Notre havre, ces dernières 10 semaines fut TURTLE-CAYE Marina, (latitude 9° 35' 56" N  longitude 79° 26' 18" W).
Une délicieuse petite Marina-Ressort nichée dans la jungle de la province de Colon.
Profusion de poissons, oiseaux fabuleux, singes hurleurs et même quelques guépards sur la piste (appelés tigre ici).

12,75 US$/jour . Eau électricité compris. Tarif imbattable!

 Soit 867 US$ pour 2 mois et 8 jours. Avec 15% de réduction en tant que membre de l’efficace association caraïbes « PanamaPosse ».

Nous l’avons trouvé « par hasard » ou plutôt par obligation quand notre guindeau nous a lâché dans les SAN BLAS. Les mouillages paradisiaques ont leurs limites quand, privés de ce puissant et précieux winch électrique, la chaîne et l’ancre doivent être… relevées à la main !!!

Même si à force (c’est le moment de le dire) nous avions « pris le coup » à califourchon sur la chaîne, l’un derrière l’autre pendant qu’OTO (le pilote AUTOmatique) maintenait les 10 tonnes de Croix du Sud bout au vent, en terme de sécurité, ce n’était pas jouable: nous n’aurions pu relever l’ancre si le vent avait forci.

• Photo 1  L’ancien Guindeau. Nettoyage et inversion de nos 80m de chaîne. Ancre SPADE 25kg.
• Photo 2 Le nouveau Guindeau, son guide de nylon pour maintenir les maillons dans l’axe.
• Photo 3 Le nouveau Guindeau à notre arrivée à PanaMarina. Barbotin (roue crantée) pour chaîne de 10mm.

• Avant Guindeau  2006
• QUICK EAGLE   25kg  Traction 130kg.   Vitesse 38m/mn     
• Après Guindeau 2024 (1880 € TTC chez SVB) mais ouf! 1333 € HT chez BretagneHélice !
• LEWMAR VX3    17kg     Traction 294kg.  Vitesse 40m/mn
  • 213 € CargoExpress(DHL/UPS)TransitMiami (accords Panama-Miami)
  • 208 US$ pour l’agent CargoExpress douanes comprises…!!!

Ces temps d’arrêts dus à la maintenance de notre Croix du Sud qui va sur ces 18 ans, sont toujours l’occasion de belles rencontres et de temps d’intériorité dans le cocon de notre bateau.

Les solides quais de Turtle CAYE Marina (eau, électricité 110v et! 220v ) ont été les bienvenus et l’atmosphère familiale, un cocon pour commander, organiser la livraison de notre futur guindeau. Puis attendre l’arrivée du « trésor ».
Enfin l’installer, ce qui ne fut pas une mince affaire: renforcement du pont et ouverture d’un 2ème accès dans la baille à mouillage pour le puissant moteur.

Au total, TURTLE-CAYE Marina méritera une place sur le podium des lieux qui nous ont nourrit intérieurement.

Un vent sportif bon enfant ET international y a soufflé ! Chaque soir de 17H30 à 18H20…avant les agapes bien sûr!

Gym de qualité avec Agnès (ou aquagym) jogging avec Mélinda, Rando avec Mike et Laura,  natation avec Patrick…

…et je donne mes premiers cours de yoga en anglais! Merci à Éric, Karine, Sarah, Agnès, Yves et bien sûr mon chéri de m’avoir si bien encouragée!

Afrique du Sud, Angleterre, Belgique, France, Hollande, Panama, Suisse, USA.. et même Nouvelle Calédonie!

SAN BLAS et GUNAS

Avant cette halte forcée, notre passage chez les amérindiens Gunas fut un dépaysement total !

    Le Panama et ses provinces

•      La bande jaune à droite est le territoire indépendant des amérindiens GUNAS:
•      GUNA YALA 2300km2 = l’archipel des SAN BLAS + leur 365 Km de bande à terre.

Cap sur l’archipel des SAN BLAS

Comme tout « voileux » en ces eaux caraïbes, en quittant la Colombie, nous avions mis le cap sur les SAN BLAS.

Cet archipel de carte postale, menacé par la montée des eaux planétaires, décline palmiers, sable blanc et eaux turquoises, sur 373km entre la Colombie et la province de Colon.

Une myriade d’îlots aussi oniriques et lilliputiens que l’île  du petit Prince dessinée par Saint-Exupéry…entre de redoutables patates de corail.

Et le dessous est aussi beau que le dessus. Bref un paradis de navigations et de snorkeling(palmes/masque/tuba).

Et à terre,  une bande d’agriculture et d’élevage double l’archipel et n’est accessible pratiquement que par la mer.

L’ensemble 2 306 km2 appartient aux Gunas (ex Kunas) peuple originaire des mayas(?), métissé aux indiens d’Amazonie. Au delà de cette GUNA YALA, (Terre des Gunas) c’est la jungle.

Les GUNA(S), Qui sont-ils?

« Sur les îles panaméennes de la mer des Caraïbes, les femmes tissent des couches de tissus pour faire apparaître d’étonnants symboles et créer des mola. A travers  leurs gestes, ces mères et ces grands-mères racontent l’histoire des GUNA.

Un peuple amérindien rebelle, guerrier, aux origines mystérieuses qui a tenu tête pendant des siècles aux colons et au pouvoir panaméen ».

Arte (Invitation au voyage -14mn.) du 04/03/24 au 04/03/26

Leur statut politique, acquis de hautes luttes, serait envié de toutes les communautés autochtones d’Amérique latine du Mexique à la Terre de feu en passant par la cordillère des Andes et la Jungle d’Amazonie.

On vous raconte!

Croix du Sud devant un village GUNA. Janvier 2024.

Histoire de la fidélité des Gunas à la Colombie

La Colombie, avec ses 85 peuples autochtones (3,5% de la population, soit 1 million1/2 d’indiens), avait déjà reconnu l’autonomie territoriale des GUNA par la loi du 4 juin 1870 (Amnesty International)

La Comarca Tulegana  s’étendait alors de la province de Colon au golfe d’Uraba en Colombie. (Pour faire simple 2/3 sur l’actuel Panama, 1/3 sur l’actuelle Colombie).

Le 3 novembre 1903, la bourgeoisie de la province colombienne de Panama fait sécession d’avec la Colombie.

Elle est encouragé par la promesse du Président Roosevelt d’un beau pécule si « on » laisse les nord-américains construire leur canal pour relier les côtes pacifiques et atlantiques! Les USA ratifient aussitôt le « nouvel état »: LE PANAMA.

Et tout le monde oublie la Comarca Tulenega!

Les indiens Gunas restent fidèles à la Colombie. S’en suit un interminable conflit crescendo … invasion de pseudo chercheurs d’or, de pilleurs de caoutchouc, de rafles de tortues… De la règlementation drastique de leurs pêches et de leur cultures, à l’interdiction du costume traditionnel et l’obligation de la langue espagnole, jusqu’aux abus des fonctionnaires et policiers, envoyés dans les îles pour administrer le territoire,  viols, assassinats, répression.

Une véritable résistance organisée et guerrière des Gunas aboutit en Février 1924 à la république de TuleGunas.

PanamaCity envoie ses troupes.

Les Gunas intelligemment demandent la médiation des USA via un navire US qui sillonnait dans leurs eaux. Celui-ci intercepte les troupes panaméennes et oblige les deux parties à la négociation. 

Finalement, les Gunas renoncent à leur déclaration d'indépendance et Panama leur promet leur autonomie. 

Ce n'est qu'en  1953 que Panama leur donne réellement l'autonomie sous forme de "comarca" (territoire).

Depuis 1976, ils ont trois députés à l'assemblée nationale panaméenne.

La Comarca GUNA YALA  administre son territoire, avec ses propres lois et son Congrès Général.

Fondation 16 septembre 1938

• Superficie 2.306 km2 / Altitude O m / Climat 20-25°C
• 32 000 habitants environ (2010) 50 communautés
• Sur environ 365 iles, 36 sont officiellement habitées.

Toponymie

• Appelé SAN BLAS jusqu’en 1998
• puis KUNA YALA jusqu’en 2010
• Enfin GUNA YALA depuis 2011, à leur demande car  leur alphabet ignorent les lettres P,T et K .

Revenus

• La confection de Mola est la principale source de revenus de beaucoup de familles. Le prix en 2023 était de 20 US$.Il est « éthique » de ne pas marchander. Les femmes n’apprécient pas du tout.
• Les profits des petits hôtels, des bateaux-charters et des tours-opérateurs échappent aux Gunas
• La pêche familiale au fil ou au filet est vendue aux barques colombiennes qui la ramène aux petits aéroports poulpes, homards…
• Les autres sources de revenus sont les fonds envoyés par ceux et celles, instruits qui travaillent dans les villes (PanamaCity, Colon…)

Source Wikipédia.es

Drapeau de la Comarca de Guna Yala

Trop proche! Fragilité économique et sociale

La grande différence entre KOGIS de Colombie et GUNAS est la proximité géographique de notre mode de vie  consumériste.

Historiquement face à l’envahisseur espagnol, les KOGIS se sont réfugiés en altitude dans l’inaccessible cordillère des Andes.

Les GUNAS pour se protéger ont choisi la mer: l’archipel des SanBlas, à seulement quelques minutes en bateau du continent.

Pour être sûr qu’aucun promoteur ne viendra leur voler une de leurs iles, chacune est « équipée » au minimum d’une cabane-campement qu’ils « activent » quand un voilier y fait escale.

A l’heure de WhatsApp

Le WhatApp des San BLAS (créé à l’initiative des navigateurs fin 2023 pendant que nous étions à Cartagena) illustre à merveille le choc des mondes/générations au quotidien. Des Gunas s’y sont immédiatement insérés.

Mais quels Gunas?

Au Nord-Ouest (coté Canal et ses infrastructures ) une minorité Gunas, plus instruite soucieuse de préserver les traditions veut se ré-approprier les potentialités touristiques du territoire de GUNA YALA pour en vivre.

Ces Gunas là « portable greffé au bout des doigts » informent et contribuent à la régulation des échanges entre autochtones et navigateurs, notamment les tarifs des denrées et des services. Et le prix des Molas!

Après leur offensive en février à l’occasion du centenaire de leur révolution, leur nouveau fer de lance depuis mars est la régulation/surveillance des charters qui profitent de leur territoire et …se rémunèrent sur leur dos.

Par le WhatsApp nous nous sommes également rendu compte qu’ils étaient chaleureusement très présents pour retrouver un marin hélas disparu lors d’une plongée seul en apnée ou aider une victime d’ AVC à regagner le continent.

A l’opposé, au Sud-Est, (côté Colombie) une majorité peu instruite, oublieuse de son agriculture et de son élevage, oublieuse de ses savoirs donc extrêmement pauvre bats les records de la déscolarisation et de la non employabilité, de l’accès aux soins, de la régulation des naissances, de la malnutrition, de l’accès à l’eau potable, du droit à l’identité…etc.

C’est là qu’ont eu lieu nos premiers contacts.

Rencontres avec les Gunas

Arrivée en dinghy dans un village Guna.

Loin des « navigations-touristiques-battues », près du poste frontière colombien très isolé d’OBALDIA, la condition des femmes et des enfants de ces villages éloignés est la plus précaire du territoire…et du Panama.

La surnatalité nous y a impressionné ainsi que l’addiction aux sodas qui…remplacent rapidement partiellement (ouf!) l’allaitement maternel! (je m’étouffe!) 12% des petits de moins de 5 ans sont en surpoids, 30% à 9 ans. (UNICEF 2021)

Peu habitué aux touristes de ce côté-ci de leur territoire, nous ne nous sommes pas vu proposer de l’artisanat. Par nos mimiques, nous avons demandé aux mamans (ravies) la possibilité de donner aux plus jeunes quelques ballons ou crayons fantaisie  qu’ils acceptaient timidement, sans quémander. 

Tout aussi impressionnant: les affres de la consanguinité car depuis leur révolution de 1924 les Gunas refusent toute alliance avec les panaméens et se marient entre eux.

• Photo 1 Consanguinité: Les 2 enfants de gauche
• Photo 2 Le taux d’albinos serait un des plus élevé de la planète

Les femmes

Nous avons eu  le plaisir d’admirer l’élégance et la fierté  des femmes magnifiquement vêtues manifestement affairées entre les bébés et les taches ménagères.

Rites et coutumes féminines (extrait)

• Entre l’âge de 8 et 10 ans a lieu la cérémonie de la coupe de cheveux. 3 jours de fêtes pour le droit de porter le magnifique Musue sur la tête.
• Puis les fêtes pour la cérémonie de la puberté durent 5 jours au moment des premières règles
• Enfin, la fête de l’initiation, quelques temps plus tard, évoque l’analogie entre la TerreMère et la fécondité féminine.
• A partir de ce moment là (décidé par les parents) la jeune fille pourra se choisir un mari.

L’artisanat du  Mola 

• Les artisanes Kuna utilisent la technique de l’appliqué inversé pour créer les molas, que traditionnellement elles cousent sur leur corsage, mais qui sont maintenant souvent vendues séparément comme panneaux décoratifs.
• Elles cousent ensemble plusieurs couches de tissu de couleur, puis découpent des motifs qui laissent apparaître les couches sous-jacentes.
• Le Mola signifie le plumage de l'oiseau. Les molas proviennent d'une vieille tradition des femmes Kunas qui peignaient leur corps avec des figures géométriques, en utilisant des couleurs naturelles ; plus tard, ces mêmes figures géométriques ont été tressées dans du coton. 
• Le Gouvernement panaméen travaillerait avec les communautés Guna depuis les années 1990 pour trouver des moyens de protéger les molas de la copie illicite.

L’artisanat des Winnis

• Elles se parent de bracelets multicolores appelés Winnis sur toute la longueur de leurs bras et de leurs jambes. Selon leur croyance, ces bracelets les protègent des mauvais esprits.
• Elles avaient généralement les narines transpercées par un anneau d'or et traçaient sur leur front une petite ligne verticale avec une peinture noire à base de Jagua, fruit de palmier. Coutume que l’on n’observe plus chez les jeunes.

Le vêtement traditionnel féminin

• Blouses aux manches courtes et bouffantes, sont coupées dans un tissu imprimé très coloré. Devant et derrière,sont intégrées les Molas.
• La jupe mi-longue, le saboured, est un simple carré de tissu enroulé autour de la taille, de couleur plus discrète, vert ou bleu foncés avec quelques motifs simples.

L’Habitat

Les huttes nous ont semblé progressivement remplacées  par les parpaings. Pourquoi ne pas fabriquer des briques avec la glaise locale??

Les sols sont de terre battue, scrupuleusement balayés ainsi que les cours et les chemins proches.

Elles apprécieraient probablement que les hommes fassent de même à l’extérieur des villages inondés de plastics apportés par les flots…

…Et y entraînent/éduquent les gosses.

Nous n’avons jamais descendu nos poubelles chez eux car nous savions par le What’qApp que les GUNAS ne traitent pas les déchets. Ils prélèvent simplement les canettes métalliques qu’ils revendent aux colombiens.

Le Droit à l’eau et à l’assainissement

L’accès à l’eau n’atteint que difficilement les peuples autochtones

Dans les 2 premiers villages que nous avons visités nous nous sommes attardés sur le déploiement des canalisations en PVC. A peine enterrés,  elles ne résistent pas aux UV.

Canalisation s’effritant au centre du chemin

D’un projet humaniste et ambitieux, on en arrive à un piètre résultat 39% à 63% d’accès à l’eau selon les villages.

Le droit à l’identité et le travail des enfants

Pour la Sage-femme que je suis, l’enregistrement des naissances demeure…aléatoire dans les populations autochtones Panaméennes.

Pour pallier au problème, les mineurs sont tenus de porter une carte d’identité « de jeune » à partir d’environ 12 ans.

Reste que les longues distances que doivent parcourir les enfants de ces peuples les exposent aux enlèvements porte ouverte aux remaniements d’identités via les travaux forcés chez leurs ravisseurs.

Comment vit (ou vivait!) le peuple GUNA  sur les îles San Blas ?

L’eau est une des premières préoccupations des Gunas. Sur les îles il n’y en a pratiquement pas. A terre il ne semble pas savoir la gérer. Pourtant il pleut; la jungle en témoigne!

Les hommes s'occupent des cocoteraies, seule activité agricole pratiquée sur la plupart des îles. Ces noix de coco sont ensuite vendues à des marchands colombiens qui sillonnent les îles.

A terre les familles Gunas cultivent des racines comme l’igname des cucurbitacés , des légumes, la banane plantain le citron vert. Nous avons rencontré des mules, des volailles en liberté. Ils développent leur production avec l'igname et l'avocat. Ils cultivent aussi du cacao et ont quelques plantations d'ananas.

La pêche reste l’ activité principale pour les hommes.  

Mola représentant une femme Kuna dans sa cuisine

• Photo 1 La cuisine traditionnelle montrée aux touristes
• Photo 2 La cuisine actuelle contemporaine

Le discours touristique officiel : une part de vérité, mais pas que.

Les Gunas font perdurer et respecter les valeurs essentielles de la culture traditionnelle qui sont intimement liées à des croyances considérant que la nature est animée et que chaque chose y est gouvernée par une entité spirituelle.  Ils ont par exemple un respect de la Terre la considérant comme leur mère et aussi les plantes, les arbres et animaux comme leurs frères.

Les femmes de Kuna Yala jouissent d'un statut élevé. Avant un mariage traditionnel, c'est le futur marié qui est enlevé et qui doit être retrouvé par sa fiancée et lorsque l'union est célébrée, c'est également lui qui emménage dans la maison de la mariée. Dés lors, c'est la famille de sa femme qui supervise ses activités et décide par exemple avec qui il peut partager le poisson qu'il pêche ou les fruits qu'il cultive.

Sur leurs îles, ils suivent leurs traditions et rites. Il y a une tribu par île avec un chef à sa tête, le « cacique ». Il est le porte-parole ainsi que le garant du respect des droits collectifs et de l’indépendance politique et économique de l’île face à la République de Panama. Au sein de la communauté, il rend la justice, règle les différends.

Au niveau de la famille, l'organisation est encore matriarcale.

Cette forme tribale communautaire freinait toute velléité individuelle ou d'enrichissement personnel.
L’avènement d’Internet et des téléphones portables va probablement modifier leur regard sur le monde. Comment vont-ils le gérer?

Pour conclure nous avons eu la chance de naviguer chez le peuple  GUNA d’une région peu touristique à une autre très visitée. Cette mise en perspective  nous a vivement intéressée.
Le récent What’sApp où les Gunas corrigent, expliquent  eux-mêmes les appréciations des navigateurs/utilisateurs, répondent à leurs questions  est un nouveau mode d’approche avec lequel il faut désormais compter.

Évidemment, amarrage du dinghy  autour d’un cocotier!

Pour vous souhaiter de Joyeuses Pâques, quelques photos de CROIX DU SUD à TURTLE CAYE MARINA… notre plus beau jardin! Même sans œufs en chocolats!

Les Seniors des Flots, SDF à bord de CROIX DU SUD vous embrassent. 

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