De nouveau quitté l'Europe, cette fois pour le Maroc. Sommes arrivés de nuit. Pas la meilleure idée que nous ayons eue! Il faut d'abord traverser la flotille de pêche - principalement des petits bateaux sans éclairage- puis trouver l'entrée de la marina: toutes les cartes sont fausses. En effet, la marina est très récente (et pas encore éclairée). Ils ont donc communiqué les cartes à la construction. Puis à l'usage se sont aperçus que cela n'était pas assez protégé: donc construction d'une digue de protection -immense- portant l'entrée du port à l'opposé de celle indiquée sur les cartes! Heureusement, VHF canal 9, la capitainerie est disponible 24/24 h et nous a envoyé un marinero sur un dinghy pour nous montrer le chemin. sans cela je crois que nous n'aurions pas trouvé.

Le personnel d'accueil a été charmant (il était pourtant plus de minuit) et les formalités d'entrée au Maroc (police et douanes) se sont faites très rapidement et dans un ambiance très agréable.

Le lendemain, nous sommes allés voir à quoi cela ressemblait de jour! Rien à voir avec ce que nous avions imaginé la nuit. Nous étions allé voir la marina sur internet et... nous n'avons rien reconnu.

La marina est quasi vide.

Les mouettes restent les principales untilisatrices des pontons. Remarquez, tant qu'elles ont leurs propres pontons, nos bateaux restent clean!

Marina Saïdia s'inscrit dans un complexe touristique avec supermarché, boutiques (fermées), bars, restaurants, location de jet ski et petits bateaux pour sorties à la journée.  La "ville" de Saïdia est à 6 km de là (service de bus pas cher). Mais là aussi, on sent une ville tournée vers le touriste et qui doit montrer un tout autre visage hors saison.

Entre la marina et la ville: des constructions. des champs de maisons identiques construites ou en cours de construction (mais qui achète tout ça?), et des campings-centres de vacances pour les grandes entreprises et fonctionnaires.

On est vraiment dans une station balnéaire à l'européenne.

 Il faut donc prendre une voiture pour faire quelques kilomêtres et aller à Berkhane ou Oujda pour être au Maroc. Ici, par exemple pas de stations services le long des routes , mais de jeunes hommes assis à l'ombre, derrière de petites tables pliantes supportant des bouteilles d'eau de 3 ou 5 litres, remplies de différents carburants! Sous les tables, toutes tailles d'entonnoirs. Il suffit de s'arrêter et le jeune homme fait le plein avec le carburant de votre choix. Un regret, ce jour là j'avais oublié l'appareil photo à bord! (Oui, j'ai été punie). On est en effet tellement proche de l'Algérie, qu'un vaste marché noir de carburant s'est mis en place (au vu et su de tous, puisque tout le monde semble en profiter...)

Marina Saïdia reste néanmoins une escale sympa pour la gentillesse et la disponibilité de son personnel, le calme de ses nuits, sa grue pour les carénages et surtout pour les rencontres qu'on peut y faire.

Nous on a rencontré Bernard (premier bateau entrant dans la marina à sa construction il y a 4 ans) qui a tout de suite partagé ses bonnes adresses et sa voiture pour nos courses de ravitaillement, ses connaissances en navigation (nous sommes encore novices s'agissant d'optimiser les voiles) et ... son rosé pour de longs apéros au coucher de soleil nous permettant de refaire le monde en général et celui de la plaisance en particulier.

Aujourd'hui c'est le 1er jour du ramadan. La marina est particulièrement calme. Pas encore vu un jet ski faire des ronds dans l'eau... On va rester encore un jour ou 2 pour voir et finir le nettoyage de Mayosa (on est sorti hier pour nettoyer la coque, changer les anodes et antifouling), faire quelques courses... et reprendre la route vers l'Atlantique.