North Sound de Grand Cayman la semaine prochaine et les Bahamas l’année prochaine. Par contre utiliser ce mètre gagné pour mouiller plus près du rivage n’est pas forcément une bonne idée. Faut mieux laisser un certain espace de vol aux moustiques. Conclusion, le dériveur c’est un bon choix même pour les Caraïbes, en concurrence, il faut bien l’admettre avec le catamaran, mais ce n’est pas le même budget.

 

Promenade à terre à la recherche de vélos à louer. Rencontre des premiers iguanes, spécialité du lieu.

 

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Il n’y en a plus de dispo (des vélos bien sûr), on se rabattra sur une voiture pour demain. Village propret et calme, grande mare aux oiseaux. Tout le monde dit bonjour à tout le monde. Grosse activité de plongée sur un des 10 meilleurs sites au monde (bloody bay, merci Cousteau).

 

 

 

Jeudi 11 avril 2013, un an déjà.

 

Voilà un an que Tri Martolod a quitté Cherbourg. Cette date correspond aussi sensiblement à la mi-parcours en durée de notre périple: 7 mois et demi à bord. On a donc fêté ça au restaurant de l’iguane affamé, seul restaurant de l’île, le manque de concurrence se voit au niveau des prix mais la qualité est là.

 

Pour se justifier, on s’est dit qu’on avait fait des économies toute la journée en ne louant pas une Kia à 87$, ni des vélos non disponibles. Marche à pied de 3 heures le matin pour contourner la pointe sud de l’île, birdwatching sur les mares qui bordent la route,

 

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 taquiner les iguanes et saluer les 3 ou 4 voitures, les 2 piétons et le cycliste croisés pendant ce périple et compter plus d’une canette ou bouteille tous les mètres jetée sur le bas-côté. 2 heures de snorkeling l’après midi dans une eau toujours claire (raies, langoustes énormes et barracudas, poissons coffres et plein d’autres).

 

Les alizés soufflent toujours. Le lagon est bleu clair le matin, vert à midi et bleu plus soutenu le soir. Le lagon est immense, 3 ou 4 km de long sur 0, 5 à 1 km de large avec une île au milieu que l’on est allé visiter.

 

little C owen sound et cocotiers.JPG

 

Nous sommes le seul voilier dans ce lagon et nous partageons l’espace avec 8 bateaux de plongée qui ont leur propre mouillage. Le lagon est bordé de part en part de villas discrètes et élégantes qui ont leur appontement pour emmener les plongeurs sur les sites de plongée.

 

 

 

Vendredi 12 avril 2013. retour à Brac

 

Dans le temps, on pouvait faire le clearing out depuis Little Caïman, maintenant ce n’est plus possible ou bien le douanier de LC est en vacances. Retour donc à Brac sur un bord de près de 10 miles. La sortie du lagon est toujours aussi scabreuse au milieu des déferlantes du chenal avec un vent de force 5 qui faiblira plus tard.

 

Rendez-vous par VHF avec le douanier pour demain midi (local).

 

Après midi nettoyage et bricolage .

 

Coté nettoyage :  frigo, coin poubelle, panneaux solaires, écailles de peinture sur cuve à gasoil, filtres robinets, filtres eau de mer, pompage des fonds, loch et sondeur

 

Coté entretien : tension courroie moteur reprise, serrage des manilles, continuité électrique télécommande guideau, reprise des marquages et protection (drisses, aussières, bosses,  goupilles, annexe, bouée).

 

 

 

Puis snorkeling sur l’épave du Keith Tibbetts. Ancienne frégate russe stationnée à Cuba, rachetée par les Caïmans après la chute du mur, rebaptisée et coulée volontairement comme attraction pour plongeurs en 2002 dans 20 à 30 mètres de fond. L’eau est si claire que l’on en distingue tous les détails en faisant du simple snorkeling. Impressionnant.

 

 

 

 

 

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