Les USA - De Newport à Portland

Les USA - De Newport à Portland

Posté par : Francine
02 August 2018 à 23h
Last updated 03 August 2018 à 01h
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Les USA – De Newport à Portland

 

Le 20 juillet après une nuit de repos bien mérité au mouillage d’Eaton Neck, nous reprenons la remontée de "Long Island Sound" vers le nord-est. Le vent n’est pas au rendez-vous. C’est une longue journée de moteur. Une petite brise se lève en fin d‘après-midi nous permettant un peu de répit. Nous mouillons notre ancre dans une petite anse rocheuse : East Harbour sur la côte nord de Fischer Island. Cette île marque la fin de « Long Island Sound » du côté nord le long du Connecticut.

De Eaton Neck sur la côte nord de Long Island à Fisher Island à la sortie de « Long Island Sound »

Mouillage tranquille à Eaton Neck

      

Dans Long Island Sound, phares divers et variés, belles propriétés

Le mouillage de Fischer Island

Il faut encore se lever tôt le lendemain matin pour profiter du courant portant en sortie de "Long Island Sound". Le vent  se lève un peu plus tôt que la veille nous permettant d’aborder la Narraganset Bay, haut lieu de la voile américaine, au près bon plein sous une bonne brise. A 12 heures nous trouvons une place pour poser notre ancre dans la rade de Newport bien encombrée.

Cette grande baie très découpée de l’état de Rhode Island, offre un magnifique plan d’eau où règne une vie nautique très intense. C’est là qu’ont eu lieu les premières « America’s Cups ». A l’entrée de cette baie se trouve « Aquidneck Island » dont Newport est la ville principale, et la Mecque américaine de la voile. Newport reste encore très active, organisant ou accueillant de nombreuses régates ou courses transocéaniques, comme la « Volvo Ocean Race », bien connue des européens. Cette forte tradition maritime se manifeste au travers de nombreuses associations et yacht-clubs    qui, entre autres activités, offrent des facilités aux navigateurs. Ainsi en plein centre-ville, au Anna’s Pier, on dispose d’un « dinghy dock » (ponton qui permet de débarquer en annexe) au pied d’une jolie bâtisse en pierre où sont installés sanitaires, machines à laver, salle de repos avec accès internet, qui permettent   aux équipages de communiquer et de se rafraîchir, pour quelques dollars.

Régates aux loin en s’approchant de Narragansett bay

         

Dans les rues de Newport

Newport est une station huppée, un peu snob, comparable à nos Cowes ou La Trinité sur mer. D’ailleurs quand on regarde les bateaux sur le port… il y a du dollar au mètre carré  (devrais-je dire au square feet ?), et de la Rolex aux poignets !  Sur la rue principale le long de la mer, on trouve boutiques de souvenirs, bars, restaurants, magasins d’artisanat, comme dans toute station balnéaire. En ville, sont installées toutes les marques luxueuses représentées dans nos villes européennes touristiques. Malgré tout Newport est une escale agréable et accueillante où nous nous attardons deux jours à trainer sur les quais et dans les bars, à admirer les beaux bateaux sur le port. La veille de notre départ nous voyons arriver « Buloo » avec notre copain Michel, c’est l’occasion d’un bon dîner convivial à bord   .

         

Le mouillage encombré de Newport et ses beaux bateaux de jour et de nuit

Je ne peux terminer ma présentation de Newport sans évoquer les Kennedy. Jacqueline Bouvier-Kennedy y a passé une partie de son enfance à Hammerschmith Farm, une belle demeure victorienne, qui appartenait à ses parents. Elle y a épousé John Kennedy, alors sénateur,  à Sainte Mary’s Church ; et le couple venait régulièrement y séjourner en été. On trouve en divers endroits des rappels de cette histoire récente.

     

Evocations des Kennedy et Sainte Mary’s Church

Le 24 juillet c’est le départ pour une étape bien sympathique toute à la voile, qui nous amène au nord de « Buzzard Bay ». Bien que le soleil brille, le vent de sud-est est frais, on sent que l’on remonte vers le nord. Nous partons sur un bon bord de près jusqu’à l’entrée de la baie, puis nous finissons au portant pour aller mouiller à l’entrée de « Monument Beach ». Cette escale nous amène juste à l’entrée  du canal du Cape Cod qui permet de passer directement dans la baie du Cape Cod sans contourner ce dernier.

 

Au départ de Newport,  quand la brume se lève.

Mouillage à Monument Beach

Le 25 juillet départ matinal pour profiter du courant important qui nous pousse dans le canal. Nous passons de jolis ponts et ressortons dans la baie de Cape Cod où nous pouvons envoyer les voiles. Le vent nous pousse, voiles en ciseaux, sous un ciel voilé, nous passons au large de Boston et entrons dans la grande baie de Glouscester dans l’état du Massachussetts. Cette large baie est ouverte au sud et nous devons remonter jusqu’au port intérieur dans lequel nous nous amarrons sur une bouée.

   

Départ matinal dans la brume pour passer le Cape Cod Canal, les cormorans et les aigles sont aussi matinaux que nous

De l’ouest vers l’est : Newport, la « Buzzards Bay », le canal du Cape Cod. Puis vers le nord–nord-ouest en direction de Glouscester

Glouscester est un joli port de pêche, réputé le plus vieux port des USA (ils sont tous le plus de quelque chose ici !). Il y a curieusement peu de facilités pour la plaisance, en dehors d’installations privées. Le mouillage est géré par la ville et nous sommes accueillis par de sympathiques agents municipaux auxquels nous allons payer notre dû. La ville est toute de briques rouges, typique de la Nouvelle Angleterre. C’est une ville petite, ancienne, avec des rues assez sinueuses (ce qui est rare aux US) située sur une petite colline qui entoure le port. Nous restons une journée à ce mouillage, faisons quelques courses, nous promenons dans cette ville sympathique et authentique, allons fouiner à l’accastilleur local, qui est mieux achalandé en articles de pêche que de plaisance. Mais, nous avons trouvé notre bonheur, avec un feu de nuit 360° monté au bout d’une petite perche pour installer sur notre annexe. Notre copain Michel nous a recommandé d’en avoir un, les règlements américains sont un peu plus sévères que les nôtres et surtout, il vaut mieux les respecter, les amendes sont salées ! Comme aussi d’avoir ses gilets d sauvetage à bord de l’annexe.

Le port de Glouscester vues de la terre et de la mer

      

Dans les rues de Glouscester, promenades en mer sur de vieux gréements

Un orage couve et va éclater sur la ville

 Le 27 juillet nous appareillons vers 9 heures dans un brouillard à couper au couteau   : 50 m de visibilité. C’est assez facile avec un traceur de cartes, l’AIS et aussi le radar pour voir le reste (les bouées, les barques de pêche sans AIS et plein d’autres choses, c’est fou comme c’est sensible !).  Après avoir laissé passer un gros bateau de promenade nous arrivons à trouver notre chemin vers la sortie de la baie. Il y a aussi un canal qui permet de couper et d’éviter de passer le Cape Ann. Mais nous avons préféré passer à l’extérieur pour tenter de voir des baleines. Nous arrivons dans des eaux où elles viennent se nourrir en été.  Et bien pour les baleines c’est raté ! Nous avions repéré un coin où les bateaux à touristes sont restés un moment à tourner en rond, qui était d’ailleurs juste sur notre route. Quand nous sommes arrivés sur place, nous n’avons rien vu, bien que le brouillard se soit un peu levé. Nous avons juste croisé un phoque qui nous a montré son museau une petite minute avant de plonger.

A la recherche des baleines dans la brume

En fin de matinée, le brouillard se dissipe et le vent finit par se lever et nous pousse, toujours voiles en ciseaux, vers les Iles Shoals au large de Portsmouth (New Hampshire). Ce chapelet de petites îles est le but de promenade du weekend pour les plaisanciers du coin. Elles sont pratiquement toutes privées. L’anse principale de Gosport est assez profonde et rocheuse. La tenue des ancres y étant délicate, le Yacht Club de Portsmouth y a installé des bouées de mouillage. Les navigateurs de passage peuvent utiliser ces bouées, mais doivent laisser la place si un membre du club en a besoin. L’endroit est joli, on se croirait en Bretagne avec des jolis rochers, des marées qui commencent à être significatives et qui laissent découvrir les hauts fonds couverts de varech. Nous guettons jusqu’au coucher du soleil, au cas où nous serions délogés par un membre du club. Mais tous les nouveaux arrivants profitent comme nous des installations. C’est l’occasion de croiser Nathalie et Philippe, à bord de « Fulub », un couple franco-canadien qui vit à Montréal et qui rentre, de retour de vacances dans le Maine. Les rencontres de francophones sont toujours très conviviales !

   

Les îles Shoals

Le 28 juillet nous laissons notre belle bouée bleue et repartons vers le nord. Étonnamment il n’y a pas de brouillard ce matin. Le vent n’est pas assez soutenu pour nous pousser sans que les voiles ne claquent. Nous mettons donc le moteur. A 10 heures nous voyons le banc de brouillard arriver et il ne nous quittera plus jusqu’à l’arrivée. La visibilité oscille entre 100 et 200 m, cela nous demande une veille assez attentive, surtout à cause des casiers à homards omniprésents dans le coin et souvent par des fonds jusqu’à 20 mètres ou plus. J’ai quand même pu apercevoir sur notre tribord un large dos de cétacé plonger, à notre approche. En arrivant vers Cape Elisabeth, Philippe se remet en veille radar et AIS permanente, pendant que je scrute le brouillard dehors. On entend des bruits de moteurs autour de nous, un grand voilier de 20 m nous double sur bâbord après nous avoir contactés à la VHF. Nous entendons entrer un pilote. C’est assez stressant d’autant plus que le passage à Portland Head n’est pas très large. Pas stressant au point de ne pas apprécier la visite d’un banc de dauphins qui nous accompagne quelques minutes avant de retourner à leur pêche. Et là, à 300 mètres de la côte, alors que je me demandais de quel côté longer le chenal pour ne pas gêner les gros bateaux, la visibilité s’améliore d’un seul coup découvrant le phare. Le brouillard n’était présent que sur la mer, comme s’est souvent le cas ; et vers 15 heures, nous arrivons donc sans problème à Portland.

Navigation dans le brouillard (avec les dauphins qui nous suivent), et Portland Head émerge de la brume

Nous nous amarrons à Spring Point Marina à South Portland  : un très bon accueil, par de jeunes employés motivés et extrêmement serviables. C’est l’occasion d’un bon nettoyage du bateau, de lessives, de bonnes douches interminables et bien chaudes. La marina nous met à disposition une voiture pour faire nos courses au supermarché qui se trouve à plusieurs kilomètres.  Le restaurant de la marina sert des plats raffinés, ce qui nous change un peu de nos salades du midi et courgettes du soir. Les marinas sont très fréquentées les weekends. Les américains profitent de leur bateau pour une escapade en mer avec la famille et les amis, ou pour des repas autour de barbecues sur les berges ou au restaurant du coin… comme nous finalement !

      

A la marina de Spring Point et la vue sur la ville  depuis South Portland

Le 30 juillet nous prenons le bus pour rejoindre Portland et nous promener un peu en ville. Portland est la plus grande ville du Maine. C’est une ville de taille moyenne avec un front de mer très touristique, boutiques de souvenirs, restaurants de fruits de mer, promenades en mer. C’est également un port de pêche actif où le commerce du homard est très important. Nous nous régalons de sandwichs au homard le midi, accompagnés d’un cidre brut local qui n’a rien à envier à nos cidres normand ou breton. Nous avons même trouvé une boutique de plongée où nous avons pu faire remplir notre bouteille… en espérant tout de même, ne pas avoir à l’utiliser, donc d’échapper aux multiples casiers à homard qui pullulent dans le coin.

   

Dans les rues de Portland, cité animée du Maine

Le 31 juillet : départ à la découverte du Maine …

Location

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