Sine Saloum - Bassar

Sine Saloum - Bassar

Posté par : Fred
14 Novembre 2011 à 16h
Dernière mise à jour 31 Décembre 2014 à 14h
1055 vues
Flux-RSS

Nous voilà donc partis pour redescendre une partie du saloum avant de remonter un bollong (petit bras de mer à travers la mangrove) à marée descendante. malgré l'assurance donnée par Félicien que nous pouvons passer à marée basse, nous touchons, talonnons ou bien plantons à tour de rôle. l'arrivée sur Bassar fut donc plus longue et plus éprouvante que prévue. mais bon, on y est!

Mouiller à 8 bateaux devant Bassar relève de la gageure. Nous nous étalons donc sur une sacrée distance. Las cata d'un côté, les monocoques à l'entrée. On est obligés de mettre 2 ancres car la faible profondeur de certains endroits nous empêche de tourner à 360°.

Vers 18H30 les mouillages sont OK. Nous pouvons descendre à terre. Et là, immédiatement c'est magique.

Tout le village s'est réuni autour du ponton. Nous sommes accueillis par les djembés, les femmes qui ont revétu leur plus beau boubou chantent et dansent. les enfants nous sollicitent pour être photographiés.

PICT0086.JPG

PICT0092.JPG

PICT0093.JPG

PICT0095.JPG

PICT0098.JPG

PICT0106.JPG

PICT0107.JPG

PICT0109.JPG

Tout ce petit monde se dirige ensuite dans la cour de l'école pour entendre le discours officiel du chef de village, traduit par Mamadou. Nos enfants sont aux premières loges.

PICT0114.JPG

Ce comité d'accueil EXTRAORDINAIRE initialement prévu pour nos amis de Phileas, et dont nous avons outrageusement profité, nous a subjugué. C'était très riche en émotion. Et j'ai bien sur versé une petite larme tout en ayant la chair de poule.

Après un bref repas pris à bord, nous ressortons pour assister à une soirée musique-danse donnée dans l'arêne du village. Entrée: 300 FCFA.

Là encore les femmes dans leurs extraordinaires boubous sont au premier plan. Elles dansent, dansent, dansent devant un orchestre local. Elles nous donnent l'impression de joutes de danses car elles sont installées en un grand cercle, et vont se chercher les unes après les autres. Magnifique.

Le lendemain nous avons rendez vous à l'école. Mamadou nous accueille dans sa classe de CM2 et nous prenons une leçon de grammaire: on et ont. Hors les écoles coraniques, l'enseignement ici est distillé en langue française. Il est surprenant de voir ces enfants réciter la leçon sur les conjonctions de coordination dans notre langue. Il est émouvant de voir leur soif d'apprendre et de réciter leurs leçons, leur envie de répondre dès que le maître pose une question, et enfin il est incroyable de voir avec quelle discipline ils se comportent. Un grand bol d'oxygène pour nous.

 

classe CE2 mamadou.JPG

classe CE2 mamadou (2).JPG

L'après midi fut consacrée à la préparation d'un repas organisé par les femmes du village pour nous. Il a d'abord fallu aller à Thielane, le village d'à côté pour acheter une quantité suffisante de mil. cela nous pris bien 1h30 car après avoir amarré l'annexe au ponton, il faut marcher environ sur 600 m dans la brousse, puis trouver la maison dans laquelle se vend le mil, puis attendre. En attendant j'ai regardé les femmes vendre leur poisson à même le sol, d'autres se tresser les cheveux entre elles et juste à côté j'ai regardé les enfants trier les feuilles de baobab, qu'une femme va détacher de leur tronc, faire sécher au soleil puis réduire en poudre au pilon afin que cette poudre mélangée au mil nous permettent de mieux digérer le mil et surtout de ne pas souffrir d'inflammation de l'oesophage. C'est ce mélange mil/feuilles de baobab en poudre qu'elles appellent couscous.

PICT0002.JPG

PICT0003.JPG

PICT0004.JPG

Enfin le mil nous est servi et nous pouvons repartir vers Bassar pour que j'assiste à la cuisine.

PICT0005.JPG

Le premier ingrédient est le thazard péché par Marius.

PICT0007.JPG

Notre cuisinière est charmante. C'est elle qui assure la cuisson de notre couscous, sachant qu'une dizaine de ses collègues coupent, trient etc.. les autres ingrédients dans la cour attenante.

PICT0008.JPG

Devant une cuisine si spartiate, je promet de ne plus me plaindre de la vétusté de mon four.

Le repas se passe à même le sol sur des nattes.  Les pieds et les mains sont lavés avant de s'installer. Il y a un plat pour 4 à 5 personnes et Mamadou nous apprends à faire les boulettes de ce que nous devons manger avec les doigts. Malgré ses bons conseils nous en mettons un peu partout... le repas est très agréable. Deux des femmes à qui je propose de l'eau pétillante demandent à Mamadou si c'est garanti sans alcool (on est en pays largement musulman). C'est donc une grande première pour elles: boire de l'eau avec des bulles. Je n'ai pas eu l'impression qu'elles apprécient beaucoup.

Lorsque tout le monde a fini, on se lève et on secoue les nattes. La table est donc vite débarrassée.

On va tous à la soirée musique - danse (la même que la veille, nous sommes dans les festivités post tabaski). Patrick s'éclate à danser à l'africaine. Je crois que cela le rajeuni de quelques 40 ans... ce qui est un vrai grand bain de jouvence.

PICT0013.JPG

avec le hommes,

PICT0019.JPG

et bien sur avec les femmes.

PICT0018.JPG

Au cours de ces 2 soirées nous avons pu voir que très peu d'hommes dansent et jamais avec les femmes. patrick a donc eu un succès fou.

Le lendemain matin nous quittons Bassar avec la marée haute et la descente du bollong jusqu'à Djifer se fait doucement mais sans encombre en suivant scrupuleusement notre trace de l'avant veille et en évitant les endroits où nous avions talonné.

Après une visite de Djifere :haut lieu de désolation, de saleté et de pauvreté. Les habitants ont pour habitude d'enterrer leurs poubelles. Sachant qu'il n'y a rien de plus instable que le sable, ce sable transpire inlassablement les déchets enfouis dont la majorité est faite de plastiques... Les animaux déambulent dans ces rues. Les enfants aussi. Tout cela dans l'indifférence générale. Nosu rentrons dans un bar pour boire un coup. Je n'avais jamais vu autant de mouches au même endroit. Même pas dans nos étables.

Nosu avons tout de même rencontré Aïssa qui vend des objets d'artisanat sur "la plage" de Djifere. En parlant, nous découvrons qu'elle passe une partie de son année à réunir ces objets, les envoyer en France où elle les vend après dédouanement à ... Digne les Bains! ça ne s'invente pas.

Le soir nous avions organisé un repas langouste. Omar (ça non plus ne s'invente pas) se faisait fort de livrer les langoustes à Maurice qui nous les ferait cuire. Mais Omar a du renoncer car les langoustes ne se sont pas laissées pécher, et nous avons fini par un repas soles. L'accompagnement légumes est lui devenu: riz + frites....

Au petit matin du samedi nous remontons l'ancre, quittons Djifere et reprenons nos traces pour rentrer sur Dakar. En route nous ferons 2 rencontres particulières:

- tout d'abord une cinquantaine de grandes grandes pirogues avec chacunes d'elles 10 à 20 personnes à leur bord. Personne ne nous fera signe. Saurons nous un jour ce que représentait ce convoi? Nous n'avons pas pu nous empêcher d'être sur nos gardes. Ils nous ont pourtant ignorés et n'ont manifesté aucune mauvaise intention.

- puis une grande dorade coryphène (1,11m) qui finira en sashimis dans nos assiettes.

PICT0025.JPG

Marius est aux anges. Nous aussi puisque le thazard était parti à Bassar pour notre grand repas sénégalais. Il y avait de nouveau de la place au congel.

L'apéro sashimi s'est poursuivi par la prépation des oeufs de madame dorade. Notre retour à dakar fut gustativement parlant parfait ou presque.

Il nous reste quelques jours pour préparer notre départ vers le Cap Vert. Avitaillement en vivres et en gasoil (toujours aux bidons). La routine quoi...

Hier nous sommes allés assister à une messe chantée au séminaire géré par un prêtre ami de nos amis du bateau Klec. C'était très beau. La visite du cloître qui jouxte le séminaire m'a rappelé ma tatie Marie. Matinée sereine s'il en était, juste en immense décallage avec ce que nous avons vu du bus qui nous conduisait à travers des quartiers pauvres mais surtout plus sales que jamais. Imaginez vous traverser une rivière de 3 m de large dont on ne voit plus qu'environ 50 cm d'eau, le reste étant masqué par les poubelles et autres emballages flottants.

Dakar n'a vraiment pas su me séduire même si certains quartiers sont beaux et si les marchés sont explosifs de couleurs et de saveurs. A Bassar nous avons laissé un peu de nous. Il y a beaucoup beaucoup à faire au Sénégal. les élections de l'an prochain sont au coeur de toutes les discussions ici. On comprend pourquoi.

Emplacement

Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .

Le site de la Grande Croisière...