Les USA - Caroline et Virginie

Les USA - Caroline et Virginie

Posté par : Francine
30 May 2018 à 21h
Last updated 31 May 2018 à 04h
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Les USA - Caroline et Virginie

Le 17 mai nous quittons Fort Lauderdale, sous un ciel menaçant. Depuis plusieurs jours il pleut beaucoup en Floride et nous avons hâte de remonter vers le nord. La saison des pluies sous les tropiques qui commence tôt cette année. Nous rebroussons chemin dans l’Intracostal Waterway pour retrouver la sortie de Port Everglades qui nous permet de rejoindre la pleine mer. L’accès est très fréquenté par divers bateaux de loisirs, des cargos et les remorqueurs qui vont avec  ; qui sortent et entrent, si bien que nous nous faisons secouer. Un cargo nous coupe la route alors que nous naviguons en dehors du chenal pour le laisser passer et nous envoie ses remous, pas très sympa !

Dernières images de la Floride vue de la mer

Nous pouvons enfin envoyer les voiles et piquer au nord-est afin de rejoindre la veine du Gulf Stream. Nous atteignons bientôt les 10 nœuds sur le fond alors que le bateau n’avance qu’à 5 nœuds par rapport à l’eau ; ça y est, nous sommes dans le Gulf Stream ! Pendant 24 heures nous maintenons cette allure dans le détroit entre les Bahamas et la Floride où le courant est à son maximum. Nous nous efforçons de tracer notre route dans le maximum du courant le plus longtemps possible. Le vent est très variable, nous obligeant à mettre quelques fois le moteur dans la première partie du voyage. Il   s ‘établit assez soutenu de sud-est ensuite, nous devons prendre un ris. La mer s’est aussi levée, nous sommes bien secoués, et de plus la pluie s’en mêle rinçant copieusement le bateau et nous empêchant de nous caler dehors pendant les quarts de nuit ; ce qui n’est pas très confortable.

Nous arrivons le 19 mai à 23 heures après 60 heures de traversée pour parcourir 500 milles. Nous entrons par « Cape Fear Inlet » et remontons « Cape Fear River » pour aller mouiller face  à Southport en Caroline du Nord, et passer une nuit au calme.

Au réveil le matin, nous découvrons le paysage de Cape Fear River

Les « Inlet » sont des entrées sur les plans d’eau intérieurs qui bordent toute la côte est des USA. Ils permettent d’accéder ou de ressortir de l’ICW, qui lui circule dans ces plans d’eaux.

Le lendemain après une bonne nuit de sommeil nous levons l’ancre et reprenons notre chemin. Nous remontons "Cape Fear River" pour trouver l’accès à l’ICW un peu plus en amont. Nous longeons tranquillement le chenal quand nous sommes rattrapé par un zodiac rapide de la police qui nous demande de nous ranger sur le côté pour laisser passer un cargo qui rentre sous bonne escorte  : remorqueur, police, gardes côtes. Les officiers des forces de l’ordre sont toujours extrêmement courtois, mais il vaut mieux obéir, ils sont armés jusqu’aux dents !

      

Gros trafic sur la rivière  : bacs et  cargo sous bonne escorte

Nous découvrons un paysage tout à fait différent de la Floride. Plus de gratte-ciel, mais des constructions à dimension humaine, de jolis villages, stations balnéaires assez cossues dans la première partie, comme Wrightsville Beach où Top Sail où nous nous arrêtons pour la nuit.

   

Stations balnéaires et maisons cossues au bord du chenal

Nous mouillons dans un petit chenal où il y a peu d’eau. Nous remontons la dérive et tentons de remonter aussi le safran, sans succès. Nous avons de plus en plus de difficulté à manœuvrer ce safran avec son vérin qui fuit. Il serait temps de le changer  ! Nous nous réveillons le lendemain matin à marée basse le safran planté dans la vase  ! Nous arrivons néanmoins à nous dégager en faisant tourner le bateau avec le propulseur d’étrave et, quand nous mettons en avant, le safran se débloque en remontant naturellement, aidé par la poussée.

Entre « Cape Fear » et  « Beaufort Inlet » l’ICW longe la côte à l’intérieur d’une langue de sablEe qui protège un plan d’eau assez étroit. En dehors du chenal il y a peu d’endroit où mouiller, c’est partout des bancs de sable ou des lagunes. C’est l’idéal pour un dériveur, mais avec le safran baissé nous avons néanmoins besoin d’au moins 1.3 m de profondeur !

Le chenal longe la mer que l’on aperçoit derrière le banc de sable

Nous repartons donc pour une navigation tranquille sur l’ICW, sur cette portion nous passons des ponts qui s’ouvrent à heures fixes, nous obligeant à des calculs de vitesse. Nous sommes doublés par des bateaux à moteur qui s’annoncent à la VHF nous informant poliment de leur intention de passer à tribord ou à bâbord, ce qu’ils font en ralentissant. Nous ne sommes pas habitués à autant de fairplay dans nos eaux, il faut croire que globalement les Américains sont mieux éduqués que nous ! Mais je vous rassure ! Il y a aussi des malotrus qui vous rasent avec leurs bateaux rapides et vous secouent sans vergogne, avec leur sillage ! Nous traversons aussi une zone militaire, où nous entendons des tirs d’entrainement. Pas envie de s’éterniser là !

   

         

En remontant vers le nord, l’habitat est moins cossu, mais les maisons sont coquettes et originales

Nous arrivons dans l’après-midi après 35 milles de navigation à Swansboro. Nous mettons à l’eau notre nouvelle annexe et démarrons notre nouveau moteur, contents comme des gamins qui étrennent de nouveaux jouets !

   

Nos nouveaux achats

Le mouillage de Swansboro

Nous débarquons dans ce joli village balnéaire (car il y a des boutiques de souvenirs) mais qui ne semble habité que par des retraités  ! Les maisons sont typiques, coquettes, entourées de jolis jardins fleuris, ça sent le printemps  ! Les gens sont charmants. Nous devons marcher un peu pour trouver un supermarché. Et nous voilà ravitaillés pour plusieurs jours ! Le lendemain, avant de partir, nous faisons le plein de gasoil à la marina du village, Casper Marina, où on nous permet de déposer aussi nos poubelles. Et oui ce sont de détails, mais il faut trouver où s’en débarrasser !

   

Le joli village de Swansboro

Et oui ! On est en Amérique, dans le sud !

L’Intracostal Waterway est bordé par des perches de balisage vertes et rouges sur lesquelles s’installent des nids d’aigles pêcheurs. Ils servent aussi de perchoir aux pélicans. De petits dauphins nagent aussi dans ce bassins intérieur, et il n’est pas rares d’en croiser ou d’en voir nager le soir au mouillage autour du bateau.

      

L’ICW est un refuge d’oiseaux en tous genres, aigles pêcheurs, hérons, grues, pélicans…

L’ICW traversant des  « Inlet » et des estuaires de rivières, il y a fatalement du courant dû aux marées. Mais il est assez difficile de prévoir le sens du courant en fonction de l’heure de la marée. Tantôt on l’a sur le nez, tantôt il nous aide, c’est assez complexe, et on peut dans la même demi-heure, passer d’un  régime à l’autre sans qu’il y ait une inversion de marée. En dehors de certaines embouchures, ce sont d’assez faibles courants et c’est tout à fait gérable.

Le 22 mai en partant de Swansboro, l’ICW longe encore la mer jusqu’à « Beaufort Inlet » et ensuite il oblique vers le nord pour  emprunter un canal et traverser de larges baie très découpées. Dans les péninsules entre les baies, sont creusés des canaux qui permettent de couper d’une baie à l’autre. A partir de Beaufort le paysage change, il devient plus sauvage. De grandes forêts de pins bordent le rivage et l’habitat se fait plus rare et très isolé. Nous arrivons le soir à la sortie d’Adam Creek Canal, à un joli mouillage au milieu des pins.

       

Trafic sur l’ICW, des ponts tournants, une barge remorquée, de jolis bateaux de pêche

Le lendemain nous traversons la baie de « Bay River » où le chenal s’élargit, ce qui nous permet d’envoyer le génois et de faire un peu de voile. Nous remontons ensuite vers le nord la « Pungo River » et nous arrêtons à Belhaven à « River Forest Marina ». La couverture réseau téléphonique est très sporadique dans ce coin et nous avons besoin d’un peu de wifi pour communiquer. C’est l’occasion de prendre une bonne douche et profiter des voitures électriques mises à disposition par la marina, pour aller dîner en ville. Enfin en ville  ! Un village avec une rue principale et trois boutiques, mais aussi une jolie taverne où nous dînons de crevettes à la sauce Cajun.

       

La charmante River Forest Marina

Les coquettes maisons de Belhaven

Notre périple continue vers le nord tantôt en traversant des baies, tantôt en remontant des canaux. La « Pungo River », puis le très long canal qui la relie à « Alligator River ». Nous traversons une réserve naturelle, région complètement sauvage au milieu de la forêt. Nous posons notre ancre après 40 milles au fond d’Alligator River. Le lendemain nous descendons Alligator River, traversons Albemarle sound et remontons la North River.

Nous traversons une région très sauvage en Caroline du nord

La navigation sur l’ICW est fatigante. Nous nous relayons à la barre, il faut une veille permanente et attentive, pour ne pas sortir du chenal, faire attention aux bateaux de rencontre. Ce n’est pas comme en mer, où on peut mettre le pilote et jeter un coup d’œil de temps en temps, faire autre chose !

    

L’ICW  : des milles et des milles souvent au moteur à être attentifs

La prochaine étape, nous amène en Virginie à Great Bridge, un village situé à l’issue du canal qui relie la North River  à l’Elisabeth  River. Juste avant le pont se trouve un petit « Free dock », appontement gratuit, qui nous permet de débarquer un peu et nous dégourdir les jambes. Nous sommes dans une ambiance très américaine, dans un parc où se trouve un mémorial à la bataille de Great Bridge, défaite des Anglais lors de la guerre d’indépendance. Un couple de plaisanciers américains très sympathiques est venu  discuter un peu avec nous. Ils nous ont offert une bouteille de vin pour nous souhaiter «Welcome to the US ». Un comble, c’était du rosé d’Anjou ! Je les soupçonne de ne pas trop aimer ce vin !

      

Un lapin peu sauvage à Great Bridge

Le 24 juin, nous terminons notre remontée, de l’ICW Atlantique, pour déboucher à Norfolk, la plus grande base navale américaine .C’est une succession de darses, de quais, des cales sèches où sont amarrés des dizaines de bateaux de guerre, des deux côtés du canal, tous sous bonne garde. Nous sortons de la rade de Norfolk, contournons le  "Cape Henry"   et arrivons à Virginia Beach à Little Creek, à Bay Point Marina, où nous attendent nos amis Denise et Olly.

      

Norfolk, base navale américaine…

      

…Et jolie ville active dont la majorité des habitants sont des « marines »

Nous passons 4 jours à terre chez nos amis à nous reposer et nous faire un peu dorloter avant de repartir vers Washington…

      

A Virginia Beach avec Denise et Olly.

 

Petit aparté admisitratif pour les navigateurs qui pourraient être intéressés :

Nous avions cessé de reporter notre position au CBP (Custom Border Protection) depuis Miami devant les difficultés à les joindre et le peu d'intérêt qu'ils manifestaient à notre encontre. Un bateau copain nous ayant mis en garde contre le risque d'un sévère amende (dans le même cas , il se sont fait contrôler), nous avons décidé d"appeller le CBP de Norfolk, en donnant comme excuse les difficulés à les joindre et le manque de réseau. Nous sommes tombés sur un douanier très sympathique, qui nous a néanmoins demandé de faire un "back reporting" aux endroits ou nous aurions du téléphoner. Si nous avons bien compris, la procédure est la suivante. Il n'est pas necessaire  d'appeler à chaque mouvement du bateau mais au moins à chaque fois que l'on touche ou passe près d'un port d'entré. Nous avons dû appeler en Caroline du nord Willmington et Beaufort, qui ont pris    note !

 

 

 

 

Location

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