en route vers Saint Domingue avec photos (par Joël)

en route vers Saint Domingue avec photos (par Joël)

Posté par : Joel
05 Avril 2013 à 05h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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Mercredi 27 février 2013, première nav de nuit depuis 2 mois et demi.

Rendre la voiture, passer au bureau de la marina, laver et sécher le linge (une sécheuse en panne), faire le plein d’eau et nettoyer le pont (luxe qui ne va sans doute pas se reproduire de sitôt), vider les poubelles, un skype bien agréable, changer le filtre du désal et 2 ou 3 autres bricoles pour préparer le départ pour St Domingue (Santo Domingo en espagnol, Dominican republic en anglais).

Une amarre passée en double qui fait quand même un nœud, viser entre les ducs d’albe (j’ai exagéré la dernière fois, beaucoup moins que 50cm de marge de part et d’autre) et c’est parti à 14h45.

2 choses sur Porto Rico que j ‘ai oubliées dans mon bilan : l’ile caya de muertos qui vaut une visite et des prix qui changent vraiment de la plupart des petites Antilles. Ai-je mentionné le café à 50cts à La Parguera ? ou le plat principal copieux à 5$ à la punta Jacinto ? Même la marina à 58$, ce n’est pas cher vu l’environnement.

Maintenant 2 mots sur la mer des Caraïbes : les plages et les cocotiers d‘un coté, de l’autre une mer courte et hachée. Avec un vent d’est soufflant entre le 60 et le 120 à 20 nœuds en moyenne, c’est du one way vers l’ouest. Lorsque vous avez décidé de ne pas vous arrêter quelque part, mieux vaut ne pas le regretter car le demi-tour est interdit. En fait il y a 2 secteurs : de St Martin à Trinidad, la route c’est du nord/sud à peu près et ça passe dans les 2 sens. Des BVI à Cuba, la route c’est du est/ouest et ça change vraiment tout.

 

jeudi 28 février 2013

une nuit de passée en mer, on y retrouve les bruits, le roulis, le tangage, des sensations connues. Une journée en quart, pas le temps de reprendre une routine mais c’est tout près.

Une escadre de poissons volants salue ma prise de quart du matin. Sympa. Le soleil levant aussi me cligne de l’œil. Une tortue géante nous regarde approcher et sonde rapidement quand elle juge que la distance de sécurité n’est plus respectée.

15h30 nous mouillons au nord ouest l’île de Saona à Catuano.

 

1saona DR (2).JPG


Ça va être calme ce soir mais en attendant c’est le 6 juin 44 : péniches après péniches avec leur déferlement de touristes sous le tir nourri des rayons du soleil.

 

2peniches à touristes palmillas DR.JPG


Plage sans fin bordée d’une forêt de cocotiers. En marchant à peine 100 mètres on se retrouve seul, les troupeaux de touristes sont un peu grégaires.

Auparavant on passe au poste de la marine militaire en charge aussi de la navigation de plaisance.

 

3saona marina de guerra.JPG


Nous interrompons la partie de domino du responsable, casquette de baseball rouge et marcel blanc. Serrement de main et sourires. On montre le bateau mouillé en face d’eux qu’ils font semblant de ne pas avoir vu. On obtient sans difficulté et en espagnol (quisiero la noche aqui ? mañana Bayahibe.) le droit de rester là la nuit sans avoir fait de clearance d’entrée et être passé à l’immigration. Je lui montre juste ma clearance de Porto Rico. Rendez-vous demain matin pour le despacho.

 

vendredi 1er mars 2013. les autorités dominicaines

Comme convenu nous débarquons devant le bâtiment de la marine de guerre pour avoir le dispacho. Ils semblaient tous avoir la danse de saint guy et nous les imitons rapidement. Une nuée de moucherons piqueurs, sans doute envoyés par des ennemis irréductibles, neutralisaient à eux seuls la marine de guerre dominicaine. Au milieu de ces mouvements désordonnés, le militaire à la casquette de baseball rouge m’accueille, me demande mes papiers et fait remplir un despacho entièrement à la main avec papier carbone à un de ses collaborateurs. Quand tout cela est fini, j’offre un stylo bille à casquette rouge tout content pendant qu’un vieux militaire en treillis que je n’avais pas remarqué signe le papier et met son tampon. Ce n’était pas casquette rouge le chef mais tant pis, c’est lui qui s’est occupé de nous.

Avant d’arriver à Bayahibe, destination de notre despacho, nous nous arrêtons devant l’immense plage de Las Paintilas. Très beau snorkeling (désert blanc avec de place en place une patate de coraux assaillie d’une nuée de poissons comme autour d’une oasis et des algues arborescentes comme des palmiers au milieu des dunes) mais nous ne nous éloignons pas du bateau car des dizaines de péniches de touristes sillonnent la zone à toute vitesse.

Bayahibe, de très nombreux bateaux promenade au mouillage. Nous nous faufilons dans la deuxième crique. Avec quelques difficultés et au deuxième essai nous plantons la pioche dans 1m60 d’eau juste en face de la marina de guerra. Nous descendons à terre et demandons la douane et l’immigration, casquette rouge m’ayant assuré que ça marchait. Le soldat local me passe son chef au téléphone. Alors l’espagnol en face à face avec les gestes et dans le contexte, ça passe à peu près, mais au téléphone charabia, donc il décide de venir en voiture, sans doute pas content. Le soldat  nous donne des sièges pour attendre et nous profitons du spectacle de 3 chatons joueurs. Dans notre dos, 2 gros dogues dorment. Le chef arrive et nous dit que nous ne pouvons pas rester ici et devons aller à Casa de Campo, à 4 miles d’ici. J’essaie de l’amadouer en lui disant que nous pourrions y aller demain. C’est non. Lui, il n’a pas eu de stylo.

Nous rembarquons rapidement car la nuit approche et nous mouillons une heure plus tard devant la plage de la marina de Casa de Campo.

 

4casa de campo (4).JPG


C’est un mouillage pour une dizaine de bateaux (nous étions seulement 2) abrité en partie de la houle du large par la digue de la marina. La houle rentre par moment ce qui rend la place épisodiquement rouleuse.

Immédiatement, un employé de la marina vient nous voir et je lui dit que je veux les douanes et l’immigration. Après quelques explications par VHF en espagnol auxquelles je ne comprends rien, il part chercher sa chef et revient de suite. Après une courte discussion en espagnol (ça va mieux en face à face) et elle à la VHF, elle m’annonce l’arrivée de la douane, de l’immigration et de la marina de guerra, ahora (maintenant). Incrédules (nous sommes vendredi soir 18h30 locales), nous voyons arriver 10 minutes plus tard ces 3 représentants dans le dinghy de l’employé de la marina. Nous les invitons dans la carré, remplissons les papiers, leur offrons une bière qu’ils acceptent (nous étions en train d’en boire une). La dame chargée de l’immigration parle bien l’anglais et m’aide quand mon espagnol me trahit. 10 minutes plus tard et 93$ (comme prévu après lecture de différents blogs : 10$ pour le visa par personne, 43$ pour le bateau et 20$ pour le permis de naviguer), nous avons les 3 papiers. Sourires, serrement de main, il faut encore que je passe au bureau de la marina pour déclarer le bateau. Là, une charmante brune au milieu de posters de Plisson  (dont la fameuse tempête de la pointe des poulains à Belle Ile) me fait remplir un formulaire, me donne un kilo de documentation et me dit de prévenir à la VHF demain quand nous partirons.

Gros soulagement après avoir lu les mésaventures de nombreux bloggeurs et les guides américains sur le pays. Pas la moindre demande de bakchich, pas de harcèlement, même pas de visite du bateau, le douanier m’avait donné son papier avant que je ne commence à remplir le sien…

Nous voilà en république dominicaine.

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