motivation - Pierre Henri

motivation - Pierre Henri

Posté par : Joel
26 Décembre 2010 à 20h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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Des motivations d'un 'vieux' pour une aventure (maritime) PIERRE HENRI

Un peu moins de 2 mois avant la livraison de l'Allures 44 équipé TDM, Joel a récemment décrit dans un billet la genèse formelle de notre programme multi annuel du tour de l'Atlantique. En tentant de formuler mes motivations pour avoir accepté de participer au projet, lors d'une traversée agitée de la Manche, je voudrais le rassurer : je n'étais pas agité du bocal.

Au delà du respect d'engagements pris en 1975 pour un périple en commun, qui tiennent plus d'un cabotinage estudiantin ou d'une promesse à un gascon, ces motivations sont multiples. Il me semble d'ailleurs que ce type de programme à plusieurs et pas nécessairement en couple peut croitre dans l'avenir. Certes j'ai en mémoire la perplexité du banquier, cherchant en vain la procédure inexistante d'ouverture d'un compte joint à ce ménage louche à trois hommes, pour la gestion du projet. Mais l'espérance de vie plus longue, une conception plus répandue qu'une retraite est davantage un changement d'activité qu'une réduction de celle-ci, une plus grande perception, en opposition à l'individualisme, des bienfaits du partage, tout cela fait  que la fréquence de projets multiformes de grands voyages ne fera à mon sens qu'augmenter.

Sans ordre de priorité pour mes motivations, je peux citer:

1) L'attirance pour des projets. Une vie professionnelle passée (chercheur puis réalisateur) du genre suractive vous pousse à apprécier les projets a priori très préparés et celui-ci en est un avec ses réunions programmées de travail et de chantier, avec une répartition des taches (pour moi la coordination du choix de l'organisme du leasing parmi les 5 approchés, de l'assurance bateau, du contrat simple  d'engagement réciproque entre les 3 compères et leurs épouses sponsors féminins). Le projet est sérieux mais on ne se prend pas trop au sérieux: ces discussions sont aussi une occasion de déguster un bon vin ou d'une sortie avec une bande d'amis au théâtre ou au rugby. Conscients de l'ampleur de nos manques, on est conduit, outre à prévoir une année de rodage du bateau et de nous-mêmes avant le tour de l'atlantique, à suivre tous les 3 un programme de stages : survie, mécanique, électricité...

2) Dans notre cas, ce n'est pas le désir assez classique, d’éloignement de la vie dite 'trépidante' qui nous motive mais davantage un désir permanent de voyages, de découvertes de pays et paysages et de rencontres. Le voyage est d'ailleurs prévu d'être tronçonné, non seulement pour pouvoir retrouver la famille mais pour pouvoir continuer nos activités  

3) Comme motivation, je pourrais aussi arguer d’un gène marin breton. Mais je crois plus

      - à la tradition encore ancrée dans la culture de beaucoup de  bretons : pour gagner sa vie il faudra sans doute voyager…

      - et  à l’exemplarité : il est des coins en Bretagne où il est fréquent que la pratique d’un petit bateau précède celle d’un petit vélo. Mon grand petit fils de 6 ans, Maxime, est fier de montrer à ses parents, marins professionnels et ses grands parents, qu’il sait déjà  faire avancer une planche à voile…

 

4) Je pense aussi que l’adhésion à un tel projet participe d’une contestation personnelle par rapport à ceux, nombreux, qui se  sont maintenus, parfois malgré eux, dans des emplois de peu d’intérêt et qui recherchent une retraite la plus tranquille possible. A la soixantaine, pour peu que l’on soit et que l’on se maintienne en forme, on a, avec un peu de chance, plusieurs dizaines d’années d’activité devant soi.

 

5) Enfin, je n’ai pas une crainte trop forte de mésentente à bord. Dans notre diversité, on a la même culture. Certes les caractères sont marqués mais les 3 ont le sens de la recherche du compromis. Et nous nous pratiquons depuis de nombreuses années plusieurs semaines par an à bord. Qui vivra, verra…

 

Un point pouvant être délicat c’est le fait que le programme est a priori sans les épouses. Annick (mon épouse) préfère à la fois mener à terme un projet professionnel  et rester proche de ses grands enfants et petits- enfants.

Un soin particulier est et sera sans nul doute apporté à faciliter les retrouvailles lors d’escales intéressantes. Il y a dans le programme pour les 3 épouses ou certaines d’entre elles selon leur adaptation à la mer des possibilités de participer à du cabotage au Portugal, aux Canaries et aux Antilles. De plus on peut organiser un programme commun aux escales par exemple à Madère, aux Canaries, aux Antilles ou au Costa Rica. Pour moi l’ode à l’amitié maritime n’est pas antinomique de l’ode à un couple qui dure et s’enrichit de lui-même depuis près de 40 ans. Je n’en voudrais comme témoignage que c’est l’exigüité d’un dériveur 4,45 qui a participé, il y a  40 ans, au début de notre rapprochement. C’est ce même dériveur  (qui  vogue toujours) qui,  avec ceux des copains, a permis les premiers apprentissages dans le repaire  de l’Ile Tudy, pendant nos études universitaires en commun d’une bande de copains dont l’amitié perdure…

PIERRE HENRI

 

 

 

 

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