PREMIERES ETAPES (Cherbourg-Viveiro) DU VOYAGE DU TRIMARTOLOD (Pierre Henri)
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Pour ces premières étapes il a été convenu par les Tri Martolod de les raconter de manière autonome.
Subodorant une narration assez descriptive par les 2 collègues, je livre içi quelques ressentis particuliers :
-) un sentiment immodestement un peu équivalent à celui des équipiers de l’équipe de France de rugby lors de la remise officielle des maillots : juste avant le départ à Cherbourg, Olivier du chantier Allures et Joel le skipper ont remis à l’équipage, chemise et tee-shirt dont la blancheur immaculée (excepté les logos) ne cadrait pas vraiment avec la froideur du climat et de l’eau (9°5) du lieu mais plus à à la chaleur tropicale espérée lors du périple. Il est à ce propos un peu étonnant que pour d’anciens ingénieurs férus d’indicateurs, l’avancement du bateau soient plus marqués dans les esprits par cette température de l’eau, actuellement 13°80C au nord de la Galice(admirez la précision) que par le nombre de miles parcourus.
- ) une image des toutes premières étapes analogue à la fois à un pèlerinage de mémoire et à un pèlerinage initiatique :
la mémoire car toutes ces premières étapes (Aurigny, Guernesey, Trebeurden, Aber Vrac’h, Camaret, Loctudy) nous étaient amplement connues depuis les miles de rodage du bateau et de l’équipage. De plus elles nous ont permis de retrouver une nouvelle fois des amitiés très anciennes et attachantes à l’Aber Vrac’h avec Maguy et Fanch plus qu’aux petits oignons avec nous(y compris l’andouille ,le Kig hag fars festif, les confitures maison) et visiblement heureux de nous aider à larguer les amarres, photos à l’appui .
l’initiation car outre l’amarinage facilité par de courtes étapes, la succession de celles-ci nous a donné le sentiment d’une avancée analogue à celle des alpinistes de haute montagne avec ses camps d’approche avant la montée finale. Nous notre dernier camp de base a été le port de Loctudy dans l’attente d’une décision pour une bonne fenêtre météorologique pour notre premier ‘8000’ en l’occurrence le Golfe de Gascogne en quasi-hivernale.
-) un sentiment plus profond lors du départ de Loctudy avec l’épouse Annick , stoïque sur la jetée du port de l’Ile Tudy par un lever de soleil à 6°C. J’espère qu’elle avait en tête les précautions prises qui rendent ce voyage moins incertain qu’une traversée à pied d’une rue à Paris . La petite fille enjouée de 4 ans Stéphanie, qui avait profité de son grand-père (et inversement) durant les quelques jours d’attente en pays bigouden, elle, avait clairement exprimé son désaccord pour raisons personnelles avec ce départ. Maxime le petit-fils de 7 ans lui s’était contenté de constater que l’ordre dans la cabine du skipper s’était améliorée par rapport à une visite antérieure dans le bateau : »mais ce n’était pas difficile ! »
-) une quasi extase devant un spectacle en quart de nuit étoilé avec des lucioles éclairant le sillage du navire accompagné d’un dauphin esseulé cherchant compagnie.
-) un sentiment a posteriori d’un peu de honte après un largage de ris très spécial ayant conduit à un virement de bord intempestif à une relève de quart avec un équipier déjà un peu endormi(moi) et un autre pas encore réveillé.
-) un contentement de soi de l’équipage et de son skipper heureux d’avoir pu conduire une traversée
du golfe de 50h sur leur destrier malgré une houle adverse et hachée selon une ligne quasi directe grâce à une évaluation bien comprise de situations météorologiques à fenêtre très étroite.
-) une crainte par certains à l’approche de la nuit sans doute analogue à celle du nourrisson avec une crispation de l’estomac entrainant un manque d’appétit et de sommeil. Un peu d’envie à ce sujet envers les marins de compétition qui savent se contenter de tranches de quelques minutes de sommeil.
-) une recherche évidente du dépassement de soi pour Patrick, l’équipier supplémentaire pour cette toute première partie. Sachant sa relative sensibilité au mal de mer, il a cependant choisi pour nous accompagner l’étape la plus remuante. Il n’a pas été déçu .Epris certainement de perfection dans la qualité, trahi par la recherche d’une trop grande concentration pour relever 4 chiffres après la virgule la position GPS du bateau, il en a subi de sombres conséquences pendant près de 24h. Un peu de fierté paternelle envers Fabienne qui professionnellement avec sa une grande habitude des affres du golfe de Gascogne nous avait conseillé par expérience personnelle un stock de pain d’épices : un lot n’a pas suffi pour les quarts d’une seule nuit.
Et maintenant une impatience presque juvénile pour le passage du Cap Finistère, passage empêché pour quelques jours par une alerte météo. Les’ retrouvailles’ avec les épouses sont ensuite prévues.Il semble qu’elles nous concoctent un programme chargé de découvertes de cette partie de la Galice espagnole dans les rias Baixas. Mais la prudence de sioux du vieil équipage prévaudra pour le prochain départ de ce mouillage sur la date ou le lieu précis de rendez- vous.
PS : Ne pas tirer de cet article de blog que je suis le seul ou le plus sentimental de l’équipage. J’en connais d’autres …
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