Porto Rico - avec photos (par Joël)

Porto Rico - avec photos (par Joël)

Posté par : Joel
05 Avril 2013 à 04h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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vendredi 22 février 2013. les bottes de 7 lieux.

Après nos petits sauts de puce depuis 15 jours, nous avions décidé de la chausser des fameuses bottes et d’abattre plus de40 milesaujourd’hui. C’était sans compter avec la facétieuse Vieques qui tient tant à nous garder et nous envoie du calme vraiment plat ce matin. Levés 7h (5h locales), nous contemplons une mer très jeune (sans ride) pour la première fois depuis Barbuda.

On en profite pour bricoler (patex et travaux de couture).

Vers 11h le vent se lève timidement et nous décidons de partir quitte à raccourcir l’étape. GV et geenacker pendant 6 heures, puis GV seule avec un vent forcissant à plus de 20 nœuds, nous permettant de boucler nos 40 et quelques miles, agrémentés d’une demi-douzaine d’empannages sous geen tous réussis, bien avant la tombée de la nuit pour profiter d’un rare coucher de soleil en sirotant une bière bien gagnée.

Avant cette bière, nous avions donc traversé le passage entre Vieques et Porto Rico puis nous avons longé la côte sud de PR. Ça m’a fait penser à la côte est de la Corse : la perspective écrase la bande côtière surpeuplée et industrialisée et donne à voir en arrière plan de jolies montagnes culminant à plus de1 000 mètres, boisées au début et de plus en plus arides en gagnant vers l’ouest. A l’arrivée, nous sommes entrés par le passage de l’enfer dans la bahia de Jobos. Mangrove à droite, centrale électrique et usines en ruine à gauche. Mouillage en deux fois devant la mangrove bien sûr.

Rare plaisir aujourd’hui : le hamac entre le mat et la trinquette, les yeux pleins du geenacker, dans un petit balancement rythmique. A refaire.

 

samedi 23 février 2013. Seuls au mouillage.

Cette nuit pour la première fois nous étions seuls au mouillage. La nuit suivante aussi devant l’isla caya des muertos. C’est la saison haute et le week end heureusement, sinon on se sentirait un peu isolé.

Cabotage de20 milessans trop d’histoire, plaisir de passer la bouche de l’enfer sous GV et geenacker bien gîtés, ramener le geenacker et laisser une écoute s’enrouler autour des safrans, petite acrobatie (avec ceinture et bretelles, je rassure et j’assure) sur la jupe arrière pour tout ramener en bon ordre, de bons surfs sur une mer hachée et un vent dépassant 20 noeuds, barre en manuel pour contrôler, épaules tendues à la fin.

Mouillage sur un fond clair de sable face au phare, réserve naturelle, que l’on va parcourir dans tous les sens.

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Nous découvrons aussi une stèle rappelant que les francs-maçons de Ponce se réunissaient dans cette île au 19ème siècle quand leur mouvement était interdit par les espagnols.

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Le phare a été construit en 1887 par les espagnols et est maintenant abandonné mais on y jouit d’un superbe point de vue sur le sud de l’île.

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Des rangers sont installés à l’extrémité sud de l’île avec des facilités pour accueillir des centaines de touristes, un musée sur la faune locale, une belle pelouse régulièrement tondue qui fait face à la grande plage à l’est où viennent pondre les tortues et que des scouts nettoient régulièrement des détritus que le vent dominant amène et coté ouest, dans une petite crique bien abritée, la plage des pélicans, pavillon bleu au vent. Un débarcadère monumental qui doit servir une ou deux fois par semaine. En Europe, on dirait que ça a été financé par le fond FEDER, mais ici ?

 

Dimanche 24 février. Puerto Rico le dimanche, c’est catho donc fermé alors que les USA c’est ouvert.

7 miles tranquilles sous GV et solent par 10 à 12 nœuds de vent. Appel de la marina de Ponce, inutile Sunday closed. De même que la douane que l’on est supposé appeler parce que l’on a quitté le département de Fajardo dont dépendent Culebra et Vieques : depuis vendredi soir aux abonnés absents. Heureusement il y a le dieu pétrole comme partout ailleurs aux USA : le ponton fuel de la marina de Ponce est ouvert. 55 heures de moteur pour 30 galons US soit environ 2l de fuel par heure de moteur, c’est pas beaucoup. 1,1$ le litre, c’est pas cher, le prix de Jersey.

La marina de Ponce, c’est un peu spécial : cul au ponton, avant amarré à 2 ducs d’albe prévus pour des bateaux promenade de pêche de dimension USA et entre lesquels il a fallu passer avec 50cm d’un coté et 50 de l’autre. Heureusement le vent était presque dans l’axe par l’arrière à 15 nœuds. Pierre Henri crapahute sur les bateaux voisins pour atteindre le haut des ducs d’albe et y passer nos amarres. J’espère qu’on ne s’est pas rendu coupable de violation de propriété privée. Bon, les amarres étant passées en double, on n’aura pas à recommencer.

Repas, sieste, visite de la marina (piscine, golf compact, terrains de tennis et de basket, resto, laverie, manque juste le supermarché), appel à un taxi pour aller en ville à6 km. Morte comme un dimanche en province en France.

Musée d’art de Ponce où les artistes français en particulier et européens en général, souvent peu connus de moi, sont surreprésentés et les artistes locaux presqu’absents. Quelques œuvres majeures, Rubens, Goya, Rodin… Une très intéressante rétrospective de la peinture anglaise  du 18ème à la fin du 20ème siècle dont Turner est absent. Une tendance à regrouper par salle des thèmes (St Jérôme, l’amour) traités à travers les écoles et à travers les siècles, original et intéressant. Et surtout des commentaires fournis et pertinents sur les œuvres exposées ce qui nous donne l’impression d’être moins idiot en sortant.

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Promenade dans les rues avec quelques très belles villas 20ème siècle avec barbelés et chiens hurlant.

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Les policiers à vélos ont des gilets pare-balle (ça doit être pour maigrir). Ils croisent ceux à moto et ceux en voiture, ça patrouille dans tous les sens les rues désertes mais ils nous laissent tranquilles. Des maisons 18 ou 19ème siècle, de style colonial espagnol, dans l’hyper-centre, beaucoup sont mal entretenues. Une rue piétonne commerçante et pratiquement tout  est fermé. Une place centrale avec cathédrale et ancienne caserne des pompiers rayée rouge sang et noir transformée en mini-usée et en bureau d’information touristique,

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des fontaines aux lions peints de toutes les couleurs comme les vaches et les toros en Espagne.

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Seul endroit un peu vivant de la ville.

 

Lundi 25 février 2013. San Juan - La Valette

D’abord s ‘enregistrer à la marina, 58$ par jour, eau incluse mais pas l’accès à la piscine. J’oubliais de dire qu’il y a un sauna dans le local des douches. C‘est un peu comme avoir une chambre froide au pôle nord… quoique ça sera peut-être bientôt nécessaire ?

La marina nous appelle le loueur de voiture qui vient nous prendre sur place pour nous emmener au bureau faire les papiers. 1h30 d’autoroute assez chargé, assez défoncé, assez en travaux pour arriver au vieux San Juan, île d’environ 2 km de forme allongée reliée par un pont au reste de Porto Rico.

D’abord coté mer, des trains de déferlantes sur 5 ou 6 rangs, on se croirait sur la côte basque ou landaise. Le vent ne soufflait qu’à 20/25 nœuds, imaginons les jours de tempête, monstrueux.

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Ensuite 3 forts défendant le site dont el Morro en forme de tête de toro surveillant l’étroit goulet permettant de rentrer dans la rade bien protégée où transitaient les trésors que les espagnols pillaient en Amérique du sud et centrale.

Aparté : je ne comprends pas comment les espagnols ont pu voir disparaître si vite leur domination européenne alors qu’ils contrôlaient la moitié de l’Europe et l’essentiel des Amériques et de leurs richesses (qui trop étreint mal embrasse ?).

Nous avons visité ces 3 forts. Fortelezza, la citadelle bleue, mal placée car ne défendant rien, devenue la résidence du gouverneur, visite guidée et une profusion de contrôles et consignes de sécurité (mais il fait imaginer comment ça se passerait si la ville de Paris organisait 10 à 15 visites journalières de l’Elysée). 

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Puis el Morro, immense et encore impressionnant, ayant servi aux américains pendant la deuxième guerre mondiale pour surveiller les sous-marins allemands, de nombreux panneaux d’explication très bien faits, des vues fascinantes sur la mer se brisant à ses pieds.  

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 Enfin San Cristobal avec de nouvelles explications historiques et un angle de vue nouveau sur la mer et la ville.

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Nous avons déambulé le long des 5 rues parallèles qui parcourent l’île dans sa longueur et le long d’un plus grand nombre de transversales. Maisons du 18 et 19ème siècle à balcons, mieux entretenues qu’à Ponce même si 10 à 20% sont abandonnées (peut-être des affaires immobilières à faire car la ville semble très agréable à vivre car bien aérée, jolie et animée).

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Des pavés du bleu délavé au bleu outremer qui donnent leur cachet aux rues.

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Une cathédrale un peu quelconque. Restaurant typique et bon La Fonda El Jibarito, calle Sol.

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De nombreuses boutiques allant du gadget à un dollar aux chaussures en peau de requin à 450 dollars, au sac marqueté de cuirs façon tableau moderne dans les mêmes prix ou aux bijoux à plusieurs milliers de dollars. Une boutique où on peut choisir son tabac et rouler son cigare. Des galeries d’art de très bonne qualité.

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C’est vrai que des maxi- paquebots déversent régulièrement leur flot de maxi-croisiéristes et qu’il faut répondre à toutes les bourses.

La disposition des rues, la charge d’histoire m’ont fait penser à La Valette. J’ai beaucoup aimé.

 

mardi 26 février 2013. Journée randonnée.

En allant voir la forêt sèche de Guanica, nous sommes passés près d’immenses friches industrielles dont une raffinerie fermée depuis une bonne vingtaine d’année à en croire la taille des arbres qui poussent entre les tours et les bacs. Visiblement, la rémédiation, connaît pas ici.

En face du ranger qui devait nous distribuer les infos sur la forêt sèche, moins bavard qu’un marin breton mais nettement plus neurasthénique (il n’a peut-être pas le droit de boire…), nous hésitons longuement avant de nous éloigner sur un chemin. 30 minutes plus tard et un oiseau vert à gorge rouge entrevu, nous décidons que c’est sûrement passionnant avec un guide spécialiste botaniste mais seuls, c’est juste chiant un chemin entre 2 rangées d’arbustes quelconques de 3 à 4 mètres de haut dont la moitié sont sans feuille (c’est l’hiver ici aussi), sans fleur, sans réelle ombre mais nous cachant toute vue, toute perspective.

Retour à la voiture et nous descendant le long de la côte, toujours dans le parc de la forêt sèche, jusqu’à la plage tamarindo. Promenade d’une heure sur la meseta, plateau karstique en bord de mer habité de cactus et d’épineux divers, beaucoup plus joli, d’ailleurs un peu plus de monde.

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Lolo en face de caña gorda beach à l’embarcadère pour l’île de Gilligan avec plat du jour à 5$. Beau mouillage bien abrité avec 2 catamarans à l’ancre.

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Petite ballade au village de pêcheur de La Parguera, sympa mais animé que le week end (autrement dit complètement mort). Un bateau français en alu TDM (un Via ?) mouillé dans la baie.

Retour à Ponce au milieu de prairies et de quelques cultures.

Douane dans la zone sinistrée du port de Ponce, tout les entrepôts et ateliers murés ou détruits, sidérant. Accessible qu’en voiture et de jour préférablement. Clearing out en moins de 15 minutes, on a 48 heures pour partir. Ça va toujours plus vite dans ce sens.

On va donc quitter Porto Rico demain pour Saint Domingue. San Juan nous semble être le seul must de la grande île. Nous avons shunté le parc national d’el Yunque qui paraissait toujours perdu dans les nuages. Les îles vierges espagnoles par contre ont tenu toutes leurs promesses, c’est vraiment une destination petites Antilles à part entière.

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