Jamaïque part 3 avec photos(par Joël)

Jamaïque part 3 avec photos(par Joël)

Posté par : Joel
06 Avril 2013 à 20h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
250 vues
Flux-RSS

Jeudi 28 mars 2013

Les moustiques : cela fait 2 mouillages que les îlots sont trop petits pour abriter une pépinière à moustiques. Ce n’est pas forcément gagné, car de temps en temps nous avons des passagers clandestins. Je ne m’étais pas fait piqué à l’île à vache mais à plusieurs reprises dans la première nuit au large. Je flytoxe frénétiquement ma cabine.

Les moustiques ici ont une différence majeure avec ceux que l’on fréquente en Europe : ils ne font pas de bruit. En conséquence mon score est nul du style 30 piqures pour 2 d’écrasés. Et pourtant j’emploie les grands moyens : draps et couvertures sont imprégnés de répulsif ; à la première piqure et parfois de façon préventive, je me badigeonne aussi de répulsif. C’est absolument dégueulasse : on sort du bain propre et on se recouvre d’un produit un peu gras et un peu puant. Je ne me suis pas encore résigné à la moustiquaire. J’aime avoir frais la nuit et la moustiquaire c’est plutôt l’outil transpirant.

Comment font les 2 autres ? Rien, c’est moi qui leur sert de paramoustique. De beaucoup les moustiques préfèrent ma peau moelleuse, soyeuse et douce plutôt que leur vieille carne.

 

A part ces considérations piquantes, je me suis battu cette nuit avec une frégate pour qu’elle ne se pose pas sur notre girouette (qu’elle aurait sans doute bousillé vu la taille du volatile) jusqu’à ce que j’ai l’idée d’allumer les feux de mouillage. Elle s’est aperçue de sa bévue et a filé.

Alligator reef est le rendez-vous des pêcheurs, certains nous réclament à manger, d’autres à boire, d’autres nous offrent des poissons ou des langoustes.

Nous pouvons détailler leur technique de pêche au filet. Ils tirent très lentement d’immenses filets avec, à chaque bout, 2 barques équipées de moteur de 50cv. Elles peinent à le haler vers un haut fond près d’un des îlots du reef. 2 ou 3 pêcheurs suivent le filet à la nage et le dégage lorsqu’il se prend dans des rochers. Arrivés près de l’îlot ils sont rejoints par d’autres et c’est toute une équipe qui referme la nasse et récolte les poissons.

alligator reef fin de pêche J.JPG

Coté snorkeling, l’eau est assez trouble, de grands champs de posidonies déserts, quelques rares patates de coraux saturés de poissons apeurés mais surtout beaucoup de coraux cassés soit par la pêche soit par Sandy.

Vers 14h, le vent se pointe enfin et nous levons l’ancre. GV et geen pendant 30 minutes au bout desquelles le vent nous laisse définitivement tomber. Diesel et dominos pour arriver sans encombre à Great Pedro bay, joli mouillage bien rouleur à eau très trouble.

5great pedro bay J (3).JPG

En fait d’eau trouble, parlons des eaux noires (des évacuations des WC autrement dit). Nous avons attendu très longtemps avant d’utiliser les cuves à eaux noires (nous avons 2 WC, chacun avec sa cuve de80 litres). Plus d’un an en fait jusqu’à ce que nous arrivions dans un lieu où c’était obligatoire et peut-être contrôlé (les îles de Galice nous croyons nous souvenir). Nous en avons petit à petit maîtrisé l’utilisation et maintenant nous les utilisons systématiquement à chaque mouillage.

Il y a bien la contrainte de mettre les papiers dans la poubelle mais à part ça que des avantages :

- en évacuation vers la mer, on doit purger tout le tuyau qui est très long et le nettoyer pour empêcher l’accumulation de matières et le risque de bouchage. C’est au moins 50 coups de pompe. C’est long, fastidieux et fatigant. On a déjà eu à remplacer un WC pour n’avoir pas été assez rigoureux dans le pompage vers la mer. En évacuation vers la cuve à eaux noires, il faut pomper le minimum nécessaire pour nettoyer la cuvette, soit 10 à 20 coups maximum.

- quel plaisir de pouvoir se baigner à tous moments sous les tropiques sans avoir à s’assurer au préalable que personne n’est en train de purger des matières fécales dans son eau de baignade. C’est aussi très bien d’imaginer que les bateaux qui mouillent autour ont la même discipline.

- protection de la pompe et de ses joints en en limitant l'utilisation. c'est le point faible de l'installation.

Une dernière contrainte est de penser à purger les cuves au large et à les rincer.

C’est un peu comme descendre le geenacker sur le pont après chaque emmagasinage, l’utilisation des cuves à eaux noires est devenue une routine.

 

Vendredi 29 mars 213. Bon anniversaire Pierre Henri

Le repas d’anniversaire était bon mais un peu lourd :

Pour le déjeuner :

- assiette du sud ouest (paté, jambon serano, tomates)

- confit de canard, chips de patates douces cuites à la graisse de canard

- fromage hollandais

- riz au lait

- café et mignardises (fruits secs)

le tout arrosé d’un grand cru Pauillac 2006 à vieillissement accéléré dans la cale du bateau depuis 2 mois.

6anniversaire PH avec B.JPG

Après une sieste bien méritée et pour profiter de la fraicheur retrouvée après une belle averse, apéro à base de punch planteur avec moules escabèche, olives vertes aux anchois et pistaches.

Le diner s’est ensuite limité à une orange et un petit armagnac pour faire couler tout ça.

 Je vous parlerai du reste demain.

 

Samedi 30 mars 2013.

Hier, à part la célébration de l’anniversaire de Pierre Henri, il s’est passé d’autres choses. Après une nuit pas très bonne (vent et houle à 90 degrés), on a quitté Pedro bay dans la pétole mais un peu de vent nous a permis d’arriver sous voile à Black River.

La côte est parsemée de villas et petits complexes touristiques du plus belle effet. On est très loin des tours et autres monuments espagnols à la gloire du tourisme de masse.

Après le repas, les gardes côtes sont venus à bord. Même formulaire qu’à Port Morant, le sourire en moins, le fusil d’assaut en plus, le jeune qui le tenait ne quittant pas la gâchette de son doigt. Le garde côte qui pilote leur bateau rapide (2 moteurs HB de 250cv) tourne autour de notre bateau en attendant que la visite se termine. Il heurte une première fois notre bateau avec le sien assez violemment. Je me retourne vivement et sans s’excuser il me dit que c’est mon bateau (à l’ancre) qui est venu heurter le sien. Devant cette provocation, je ne me retourne même plus les 3 autres fois où il vient heurter notre bateau. Je demande au garde côte à bord où je peux laisser notre annexe à terre. Il me répond 2 fois « private property ». Il me fait comprendre que je devrais mouiller ailleurs (je ne vois pas trop pourquoi et d’ailleurs comme il a plu, nous n’avons pas bougé). Visite succincte du bateau, 2 coffres ouverts, à peine un au revoir. En voilà qui ne font pas honneur à la réputation d’accueil et de bonne humeur des jamaïcains.

La soirée pluvieuse d’hier ne nous a pas incité à aller à terre, c’est donc pour aujourd’hui.

Arrivés en annexe sous le pont routier qui enjambe Black River, nous avisons à quai une vedette de police avec 2 policiers à bord qui nous saluent chaleureusement. Nous leur demandons où nous pouvons laisser notre annexe. Ils nous répondent qu’entre leurs 2 bateaux on sera en sécurité. Nous n’en revenons pas. Quel changement avec les gardes côtes d’hier.

Nous embarquons à 9h locales pour une visite privée (nous sommes seuls à bord) de la Black River, des ses oiseaux et de ses crocodiles. Notre capitaine est un charmant jeune homme

1notre captain black river J.JPG

qui connaît bien toutes les habitudes de ses crocos qui sont assez sédentaires. Nous remontons la rivière sur plus de5 kmdans un paysage paisible comme le marais poitevin, mangrove et crocodiles en plus.

2mangrove black river J.JPG

Pour voir des crocodiles, nous en avons vu, dont un gros à moins de50 mètresde là où on a laissé notre annexe.

4croco à coté annexe black river J.JPG

5croco black river J (6).JPG

Mais notre capitaine est formel : ce sont des crocodiles jamaïcains qui apprécient la ganja, ils sont cool et affectueux. Ils ne sont pas supposés attaquer l’homme. Il vont parfois en mer, ne serait-ce que pour pondre sur les plages. Pas de baignade ce soir.

De retour, nous chopons un taxi-route qui nous emmène pour 5$ chacun aux chutes d’eau de la rivière Ys à une bonne quinzaine de km. Paysage champêtre de bocage, élevage de bovins et de chevaux de courses, quelques belles villas, montagnes boisées à l’arrière plan, très joli environnement. Conduite un peu sportive du chauffeur et de nombreuses caries dans le revêtement dès que l’on a quitté la route principale.

Ys falls se trouvent au milieu d’une grande ferme d’élevage, ensemble privé à entrée payante, 17$ pour les étrangers (très excessif) et 5$ pour les locaux, c’est déjà beaucoup.

Une navette tirée par un tracteur nous fait traverser la très belle propriété

5ys fall arbre J.JPG

et nous amène aux chutes d’eaux aménagées en parc de baignade. Petit magasin souvenir et boisson, toilettes, pièces pour se changer, joliettes, passerelles et escaliers de bois pour se rendre aux diverses chutes, piscines artificielles crées dans le courant de la rivière Ys.

6ys falls chute d'eau J (2).JPG

Ils ont bien fait les choses. L’environnement est boisé et montagneux. Possibilité de randonnée acrobatique dans la canopée pour 42$ (j’ai même croisé des américains qui ont trouvé ça cher après le prix de l’entrée). Tout ça est très propre, le personnel nombreux et attentif. Nous sommes le samedi de Pâques et le public devient aussi très vite nombreux. Après de bons bains vivifiants et quelques tarzannades de Bernard, nous revenons à l’entrée du parc et déjeunons pour 12$ chacun. Le même plat est à 4$ pour les locaux. Ça a un peu le don de m’énerver mais Pierre Henri et Bernard trouvent ça normal. Je vais donc me calmer.

Retour à Black River animé par le marché. La ville a peu d’attrait à part ça. Des courses, nous vérifions que le crocodile n’est pas monté dans notre annexe et retour à bord avant la pluie de fin d’après midi.

 j'ai enfin l'arme fatale contre les moustiques : je m'installe couvert de répulsif devant l'écran de mon ordinateur et pif, paf, pouf je les écrase dessus.

 

Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .

Le site de la Grande Croisière...