dimanche 24 mars 2013. on part au sud.

Lever tôt pour bénéficier du vent calme du matin car il est prévu de face, on contourne le phare de Morant Point à 13h et mouillons à Morant harbour à 16h. au fond d’un aber très calme. Se méfier à l’entrée, Sandy, ou un autre cyclone, a emporté une perche sur 2 dont au moins une s’est cassée au ras de l’eau devenant un obstacle assez dangereux.

Immédiatement les coast guards à bord, le plus jeune remplit un document en double, fouille le bateau et s’en va au bout d’une demi heure satisfait. Il nous dit que si on a des problèmes cette nuit, il faut tirer une fusée rouge vers leur bâtiment, il y a toujours quelqu’un de garde. S’il croyait nous rassurer, c’est loupé.

Nous avions une photo de leur bâtiment installé à la place d’une ancienne marina. Le cyclone Sandy est passé par là : appontement arraché, toit de la véranda envolé. Vu l’activité du coin, ce n’est pas près d’être réparé.

Un peu de bricolage, on vérifie les boulons de la dérive qui n’ont absolument pas bougé depuis le Cap Vert… L’ancre est plantée à l’envers dans de la vase. Pour le vent prévu, ça devrait aller.

Voilà pour un dimanche au bord de l’eau.

Lundi 25 mars 2013. Bon anniversaire Virginie.

On n’a pas eu à se servir des fusées de détresse. Nuit calme dans le hamac. C’est très bizarre le hamac, on a froid dessous surtout quand le vent souffle. C’est un vrai plaisir d’avoir froid ici mais je suis obligé de mettre une couverture pour isoler le dessous du hamac. Quand le vent souffle trop fort, plus de hamac pour l’instant, trop froid.

Quelques mots sur le hamac. D’abord bien le tendre. Je passe une boucle sur un des taquets du pied de mat à 50 cm de haut environ et je souque l’autre extrémité autour de la trinquette à environ un mètre grâce à un bout que j’ai rajouté.  Je m’installe en diagonale sur la toile du hamac et je peux me tourner dans tous les sens. Si le hamac n’est pas souqué, il prend trop de creux. Il faut le mettre plus haut pour ne pas toucher le pont et seule la position sur le dos est confortable. Or je ne m’endors pas sur le dos.

Gros nettoyage de l’intérieur du bateau à la lingette ce matin : nous manquions de courage depuis Zarpac où nous avions été submergés de poussières et de cendres (une autre raison pour ne pas y faire escale). Voilà c’est fait.

 4 heures de spi dans un vent forcissant et avec une forte houle. On maîtrise de mieux en mieux mais la drisse à l’air de s’abimer dans le flip-flop. On va la renforcer à cet endroit et suivre l’évolution. Le vent apparent variait de 40 degrés entre le haut et la bas de la vague, inutile de dire que le spi était peu stable. Le vent refusant, on a terminé avec le solent pour mouiller à l’abri de l’île pigeon dans Portland Bight. Joli mouillage, petit campement de pêcheurs sous l’abri (?) des cocotiers, 2 barques sur la plage, lagune à moustiques et à taons, du vent mais mer plate. Baignade mais snorkeling sans intérêt.

Un pot à la santé de Virginie de la part des alcooliques réunis.

Mardi 26 mars 2013. Portland Bight

Nous sommes dans une mer intérieure de 12 miles sur 6, orientée nord-sud. A l’est, coté vents dominants, une barrière d’îlots (dont pigeon island), récifs et coraux avec quelques chenaux à plus de 10 mètres de profondeur pour permettre aux cargos d’atteindre les ports industriels situés sur la côte ouest du Bight. Des fumées, de gros silos, une centrale, l’ouest est très industriel mais les vents poussent tout ça dans le bons sens pour nous.

Ce midi nous avons mouillé devant Bare cay, crachat de sable, le plaisir d’être mouillé au calme au milieu de la mer. Snorkeling peu intéressant mais bonne sieste.

Cet après midi, nous avons fait voiles vers Portland cay au sud du Bight. Une des îles de Portland cay, mentionnée sur la carte, a pratiquement disparue suite au cyclone Sandy, les fonds ont bougé et ne correspondent plus vraiment à ceux de la carte (la Jamaïque, ancienne possession anglaise, les cartes y sont plutôt précises en général). Nous trouvons cependant un mouillage satisfaisant sans trop de problème. Un petit tour à terre (?) avec des promesses de snorkeling intéressant demain quand le vent sera calmé et la mer limpide comme c’est souvent le cas le matin. Nous croisons un pêcheur en train de bricoler la bougie de son moteur.

Tous les pêcheurs croisés en Jamaïque ont des barques avec des moteurs beaucoup plus puissants que celui de notre annexe. C’est une bonne garantie de désintérêt mais nous remontons néanmoins l’annexe et son moteur au portique tous les soirs comme partout depuis notre départ d’Europe. L’autre avantage, c’est que cela condamne l’accès facile au bateau par la plage arrière. C’est le boulot de Pierre Henri et de Bernard avant l’apéro et pendant que je prépare le diner.

Cela fait 2 jours où nous n’avons pas vu un voilier ni un officiel pour nous contrôler. Justes quelques pêcheurs.

mercredi 27 mars 2013. Alligator reef.

Le vent du nord souffle à plus de 10 nœuds depuis le milieu de la nuit. C’est peu mais suffisant pour rendre le snorkeling moins attirant. On lève donc l’ancre vers 10h30. Quelques vautours nous survolent avant d’aller rejoindre quelques dizaines de congénères en quête d’un meilleur repas. Nous effrayons quelques poissons du type ricochet. En route avec GV plus solent, puis geenacker, diesel, geenacker et enfin diesel en fonction de la force et de la direction très variables du vent rencontré. L’expérience fait qu’à chaque fois que l’on enroule le geenacker, on le descend immédiatement sur le pont.

En passant près de la côte, on récupère du 3G et donc du skype.

Mouillage à 16h30 à Alligator reef, vaste récif courbe allongé sur un bon km et protégeant de la houle du large. On est à quelques miles des côtes au milieu de nulle part.

Un premier pêcheur nous propose 3 petites langoustes et une moyenne pour 50$. C’est cher. Oui mais c’est le prix que donnent les hôtels. Ah si vous avez déjà un client, c’est parfait. Et puis nous ne sommes pas des touristes mais des voyageurs. Sourires. 30$ ? il redémarre son moteur et s’en va.

10 minutes plus tard deuxième bateau. 2 langoustes moyennes pour 50$. Négociées à 27$. Ça tombe bien, je ne savais pas trop quoi faire ce soir.