Mise au point
Juste une mise au point
Sur les plus belles images de ma vie
Sur les clichés trop pâles d'une love story
Sur les tam-tams d'une femme sans alibi
.....
Juste un p'tit clin d'œil, une mise au point
non, non je m'égare, Jackie sort de ce corps et lâche ce clavier,
juste une mise au point sur le blog.
Je reçois de plus en plus de "gentilles" remarques du type: tu ne tiens plus le blog? Tu n'as pas fait de mise à jour dernièrement? tu...
NON, mais que vous raconter sur notre vie de ponton qui ne soit ni exhibitioniste, ni voyeuriste?
La vie de ponton pour riche et agréable qu'elle soit, ressemble à la vie de petit village d'il y a quelques années, du moins telle que je me l'imagine. A une exception près mais notable: une partie de la population de ponton n'est pas fixe. Les voisins sont suceptibles de changer jsuqu'à plusieurs fois par mois.
La population est donc constituée de marins sédentarisés pour quelques mois ou quelques années soit par besoin de regonfler la caisse de bord, soit en raison de santé défaillante, soit tout simplement par volonté, besoin, envie de se poser un peu. Une autre partie de notre population n'est là que de passage pour une escale technique: réparation, amélioration; escale avitaillement: faut bien alimenter la cambuse; escale touristique: la martinique le vaut bien. De quelques jours à quelques semaines.
Au Marin il y a également une population saisonnière d'hivernants. On les reconnait à leur activité sur le bateau quelques jours puis à leur disparition tout aussi soudaine, laissant le bateau bien arrimé, bien fermé au ponton, attendant leur retour, profitant des installations de la marina et de la géographie de ce trou à cyclone.
Il y a bien sur une portion de touristes de la mer qui court sur les pontons. Aussitôt arrivés, aussitôt avitaillé, aussitôt partis. L'empressement mit à "rentabiliser" chaque jour de congé, nous laisse peu de chance de nous connaître....
Une dernière population hante les pontons du matin au soir, 7/7 jours: les professionnels: loueurs, électriciens, motoristes, accastilleurs et bien sur les marinéros, âme du port, mais eux disparaissent dès la tombée de la nuit (sauf les loueurs, toujours là pour accueillir les locataires).
Sachant que chaque type de population est lui même riche de plusieurs types (âges, CSP, motivations, programmes...) : la notion de diversité prend ici tout son sens. Et encore je ne parlerais pas ici des monocoques, catamarans, voiles ou moteurs....
Il faut dire que cette vie de village flottant nous ne l'aurions jamais vécue (si longtemps s'entend) sans la volonté de Marius de faire sa terminale dans "un vrai lycée". Nous avons souscrit à sa demande non sans être quelque peu déstabilisés, déroutés et chamboulés dans notre programme, adieu de CNED et re-bonjour l'éducation nationale. Cette année de ponton nous aura néanmoins permis de:
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voir notre fils s'épanouir tant dans ses amitiés que dans ses études. Son chemin personnel fut riche. Et rien que pour ça, ça valait la peine !
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faire connaissance avec la vie sur une île, avec toutes ses particularités et originalités,
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apprendre la patience. Le rythme des trôpiques....
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faire des rencontres diverses et variées, très agréables dans leur immense majorité et surtout cette pause nous aura laissé le temps d'approfondir ces rencontres, ce que souvent empêche le nomadisme.
Pour tout cela, et pour plus, cette liste n'ayant pas pour vocation d'être exhaustive, notre escale en Martinique restera à jamais un moment fort de notre vie. Ce que cela nous a appris sur nous mêmes et les liens que nous avons noués ici, sur ce ponton et bien au delà, feront que nous y reviendrons forcément, comme tout voyageur revient un jour à la maison.
Mais tout cela nous éloigne du sujet initial de ce post.
Cette vie ô combien privilégiée que nous menons ne mérite pas un blog pour autant. Imaginez que je me lance à lister par le menu nos occupations somme toute banales: manger, bricoler, échanger, apéritiver, bringuer.... ou que je me lance à cancaner sur nos voisins. Non mais: qui suis-je pour juger? Alors bien sur, on ne peut s'empêcher d'avoir un avis sur tout et tous, mais à part quelques anecdotes vraiment rigolotes ou vraiment navrantes, nous ne voulons pas rapporter. D'où ce long silence.
Le bac est désormais terminé. On attend les résultats pour la semaine prochaine, sereins car Marius l'est lui aussi.
Après les résultats il y aura l'hivernage de Django Mayosa ou devrais-je dire l'éternage? Puis un petit tour en métropole au mois d'août pour faire le tour de la famille, des amis, installer Marius dans sa nouvelle vie d'étudiant, et retour aux Antilles, réarmement du bateau, avitaillement et last but not least, reprise de la vie nomade..... et reprise du blog qui sera de nouveau un blog de voyage sur l'eau avec des ressentis bien iodés.
On se reparle ou plutôt on se lit à nouveau en septembre/octobre. C'est miss Météo qui décidera de nos pérégrinations à venir. Vénézuéla? Cuba?
Il nous faudra surtout apprendre à naviguer à 2 puisque notre capitaine en second et néanmoins capitaine d'annexe ne sera plus à bord. Cela sera certainement notre plus gros challenge!
A ceux qui auront eu le courage de me lire jusqu'au bout: bravo, merci et à bientôt.
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