Retour en Bretagne - La boucle est bouclée
Retour en Bretagne - La boucle est bouclée
Notre arrivée en Bretagne est déjà consommée, quand je me mets à rédiger ce dernier billet. Mais il faut bien boucler la boucle !
Nous quittons Ponta Delgada le 25 juin en direction de la Bretagne, la météo annonce du vent de nord, donc du près au début puis le vent devient favorable avec une incertitude pour l’arrivée dans le Golfe de Gascogne. En effet une dépression peu active stagne à l’ouest du Portugal et risque de générer un flux de nord-est les jours prochains, ce qui n’est pas très favorable pour nous. Mais nous nous lançons, les impératifs professionnels de nos jeunes équipiers, ne nous permettent pas de nous attarder plus.
Départ calme à l’abri des côtes de Sao Miguel… ils rigolent encore !
Les deux premiers jours de traversée sont éprouvants surtout pour Benjamin et Guillaume. Nous progressons au près bon plein, mais le vent soutenu (20-25 nœuds), et la mer croisée et hachée ont raison de leur estomac mal amariné. Le bateau marche bien sous solent avec un ris, parfois deux ris la nuit. La première nuit nous assurons le quart de Benjamin HS et, la seconde nuit, Guillaume dors jusqu’au quart de 6 heures pour récupérer.
Free Vikings file bien au près sous solent, par vent frais
Heureusement le 27 dans l’après-midi, le vent commence à tourner et à faiblir. Et automatiquement le moral revient avec trois jours de navigation au portant, une journée entière voiles en ciseaux. Nous prenons des douches, nous nous mettons à cuisiner des petits plats. Quand le bateau était gité c’était plutôt service minimum. Nous nous régalons de la fondue amenée de Suisse par Benjamin. La mer se calme et c’est l’occasion d’observer des tortues qui croisent notre route. Nous avons la visite de dauphins pour le plus grand plaisir de l’équipage. La vie à bord est tout de suite bien plus agréable, malgré le froid. Et oui, nous avons ressorti les vestes de quart cette fois, les polaires ne suffisent pas toujours. La température de l’eau descend à 16°. Brrr ! Notre cap nous amène largement au nord de la route directe en prévision du retournement du vent.
Retour de bonnes conditions et du sourire de l’équipage… mais ne te découvre pas d’un fil !
Et performances culinaires : potée, brandade de morue
Et effectivement à partir du 30 juin le vent tourne progressivement au nord tout d’abord, puis nord nord-est. A partir du 1er juillet nous devons mettre le moteur de temps en temps pour continuer à progresser, les performances de l’ovni au près étant ce qu’elles sont !
A partir du 2 juillet, nous sommes à l’entrée du golfe de Gascogne, le vent se renforce, nous envoyons la trinquette, prenons un ris (voire deux par moment) et le moteur fonctionne en continu à 2000 tours afin de ne pas perdre en cap. Le bateau avance tout juste à 5 nœuds, mais est souvent arrêté par les vagues, ça tape ; nous apprécions sa solidité et sa résilience. Nous parvenons ainsi à nous assurer une route directe sur Belle île. Notre routeur arrête de nous envoyer des prévisions pendant trois jours car il ne recevait, soit disant, pas notre point quotidien ; alors que j’ai envoyé des mails tous les jours, ainsi qu’à Xavier qui diffusait les infos à nos proches. Nous nous sommes débrouillés sans lui ! De toutes façons il n’y a pas le choix : c’est soit direct de cette façon, soit on arrive à Bordeaux, voire plus au sud ! Ces quatre jours sont pénibles, mais le moral reste bon ! Nous vivons principalement à l’intérieur du shaker car ça mouille beaucoup dehors, le bateau fait souvent le sous-marin. Les jeunes cuisinent malgré l’inconfort. Guillaume nous fait des nuggets de poulet maison et du bon pain. Benjamin nous prépare une tortilla. Il n’y a rien de tel qu’un bon repas chaud pour remonter le moral de l’équipage !
Les 2 et 3 juillet nous croisons la route des cargos qui circulent entre Ouessant et le Cap Finistère. Notre veille, la nuit surtout, doit être très vigilante, il y a du monde sur l’eau. Mais cela nous occupe bien.
Heureusement le soleil nous offre toujours des spectacles magnifiques
Performances culinaires à la gîte
Le 4 juillet au matin nous sommes à 60 milles dans l’ouest de Belle Ile. Nous les parcourons laborieusement, dans la journée le vent faiblit et nous arrivons à mouiller de jour sur la côte sauvage de Belle Ile pour une nuit SANS BOUGER ! Nous apprécions à sa juste valeur la beauté de nos côtes françaises embrasées par un magnifique coucher de soleil.
Enfin au calme, au mouillage sur la côte sauvage de Belle Ile
Nous arrosons notre arrivée
La côte s’embrase au coucher du soleil
Le 5 juillet, nous levons l’ancre à 10 heures après une bonne nuit de récupération et entamons la dernière ligne droite. Nous passons au sud de Hoëdic, et abordons dans l’après-midi l’embouchure de la Vilaine. Nous arrivons à 17 heures dans l’écluse d’Arzal et devons attendre une heure l’éclusage.
Arrivée à l’entrée de la Vilaine
Nous sommes accueillis avec force banderoles et champagne par un groupe d’amis et de famille. Notre cousine Marie Françoise et son mari Bernard nous ont organisé un accueil hors norme et extrêmement chaleureux. Elle a même alerté la presse et nous avons droit à un article dans Ouest France et le Télégramme. C’est peut-être un peu exagéré, mais en tous cas, c’est bien sympathique et cet accueil nous touche énormément. Nous finissons la soirée chez nos cousins à Pénestin, avec toute la bande venue nous accueillir, par une belle fête. Nos jeunes équipiers reprennent le train le lendemain pour rentrer travailler… Et oui il en faut ! Merci à tous deux de votre compagnie rafraichissante.
Le film de l’arrivée de Free Vikings de l’écluse au quai
Embrassades et champagne
Et une fort sympathique soirée
Un grand MERCI à Marie Françoise, pour l’organisation de notre accueil et à tous ceux présents physiquement ou par la pensée.
A la tienne Marie Françoise !
La boucle est bouclée : fin de cette première aventure de 22 mois sur les flots… mais nous avons d’autres projets !
Je ne vais pas épiloguer trop longuement sur le bilan de ces deux années de vagabondage. Notre fidèle « Free Vikings » a besoin d’un passage au chantier pour une sérieuse révision. Ces 18600 milles de navigation ont usé certains éléments comme notre dérive qui a pris beaucoup de jeu ou l’étanchéité de nos hublots à revoir. Le bilan technique viendra plus tard !
Nous aimons découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures. Nous aimons la mer et la voile. Voyager en bateau est donc une évidence pour nous, d’autant plus qu’avec les moyens de communication, l’évolution de l’électronique, les GPS, il est bien plus facile de nos jours de naviguer qu’il y a 30 ans. C’est une façon originale et qui nous convient parfaitement de faire du tourisme ; justement parce qu’on sort un peu du flot des touristes « normaux ». Nous arrivons dans un pays avec notre maison flottante et devons y vivre, trouver, de nous-même, de quoi subvenir à nos besoins, nous abriter. Certes les infrastructures existent souvent, mais parfois pas …. C’est justement un moyen de faire des rencontres locales et de communiquer différemment avec les gens.
Et il ne faut pas oublier de parler des rencontres avec les autres voyageurs. Nous rentrons riches de nouveaux amis : rencontres d’une soirée qui nous ont touchées ; ou rencontres et amitiés plus profondes qui resteront. Je ne vais pas les citer, ils se reconnaitront, et je risquerais d’en oublier.
Alors pourquoi rentrer ? Deux ans loin de notre famille et de nos amis c’est trop long. Nous pensons nous organiser autrement, peut être en navigant 6 mois par an afin de pouvoir concilier les deux. Il nous reste donc à organiser notre vie pour cela.
Et merci à tous ceux qui ont suivi notre histoire de voyage et nous ont encouragés… A très bientôt !
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olivier
9 August 2019 - 11:29pm
bonjour
Francine
6 September 2019 - 3:16pm
Je suis désolée de vous
francois et cat...
23 May 2020 - 4:15pm
demande de renseignements