Après la pause enchantée de PSV et Morpion, nous allons rejoindre Sylvain aux Tobago Cays, autre pause enchanteresse : couleurs extraordinaires, tortues  et kite surfeurs d'un très haut niveau nous offrent au journalier un spectacle extraordinaire... 3 jours à buller avec brio. Même lorsque nous ne faisons rien, nous le faisons bien!

Bon, il est temps de se secouer. La météo s'annonce peu sympa. On décide donc d'anticiper et de quitter ce havre de paix pour rejoindre Moustique (puisque raté à la descente) et enfin prendre ce cocktail au Basil's Bar, vérifier si tout a repris sa place.

On remonte Canouan par la côte atlantique. Tout va bien. On voit arriver un gros gros gros nuage noir. On réduit la voilure. A la hauteur de Petit Canouan nous prenons The grain de ouf! Aussi soudain que surprenant par sa force: 46 noeuds de vents dans le nez, 2 noeuds de courant dans le nez, vagues de 3 mêtres qui malmènent Django. Alors nous luttons pendant 1h30, sans quitter des yeux Petit Canouan qui a la mauvaise idée de ne pas nous quitter, et même de tenter un rapprochement.... Non, je ne divague pas, c'est juste Django qui malgré toute la force de Monsieur Perkins nous dit avancer à 0,7 noeuds (!!) et qui dans les faits : recule. Le combat est intense et nous finissons par "accrocher" et trouver une route sur laquelle Django reprend du poil de la bête. C'est à Bequia que nous arriverons finalement (Moustique ce sera encore pour une autre fois) après 6h30 d'une nav inoubliable. Enfin au mouillage on fait l'état des lieux: pas de bobo notable mais un gros bordel, enfin un gros désordre,  à l'intérieur (Django a fait du bord à bord par moment) et surtout notre éolienne qui veut bien continuer à tournicoter mais ne veut absolument plus produire d'énergie. Mais bon, repos.

Rapidement remis de nos émotions nous reprenons le chemin de la Martinique pour enfin jeter l'ancre à Ste Anne, Anse Tonnoir. Quelques jours de retrouvailles avec les copains dont Sylvain, et retour au ponton 4 pour soigner Django de son éolienne, du dessal qui a décidé de nous faire une petite fuite d'eau salée .... Mais bon, au bout de 5 ans de bons et loyaux services, peut on vraiment s'en plaindre ? On en profitera pour faire un check up complet avant de repartir début 2016.

En conclusion de cette jolie escapade de 2 mois, il nous faut réaliser (avec beaucoup de regrets) que même si nous souffrons quelquefois de cette nature qui se rebelle (et elle a sans doute raison de se rebeller tant nous la maltraitons), même si la mer gronde et tempête, même si certains grains sont fous et nous malmènent, ce n'est finalement rien ou pas grand chose comparé à la folie sans limite apparente de certains humains (mais humains le sont-ils encore?), ainsi fut ce 13 novembre.