Saint Martin et Saint Barth
Saint Martin et Saint Barth
Nous arrivons à Saint Martin le 4 décembre après une traversée fatigante. Le mouillage de la baie Marigot est vaste mais un peu rouleur. Une place est réservée aux annexes au bout du quai du ferry qui fait la liaison avec Saint Barth. Notre première préoccupation en débarquant est de nous mettre en règle avec les autorités locales. Sur les guides il est indiqué que le bureau du port près de la gare maritime assure les clearances. Sauf qu’un panneau sur la porte indique qu’il faut se rendre à Port Calypso à 5 kilomètre de là. Après une petite enquête auprès des divers autochtones qui rodent auprès du débarcadère, nous avons l’information. Il faut se rendre au bureau de la marina à seulement 200 mètres. En effet au deuxième étage de l’immeuble qui fait face à la marina, on peut faire soi-même sa clearance d’entrée et de sortie, sur un ordinateur mis à disposition. Le personnel vous l’imprime, vous met le coup de tampon et vous demande par la même occasion 15 €. Notre second souci, comme toujours, est de nous mettre en quête du fournisseur de téléphonie mobile local. Nous trouvons un bureau Dauphin Télécom qui nous vend une carte SIM valable dans toutes les Antilles françaises… Nous sommes méfiants, ce sera à voir en Guadeloupe et Martinique !
La baie de Marigot dominée par Fort Louis d’où on a une vue magnifique
Nous retrouvons une ambiance très caraïbes, par la population majoritairement de couleur, la musique présente partout, les marchés colorés ; et à fois très française, avec des boulangeries, des restaurants aux menus typiquement français. C’est ce côté français de l’île qui attire les touristes américains et canadiens très nombreux. Notre premier repas est pris au « Bistrot nu », dans une petite ruelle sous une tonnelle, où nous nous régalons d’une bonne salade landaise. Quel bonheur de faire ses courses au Super U du coin, de retrouver les produits français que nous aimons, et d’acheter une bonne baguette de pain !
Cocorico, nous voilà de retour en territoire français !
On prépare Noël sous les tropiques - La halle au poisson et une petite maison typique
Une autre facette moins agréable, est de constater que Saint Martin est encore fortement marquée par les dégâts du cyclone Irma de 2017. Le fond de la baie de Marigot est plat et donne sur un lagon intérieur. Toute cette partie a été submergée par la mer, les maisons traversées ou emportées par les vagues, les toits arrachés. La reconstruction est en cours, elle n’en est qu’à ses débuts. Nous retrouvons notre copain Michel, rencontré aux Etats-Unis qui fait partie des sinistrés. Il vit depuis plus d‘un an dans un studio qu’il loue en étage et retape son appartement dévasté, en rez-de-chaussée donnant sur la baie. Il nous confirme la lenteur des assurances et des entreprises. On trouve partout en ville les traces du cataclysme. Chaussée défoncée, toits envolés, maisons effondrées ; certains magasins signalé sur Maps, ou l’office du tourisme par exemple, n’existent plus. Nous avons déjeuné avec Michel dans un restaurant du port tenu par un couple de français, rendez-vous des marins locaux. Ils semblent tous résignés à devoir subir régulièrement ces cyclones et reconstruisent en conséquences.
Au premier plan la partie très commerçante néerlandaise, au fond la baie de Marigot, les lagons et la partie basse qui fut submergée par la mer pendant I ’épisode Irma
Vestiges des dégâts d’Irma, à la marina d’Oyster Bay et en ville
Nous louons une voiture deux jours, les prix sont raisonnables ici. Nous en profitons pour visiter l’île, faire nos courses au supermarché et à Budget Marine, l’accastilleur des Caraïbes qui a un très beau magasin, bien achalandé, côté néerlandais de l’île.
L’île n’est pas très grande, elle est séparée en deux parties une française et une néerlandaise. La partie néerlandaise est très orientée tourisme de masse. Hôtels immenses, résidences hôtelières, accueil des paquebots de croisières à Phillipsburg. La circulation est difficile : beaucoup de voitures, des carrefours absolument pas aménagés, des rues étroites et défoncées. La population est nombreuse et très métissée et la vie très active. Même si la partie néerlandaise est un peu mieux restaurée des dégâts d’Irma, il y reste encore beaucoup de travail à accomplir.
Dans les rues de Phillipsburg, envahies par le tourisme de masse
Nous quittons avec plaisir la partie néerlandaise lors de notre tour de l’île pour retrouver le côté français plus à dimension humaine. Le tourisme y est certes aussi important mais on n’y trouve pas ces énormes hôtels impersonnels. Ce sont plutôt des résidences de bungalows au bord de jolies plages. Le tourisme est encore très sinistré de ce côté, moins de la moitié des dégâts sont réparés, on se demande comment ils vont faire pour se relever, le tourisme étant la principale activité de l'île.
Côte sauvage française au nord de l’île
Notre escale est l’occasion de réparer les avaries subies pendant la traversée. Mise en place de nouveaux rivets pop sur la fixation de bôme, démontage d’un mètre de rail de grand-voile sur le mât pour sortir le chariot de tête et lui remettre des billes.
Philippe en plein travail et en balade à Fort Louis
Nous écourtons notre escale d’une journée car la météo annonce une rotation prochaine, du vent au sud-est, ce qui est très défavorable pour rejoindre saint Barth. Nous partons donc le 9 décembre pour une petite escale de 25 milles vers Gustavia, capitale de Saint Barth. Nous contournons Saint Martin par le nord et tirons un bord de près au sud-est pour rejoindre les îlots situés au nord de Saint Barth en quelques heures. L’arrivée sur ces îles sauvages regroupées en réserves naturelles est magnifique.
Arrivée sur Saint Barth au près, l’île Fourchue
Nous rejoignons ainsi rapidement Gustavia. On jette l’ancre devant le port, il n’y a pas vraiment de baie, le mouillage n’est absolument pas protégé de la houle et est très remuant. Nous ne débarquerons pas l’après-midi de notre arrivée car nous la passons à résoudre nos problèmes de mouillage. Philippe doit changer une des prises de commande du guindeau complètement corrodée, il a dû descendre l’ancre à la main. Ensuite en voulant bouger un peu le bateau, car je trouve que nous sommes trop près d’un autre bateau, la chaîne se coince dans le guideau et il passe une heure à tout décoincer alors que je manœuvre au moteur car l’ancre n’est qu’à moitié remontée et traine dans le fond. Une fois tout remis en ordre, nous n’avons pas le courage de mettre l’annexe à l’eau et de débarquer … ce sera pour demain matin.
Mouillage très remuant à Gustavia, mais aux premières loges pour de magnifiques couchers de soleil
A Saint Barth, les formalités se font de la même façon qu’à Saint Martin au bureau de la marina du port de Gustavia, comme d’ailleurs en général dans toutes les Antilles française. Le port de Gustavia est une enclave encombrée de supers yachts. Ce qui frappe en arrivant c’est tout d’abord le contraste avec Saint Martin. Tout est propre neuf en parfait état. Il ne reste rien (ou si peu) du cyclone (le même pourtant) qui avait tout dévasté. On voit nettement que ce n’est pas le même monde, ni les mêmes moyens. Les maisons sont pimpantes, repeintes à neuf les toits vert ou rouge brillent comme des sous neufs. Savez-vous d’où vient le nom Gustavia ? C’est en l’honneur d’un roi de Suède. Saint Barth a été au cours de son histoire, cédée à la Suède… et rachetée ensuite par la France (ou peut-être vendue et retrocédée !?).
Gustavia la pimpante
Nous passons deux jours à ce mouillage, nous consacrons une première journée à visiter Gustavia et la seconde nous louons une voiture pour faire le tour de Saint Barth. Cette île est magnifique, montagneuse, avec des pentes abruptes et des routes très étroites et pentues, un peu comme aux Canaries. Elle est très urbanisée dans sa partie ouest, mais un habitat de villas intégrées dans la végétation. On passe d’une vallée à une autre, d’un paysage grandiose à un autre avec des vues sur de superbes anses ou plages. C’est très beau, très riche, ce n’est pas pour rien que les plus nantis de la planète y ont un pied à terre (que dis-je, pied à terre ! plutôt des propriétés !). On se croirait plus sur la Côte d’Azur qu’aux Caraïbes. D’ailleurs, étonnamment par rapport aux îles environnantes, la population est essentiellement blanche, un peu de métissage, mais très peu de personnes de couleur.
Anciennes maisons typiques à Corossol
Anses et plages, points de vue magnifiques
La plage de Lorient
La courte piste en pente de l’aéroport qui arrive pratiquement sur la plage de Saint Jean
Nous avons fait un arrêt à Lorient, où dans le petit cimetière face à la mer, repose notre Johnny national. Le cimetière est pimpant, les tombes sont toutes garnies de fleurs multicolores. On trouve facilement l’emplacement de Johnny Halliday, la tombe plus vaste que les autres est très colorée, avec des témoignages de toutes sortes : guitares et Harley fleuries, galets, fleurs, bougies, inscriptions diverses et variées. C’est très kitsch et très émouvant.
Le petit cimetière de Lorient face à la mer
Moment de recueillement sur la tombe de Johnny
Le côté océanique de l’île est un peu plus sauvage et encore plus beau. Nous nous baignons sur une plage proche de salines désaffectées presque déserte dans un site magnifique.
A la plage de Saline
Nous retardons encore d’une journée notre départ pour la Guadeloupe, le vent devant tourner du sud-est au nord-est. Nous faisons notre clearance (qui peut se faire 24 heures à l’avance) et allons mouiller dans le nord de l’île à l’anse de Grand Colombier. C’est une réserve naturelle et nous devons prendre une bouée car le mouillage y est interdit. Nous y passons une journée au calme, sans roulis au milieu des tortues apparemment habituées aux bateaux.
L’anse du grand Colombier, vue du bas et vue du haut
A l’heure où je poste ce billet, nous sommes arrivés en Martinique après une étape aux Saintes... toujours aussi joli ! Et devinez quoi ? Nos cartes SIM Dauphin Télécom, ne fonctionnent pas en Guadeloupe et Martinique ! hi hi hi ! Tous de voleurs ces fournisseurs d’accès !
Nous nous préparons à passer Noël en famille…Mais cela est une autre histoire !
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