Stage de survie CEPIM (par Joël)

Stage de survie CEPIM (par Joël)

Posté par : Joel
17 Mars 2011 à 09h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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Nous avons suivi les 2 jours du stage de survie Cepim à Quiberon. Voilà ce que nous en avons tiré comme enseignements.

 

Sortant d’une carrière de 32 ans sur un site Seveso réputé pour son haut niveau de sécurité, j’étais naturellement très sensibilisé à cet aspect sécurité.

Je ne vais pas m’étendre sur tous les apports théoriques du stage , procédures, numéros de téléphone, tous très utiles…. Je vais juste parler des exercices.

 

Nous avons commencé par le feu à bord : pour ceux qui n’ont jamais percuté un extincteur, qui n’ont jamais utilisé une serviette mouillé pour étouffer un feu ou qui même ne connaisse pas les classes de feu et le type d’extincteur à utiliser, c’est nécessaire et même un peu court. De mes différents trainings de lutte incendie, j’ai retenu ceci :

            - les premières secondes sont primordiales

- pendant ces premières secondes, on peut pratiquement tout éteindre très vite, il faut avoir le bon geste presque comme un réflexe avec le bon « outil » sous la main.

- après ces quelques secondes, c’est un boulot de vrais professionnels avec des outils de professionnel…. En mer, ça veut dire sauve qui peut et vite ! Vite ne veut pas dire panique, on a en général un certain temps pour évacuer avant que les bouteilles de gaz ou le réservoir de fuel n’explosent, mais mieux vaut ne pas trop trainer.

- la meilleure protection, c’est de faire du préventif et de connaître les risques.

 

Ensuite nous avons assisté à la mise du radeau de sauvetage à la mer. Nous étions dans l’eau en combinaison de survie (ce n’est surement pas au moment où le bateau coule qu’il faut essayer d’enfiler ça pour la première fois). Malheureusement nous n’avons pas pu percuter chacun notre radeau (question de coût sans doute). C’est néanmoins très intéressant de le voir, de se rendre compte du bruit d’explosion, des soupapes qui agissent.

Enseignement important : si on le percute c’est pour monter dedans rapidement, sinon le bout d’amarrage risque de se détacher si la mer chahute de trop (c’est une sécurité pour que le radeau ne soit pas entraîné au fond quand le bateau coule).

Très fun de monter dans le radeau tout engoncé dans la combinaison de survie, et encore la mer était très calme ce jour là.

Conclusion : tant que le mat du bateau dépasse de l’eau, on reste à bord.

 

Quelques heures en salle encore avant un petit tour sympa en baie de Quiberon sur un jod. Essai des feux et des fusées. Les feux à main ou de Bengale, ça va, les fusées c’est du délire. Sans engin spécial et à moins de chercher les problèmes, il vaut mieux éviter de se servir des fusées. Ça c’est ma conclusion personnelle.

Ensuite la manœuvre de l’homme (ou de la femme) à la mer. C’est génial. Bien sûr à mon bord, il est strictement interdit de tomber à l’eau, mais les gens sont de plus en plus indisciplinés, et puis s’entrainer à récupérer un pare-battage, ce n’est pas très motivant.

On fait la manœuvre 10, 15 fois à tour de rôle, on passe à la barre le nombre de fois qu’il faut. C’est simple, efficace, rassurant, sous voile et en sécurité. C’est nettement mieux que de lire ça dans un livre ou sur une revue.

 

Après tout ça, qu’en a-t-on tiré pour notre bateau ?

Tout d’abord, l’équipage est discipliné et n’a jamais rechigné à porter une brassière ou à s’attacher.

 

Pour le bateau :

- toutes les manœuvres surtout celles de gros temps sont ramenées au cockpit.

- on a cherché à centrer un maximum les lignes de vie sur le rouf et au fond du cockpit pour éviter de passer au dessus du bord.

- on a complété les 2 extincteurs à poudre réglementaires par 3 extincteurs à mousse (saveboat) beaucoup moins destructeurs pour le câblage électrique.

- nous faisons l’impasse sur le tourmentin, notre trinquette étant sur enrouleur. Je ne me vois pas sur la plage avant en train de mettre un étai volant dans les conditions de temps qui réclament l’établissement du tourmentin. Il me paraît préférable d’opter pour la cape sèche si la mer devient énorme et de faire confiance à la solidité du bateau. Enfin, le bateau est construit pour naviguer sous trinquette pleine par force 10.

- nous aurons un téléphone (Iridium ou Inmarsat) pour l’alarme et la météo au large et un ordinateur portable

- nous avons une balise tracker pour les traversées.

- nous avons installé un système Globesurfer pour pouvoir utiliser les téléphones portables assez loin des côtes dont nous vous dirons ce que nous en pensons quand il marchera.

- nous avons un Navtex  pour la météo

- nous avons un radar traceur couplé au GPS mais pas d’AIS

- nous n’envisageons pas d’augmenter le nombres de feux à main, peut-être juste quelques fumigènes pour repérer l’homme à la mer (surtout de nuit)

 

Pour les personnes :

- nous serons souvent seul en quart. Notre idée est de posséder chacun sur soi une pochette avec le matériel d’alerte suivant : une VHF étanche, des bâtons de cyalumine au bout d’une ficelle d’environ 2 mètres (pour faire des cercles), une flashlight, une frontale, un sifflet. Nous hésitons encore sur une balise individuelle.

- nous avons une commande à distance du pilote. Il faudra voir si c’est actionnable par l’homme tombé à l’eau et comment fonctionne le bouton MOB du boitier.

- pour l’instant, nous avons décidé de faire l’impasse sur les combinaisons de survie (nous avons des combinaisons de planche à voile qui en sont un mauvais ersatz mais mieux que rien).

 

Pour la survie :

            - nous allons aussi préparer 2 sacs étanches de survie à mettre à bord du radeau avec :

                        - tous les papiers utiles

                        - le complément sécurité

                        - de l’eau et de la nourriture

 

En conclusion, je recommande ce stage à tous et surtout je vous souhaite de ne jamais avoir à vous en servir (sauf pour les aspects préventions et précautions bien sur).

 

tri martolod

 

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