La pétole par les deux bouts

La pétole par les deux bouts

Posté par : Christophe
07 Mai 2012 à 06h
Dernière mise à jour 31 Décembre 2014 à 15h
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La traversée du pacifique n'aura pas été un record de vitesse. Nous avons rencontré de la pétole au début et à la fin de notre périple, ponctuée de quelques jours d'alizé instable au milieu. S'il faut faire les comptes, ce sera 24 jours de traversée, 8 jours sans vent et 4 de moteur. On s'est battu dans les petits airs, mais en dessous de deux nœuds le pilote ne tient plus, alors on fabrique le vent avec du diesel. 6 jours sous Spi dont un affalage sous grain un peu sportif qui s'est terminé avec un bout dans l'hélice et un bain très matinal. Sur le plan des petites avaries, la traversée ne nous aura pas épargné. Le chariot de latte du bas de la grand voile casse à J2 et après quatre réparations quatre jours d'affilées tiendra jusques dans les 200 derniers milles avant de casser une ultime fois et d'être à nouveau réparé. Une GV recousue sur sa bôme à quatre mains, des galhaubans retendus sous spi...DSC01808.JPG Le meilleur pour la fin : à J10, la manille de la grand voile casse au moment de prendre un ris (celle qui tient la poulie de mouflage et permet de hisser la voile), la poulie prend un ascenseur pour la tête de mât. Caroline suit derrière, projetée sur la balancine. Émotions et ecchymoses garanties.DSC01818.JPG

Des cargos et des bateaux de pêche dans ce désert liquide au rythme fou de presque un tous les 2 jours, des plaisanciers parfois. Un poisson volant a eu le culot d'aller mourir dans la coque au vent, ayant traversé le cockpit et dévalé les escaliers en laissant derrière lui une odeur marine inégalable. En parlant de pêche, on s'est fait voler un leurre par un poisson qui a cassé net la ligne, une baleine je vous dit. Sinon rien. Ou plutôt si, des seiches et des poissons volants tous les matins sur le pont. Il a fallu se résigner et avaler nos conserves en contemplant les leurres brillants d'inefficacité et la mer vide. En revanche, l'expérience aidant, on a gagné une boulangère à bord. Du pain, chaud qui sort du four comme si nous étions passé au marché.

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Tosca et Gabrielle ont trouvé le temps long mais ont été exemplaires de patience dans un espace confiné avec des interdictions de sortir qui variaient avec l'état de la mer. Ce qui les a le plus désolées, c'est probablement de ne pas prendre un seul poisson.

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Finalement nous avons jeté l'ancre dans la bien nommée baie des vierges à Fatu Hiva, il était temps...

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Bravo, vous êtes arrivés, certes vous n'avez pas battu notre record 18 jours, mais les conditions n'étaient certainement pas les mêmes. Fatu Hiva, que du bonheur, n'oubliez pas de crapahuter la montagne pour faire la photo du mouillage, excellente balade, un bon dénivelé nécessaire pour dégourdir vos jambes après 24 jours de mer. A part cela, nous avons quasiment vendu notre Alizé à un australien, départ du bateau pour Sydney (sans nous, bien entendu) le 17 juin 2012. Ensuite nous quitterons la NC mi août, donc nous allons nous manquer. Caro, envoie un mail pour me dire à qui je dois faire parvenir les inscriptions de vos filles et j'ai récupéré du courrier à la marina à votre nom. Je vous embrasse et encore félicitations.

Bravo pour ce périple sans vent et avec péripéties,le novice ne comprend pas tout ce qui s'est passé mais sent bien que ce ne fut pas tous les jours faciles!Mais c'est fait,et maintenant vous devez en prendre plein les yeux aux Marquises!Ici l'hiver arrive tranquillement,l'eau de mer est de plus en plus froide,les soirées se rafraichissent,la couette est bienvenue.Nous pensons bien à vous,bon séjour aux Marquises,bises à tout l'équipage!

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