Titre : 3 semaines de croisière pour apprendre (première contribution de Bernard)

Titre : 3 semaines de croisière pour apprendre (première contribution de Bernard)

Posté par : Joel
10 Octobre 2011 à 21h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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Pour résumer, cela s'est bien passé .Il ya eu plus de vent (tant mieux) et moins de soleil (tant pis) que lors de mes 3 premières semaines sur le bateau en Avril !

 

Au départ de Cherbourg, nous visions les Scilly avec du vent de NE mais il a tourné Ouest et nous nous sommes finalement arrêtés à Falmouth. Les mousses comme moi  avons travaillé nos manœuvres 2 ou 3 jours à Falmouth et puis nous nous sommes lancés dans notre grande traversée vers le Sud : Falmouth-La Rochelle. Nous avons testé notre rythme de quart sur presque 65 heures de navigation ; cela s'est bien passé et avons retrouvé un peu de soleil après ce début d'été qui était bien triste. Après une bonne nuit à La Rochelle, nous avons profité du beau temps pour filer vers  l'ile d'Yeu et la visiter en vélo sur une journée complète. Ensuite  comme du mauvais temps se préciser par l’Ouest, nous sommes remontés sur l'Aber Wrach direct via une escale de quelques heures à l'ile de Sein ou je n'étais jamais allé.

 

La 3éme et dernière semaine a été caractérisée par un vent quasi quotidien qui montait autour du force 6. Le Mardi, nous sommes restés au port de Tréguier pour laisser passer une force 7/8. Le lendemain après midi, nous avons rejoint Guernesey en faisant du 8 nœuds pendant 5 heures avec une houle qui poussait bien. Nous avons terminé la semaine en passant par Sercq (beaucoup de brume)  et Aurigny (de la brume aussi). Personnellement, je pense en avoir appris surement plus cette fois ci par rapport à Avril ou le moteur avait été bien utilisé et /ou le vent était souvent faible.

 

Quelques images parmi d'autres qui me resteront :

-  Un bord de prés en Manche où le bateau était poussé par les vagues car le vent venait de tourner de 180 degrés

-  La colonie de fous de Bassan d'Aurigny sur deux iles rocheuses émergeant de la brume  

-  L'ile d' Yeu sous le soleil et un beau morceau de thon grillé dégusté au port de La Meule

-  L'ile de Sein toute simple et impressionnante en ile du bout du monde

-  Les quarts de nuit à regarder les arabesques phosphorescentes tracées par les dauphins autour du bateau

 

 

Une jeune passagère clandestine (ajout de Pierre Henri)

 Pour compléter l'article de Bernard sur nos 3 semaines d'apprentissage de croisière de fin d'été ,qui avaient pour but principal que chacun des 3 matelots  ait l'occasion de conduire le bateau seul en quart, j'ajoute une petite histoire qui a duré presqu'une journée entre le large de Belle Ile et l'Ile d'Yeu par une belle journée de brise légère .
 Cette histoire sous une forme un peu romancée a déjà fait la joie  des 2 petits enfants de 7 et 4 ans Maxime et Stéphanie, un soir de garde par leur  grand père.
 Effectivement à une dizaine de miles au sud de Belle Ile, nous avons eu la surprise de voir arriver une jeune tourterelle bien fatiguée qui tentait en vain de prendre de la hauteur. Essayant de ne pas mouiller ses plumes non imperméables elle finit, après avoir tournoyé autour du bateau, par se poser au calme à la proue, à l'ombre du solent, en équilibre sur les 2 petites écoutes de l'enrouleur de genaker. Certainement venait-elle de cette Belle Ile: cherchait-elle aventureusement les mers du sud? Cherchait-elle à retrouver un compagnon perdu? S'était-elle tout simplement égarée de son jardin?
 Nous avons eu plusieurs heures pour nous poser la question.
 Puis la brise mollissant,  le genaker, bien plus encombrant à l'avant que le solent a été déployé, ce qui a fortement déplu à notre passagère. Tentant de s'envoler mais constatant qu'elle n'avait pas repris assez de force, elle est alors venue quelques instants se poser près du cockpit arrière, à moins d'un mètre de nous. Dans ses  yeux tout ronds, il y avait visiblement une supplique pour revenir à l'état antérieur qui lui paraissait bien plus calme. Les 3 rudes matelots  ayant dédaigné sa requête, l'ont perdu de vue pensant qu'elle était repartie du bord.
 Quelle ne fut pas notre surprise en la retrouvant, une  heure plus tard, en équilibre très instable sur la girouette tout en haut du mat, nous donnant alors l'explication des mesures altérées sur nos écrans de l'orientation du vent puisque dans sa recherche d'équilibre elle n'arrêtait pas de faire tournoyer celle ci.
  Et elle est restée ainsi de nombreuses heures virevoltant sur elle-même. L'équipage se demandant jusqu'à quand elle allait ainsi profiter d'un transport gratuit sans participer à la caisse de bord, eut sa réponse quand se rapprochant en soirée de l'ile d’Yeu, à un ou deux miles, elle prit son envol pour  rejoindre l'ile. Mais nous restons toujours sans réponse sur la raison de sa venue sur le bateau...
  Quand j'ai conté cette histoire en, bien sur, l’enjolivant un peu, à ma Stéphanie de 4 ans, elle m'a demandé le nom de la tourterelle et quand je lui ai dit que je ne le connaissais pas, elle m'a proposée le nom de Stéphanie... Peut être, telle une gracile et maligne tourterelle, la belle Stéphanie voulait- elle déjà venir elle aussi sur le bateau en tant que passagère!  
   Pierre Henri   

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