Enfin le 22 février nous sommes à peu près prêts à quitter Simpson Bay Marina. A peu près car l'avitaillement n'a pas été fait comme nous le souhaitions et nous le regretterons par la suite car certains bons produits français nous manqueront. Ni l'éolienne, ni les panneaux solaires ne sont installés, mais tant pis, il est temps de bouger. Le matin nous sortons l'annexe de l'eau et là, première mauvaise surprise, elle est pleine de coquillages. Après une heure de nettoyage, elle est rangée et nous sommes prêts à sortir du port mais pas à prendre la mer vers les San Blas. L'idée est de sortir de la lagune de St Martin et de finir de ranger le bateau au mouillage.

La seconde mauvaise surprise survient pendant la manoeuvre de port à priori fort simple. Lazuli ne répond ni au moteur ni à la barre et la manoeuvre est presque ratée. Nous aurions dû y penser, si l'annexe était pleine de coquillages, Lazuli ne doit guère être mieux. Ne pouvant arrêter le bateau en marche arrière, nous sortons du chenal pour éviter un voilier et nous échouons. Heureusement qu'il est possible de remonter la quille, donc nous arrivons quand même à sortir de la lagune pour jeter l'ancre. Suivent deux heures éreintantes de nettoyage de la coque et surtout de l'hélice recouverte de plusieurs cm de coquillages.

Et le 23 février, vers midi, nous partons enfin pour les San Blas. C'est la première traversée pour les enfants, ils sont tout excités. Les prévisions nous donnent des alizés puissants qui devraient nous propulser à vive allure.

Et le vent monte progressivement, Vincent s'entraîne à barrer et fait des pointes à 11 noeuds.

Lucie et Vincent s'habituent vite aux mouvements rapides de Lazuli qui part en surf sur les vagues.

Ils s'aventurent souvent à l'étrave pour regarder les vagues et jouent beaucoup ensemble.

Et le vent continue de monter, plus de 30 noeuds et surtout nous naviguons sur une mer croisée très courte et de plus en plus difficile à négocier. 

Au large de la Colombie, le vent et les vagues montent encore d'un cran et quelques vagues croisées déferlent par le travers et secouent très violemment Lazuli. Dans la plus grosse, quelques caisses d'affaires passent de tribord à bâbord en s'ouvrant au passage et Vincent décolle de sa couchette, passe au-dessus de la toile anti-roulis et atterrit sur Lucie. Ils sont tous les deux morts de rire, tout va bien.

Mais pour limiter les chocs, Olivier prend la barre pour le reste de la nuit. Bien que sous voilure réduite, Lazuli part en surf jusqu'à 16 noeuds, c'est très humide dehors mais assez excitant aussi.

Puis cela se calme, et nous nous remettons à pêcher. Nous remontons notre première dorade coryphène, c'est un grand moment. Elle a mordu juste au moment où Olivier partait prendre une douche, d'où sa tenue. Les enfants sont super excités pendant la remontée, un peu moins pendant la tuerie et la boucherie qui suit.  La technique n'est pas encore au point mais depuis on nous a expliqué comment faire. Un coup d'alcool dans les ouies puis saigner le poisson dans l'eau.

 Et deux jours plus tard, nous pêchons une seconde dorade dès la ligne mise à l'eau.

Tous les matins nous récoltons aussi des poissons volants et il vaut mieux bien tous les retrouver car ils peuvent sentir très mauvais assez vite.

Une nuit, Agnès qui était de quart en a même reçu un dans la nuque.

Enfin au calme  aux San Blas parmi 4-5 voiliers au mouillage.