De retour sur (et sous) l'eau!
Jeudi 31 octobre 19h30/20h, nous remontons l'ancre. Nuit noire. Je me mets à l'avant avec le projecteur afin de quitter anse caritan sans emporter aucun casier (les pêcheurs seront contents). J'y reste un bon quart d'heure et suis témoin de chasses sauvages, c'est l'heure de la bouffe et les poissons ne se font aucun cadeau!
Nous quittons bientôt la Martinique. Route sur la Barbade. Alors bien sur nous avons conscience que ce n'est pas la destination la plus évidente, mais bon, nous avons rendez vous à l'ambassade US pour obtenir le fameux visa B2... Il y a donc 105 mn à parcourir. Ce qui pourrait sonner comme une nuit de nav à 2 très romantique.... va se transformer très très rapidement en une nuit cauchemardesque!
Mer hachée, houle et vagues en grande bagarre, vent dans le nez 25 à 40 noeuds, on embarque, on enfourne, le bateau se sale très vite, jusqu'au moment où éclate le premier grain qui rince tout, jusqu'au moment où le bateau se sale de nouveau jusqu'au moment où.... Vous avez compris, on a eu la totale!
Quelle nuit! La mer se prend pour une lessiveuse (on s'est revus entre Dakar et Mindelo, voire pire), le vent se lâche, se fâche, mais toujours au près et les divers grains semblent tout droit égarés de la ZIC.
J'exagère? Vous allez pourtant devoir me croire sur parole car trop malade, je n'ai pas eu le courage d'aller chercher l'appareil photo. Django-Mayosa lui reste droit dans ses bottes, ou plutôt sur sa quille. Il assure. Se joue des éléments sans montrer le moindre signe de faiblesse ou d'hésitation.
Et c'est (encore) sous une pluie battante que nous atterrissons vers 12h30 à Port Saint Charles. En effet, la houle est telle qu'entre le mouillage rouleur de Carlisle Bay et la protection de Port Saint Charles...nous avons opté pour le confort. Il n'y a pas de mal à se faire du bien et là, il faut vraiment que le mouvement cesse. Si je suis coutumière du mal de mer, je n'avais jamais été aussi malade que cette nuit et même mon capitaine a largement utilisé le seau dans le cokpit (trop dangereux de se pencher par dessus le bastingage). Nous arrivons donc épuisés, vidés, rincés. Et là... faut que je vous raconte.
Petit retour en arrière. La veille après midi Patrick s'est ouvert la tête sur la bôme d'artimon. Je soigne comme je peux. Je nettoie plusieurs fois la plaie. Le soir peu avant de partir je lui verse pas mal d'éosine sur la plaie.
Port Saint Charles: le port est vide de ses méga yachts habituels (nous sommes hors saison). Le Dock Master, compte tenu des conditions climatiques, nous offre la place d'honneur du port, juste devant les bureaux de la douane et de la police. Ils sont tous dehors sous le auvent à notre arrivée. Je suis de l'autre côté et les voit discuter avec Patrick. La pluie et le vent sont tellement bruyants que je n'entends pas tout. Je sens Patrick en difficulté, je m'approche.... et j'éclate de rire! Les agents tentent de convaincre Patrick d'aller immédiatement à l'hôpital. Lui ne se voit pas. Il ne voit pas que l'éosine diluée par la pluie coule partout sur son visage et son ventre. Il est "sanguinolant" tout droit sorti d'un film d'épouvante.
13 heures: nous sommes enfin amarrés, douchés, séchés. Patrick va satisfaire les formalités d'entrée sur le territoire. Les agents sont d'une amabilité extrême. L'accueil est chaleureux et très agréable.
Et enfin, c'est l'heure de la sieste!! Demain sera un autre jour.
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Anonyme (non vérifié)
5 Novembre 2013 - 12:00am
Aujourd'hui le choix de la