La pétole par les deux bouts
La traversée du pacifique n'aura pas été un record de vitesse. Nous avons rencontré de la pétole au début et à la fin de notre périple, ponctuée de quelques jours d'alizé instable au milieu. S'il faut faire les comptes, ce sera 24 jours de traversée, 8 jours sans vent et 4 de moteur. On s'est battu dans les petits airs, mais en dessous de deux nœuds le pilote ne tient plus, alors on fabrique le vent avec du diesel. 6 jours sous Spi dont un affalage sous grain un peu sportif qui s'est terminé avec un bout dans l'hélice et un bain très matinal. Sur le plan des petites avaries, la traversée ne nous aura pas épargné. Le chariot de latte du bas de la grand voile casse à J2 et après quatre réparations quatre jours d'affilées tiendra jusques dans les 200 derniers milles avant de casser une ultime fois et d'être à nouveau réparé. Une GV recousue sur sa bôme à quatre mains, des galhaubans retendus sous spi... Le meilleur pour la fin : à J10, la manille de la grand voile casse au moment de prendre un ris (celle qui tient la poulie de mouflage et permet de hisser la voile), la poulie prend un ascenseur pour la tête de mât. Caroline suit derrière, projetée sur la balancine. Émotions et ecchymoses garanties.
Des cargos et des bateaux de pêche dans ce désert liquide au rythme fou de presque un tous les 2 jours, des plaisanciers parfois. Un poisson volant a eu le culot d'aller mourir dans la coque au vent, ayant traversé le cockpit et dévalé les escaliers en laissant derrière lui une odeur marine inégalable. En parlant de pêche, on s'est fait voler un leurre par un poisson qui a cassé net la ligne, une baleine je vous dit. Sinon rien. Ou plutôt si, des seiches et des poissons volants tous les matins sur le pont. Il a fallu se résigner et avaler nos conserves en contemplant les leurres brillants d'inefficacité et la mer vide. En revanche, l'expérience aidant, on a gagné une boulangère à bord. Du pain, chaud qui sort du four comme si nous étions passé au marché.
Tosca et Gabrielle ont trouvé le temps long mais ont été exemplaires de patience dans un espace confiné avec des interdictions de sortir qui variaient avec l'état de la mer. Ce qui les a le plus désolées, c'est probablement de ne pas prendre un seul poisson.
Finalement nous avons jeté l'ancre dans la bien nommée baie des vierges à Fatu Hiva, il était temps...
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Anonyme (non vérifié)
8 Mai 2012 - 12:00am
Bravo, vous êtes arrivés,
Anonyme (non vérifié)
13 Mai 2012 - 12:00am
Bravo pour ce périple sans