Mardi 19 février 2013. Les lucioles.

Au lever d’ancre, l’orin avait fait 5 tours dans un sens et 5 dans l’autre autour de la chaîne. Ça ne se défait pas tout seul et il faut défaire les tours penchés au dessus de la delphinière. Plutôt raté si on avait eu besoin de lever l’ancre en vitesse. Heureusement, ce n’était pas le cas. On pensait avoir amélioré le système en regardant les autres bateaux : au lieu de fixer une bouée au bout de l’orin, l’orin est enroulé sur un petit touret, on ne dévide que la quantité nécessaire au moment du mouillage et on garde l’excédent à bord. Comme ça, on espérait éviter l’incident de Sal où la bouée avait vécu sa vie et enroulé l’orin trop long autour d’une bombe volcanique, nous contraignant à couper l’orin et à tout laisser à l’eau. Après discussion, c’est décidé, on va tester un mix des 2 solutions avec une bouée sur l’orin pour l’écarter de l’ancre mais avec l’extrémité sur un touret à bord. Suite au prochain numéro.

Le zip du lazzy bag a rendu l’âme. Il a juste duré 15 jours.

Ciel menaçant, grain à 30 nœuds, sous solent vent arrière, tout va bien. Soleil retrouvé on ancre dans Sunny bay, une superbe plage carte postale : oméga parfait fermé par deux mangroves, plage plantée de cocotiers, eau turquoise. 

Derrière la plage immense prairie où une dizaine de chevaux et de poulains paissent dans un décor tout anglais.

A pied en 30 minutes on arrive à quartier Esperanza, le centre touristique de la côte sud de Vieques. Nombreux bars et restaurants aux couleurs vives et décorations pittoresques, belle promenade de front de mer. On fait un tour en ville et on prend un pot au Lazy Jack avec wifi rapide pour la première fois du voyage.

Passage dans 2 supermarchés : ils seront livrés en produits frais mañana. On veut louer des bicyclettes : durée mini 2 jours : you understand, c’est trop de travail de nettoyer le vélo pour un seul jour de location. Et l’excursion dans la lagune luminescente ? on est complet, on ne fait que des petits groupes, you understand ? OK, c’est toujours les Caraïbes ici.

La lagune luminescente, mosquito bay la bien nommée, on y va finalement à pied voir les groupes embarquer sur des kayaks de mer ou sur un bateau promenade. Trop de lune pour profiter de la luminescence créée par le plancton. De toute façon on a eu la notre de luminescence pour nous tous seuls dans l’Atlantique. Au retour vers l’annexe, ballet féérique des lucioles : elles émettent régulièrement un petit flash de lumière jaune qui permet de suivre leur vol en pointillé. C’est autrement plus fascinant que nos vers luisants. ballet de sorcières, chats siamois clignant des yeux, tous les fantasmes sont permis.

La magie de Vieques opère. Toute la partie est que nous venons de contourner, ancienne base militaire jusqu’au début des années 2000, truffée de bombes non explosées, accessible que de mer, ressemble à ce que devait être les Antilles avant l’arrivée de l’homme ou au moins des touristes. Criques sauvages et désertes.

Vieques était riche de son sucre. L’armée américaine a tout racheté et s’est installée en donnant momentanément du travail pour tous. Une fois les constructions pour l’armée terminées, plus de travail dans le bâtiment, plus de travail dans l’agriculture non plus. L’île s’est figée et c’est cette atmosphère un peu surannée qui lui donne tant de charme, même si cela n’a pas fait le bonheur de tous.

Il y a un peu de touristes, quelques jeunes couples sans doute en lune de miel et quelques vioques américains (comme nous), c’est d’ailleurs de là qu’est dérivé le nom de l’île ( J ) .

Savez-vous que le premier administrateur de l’île était un français nommé Le Guillou ?