Les îles ABC - Aruba
Les îles ABC - Aruba
Le 05 février, départ à 4 heures le matin de la jolie baie de Santa Cruz à Curaçao, en direction de l’île d’Aruba.
La nuit est superbe et étoilée comme on ne voit jamais dans nos contrées, trop polluées par les lumières parasites. Myriam, pas matinale, choisit de rester couchée. Mauvaise option, car quatre heures plus tard, elle voudra mourir tellement le mal de mer l’aura rendue malade. Une traversée plutôt calme, nous mettrons même le moteur deux fois car le vent tombe plusieurs fois avant de s’établir à 15 nœuds, toujours plein vent arrière. Ce n’est certes pas l’allure la plus agréable. Arrivés au sud d’Aruba la mer se calme et tout le monde est sur le pont pour admirer la côte. Pas si admirable que cela, une raffinerie, des zones de stockage de carburant la jalonnent, jusqu’à arriver vers le nord où se situe la ville d’Oranjestad, avec ses paquebots de croisière et ses habitations de couleurs pastelles, très kitsch. Nous y avons réservé une place dans une marina. Les mouillages sont possibles à plusieurs endroits dans le lagon qui longe l’île sur toute sa longueur côté sud. Mais nous avons prévu un retour en France et souhaitons laisser le bateau dans un lieu sécurisé.
Le paysage en arrivant sur Aruba par la côte sud, les raffineries, les containers de gaz, les plages de rêve.
Avant d’entrer dans la petite marina nous devons faire les formalités. Ici elles doivent être accomplies avant de débarquer. Nous appelons donc les autorités portuaires d’une part pour qu’elles nous donnent l’autorisation d’entrer dans le port, car de gros navires de croisière peuvent y naviguer et ensuite nous indiquer où nous amarrer ; et d’autre part pour qu’elles appellent la douane et l’immigration. Ces derniers se déplacent en voiture, nous font remplir les formulaires d’usage, retournent à leur bureau photocopier nos papiers, et nous délivrent la fameuse clearance d’entrée, le sésame pour pouvoir débarquer. Tout cela est très efficace, expédié en une demie heure.
Amarrage au quai pour faire les formalités qui se déroulent dans la voiture des officiels
Nous sommes très bien accueillis par le personnel de la marina, qui nous attendait. Nous nous amarrons sur l’un de trois quais de bois qui forment la Marina Renaissance en plein cœur de la ville. Nous devons provisoirement mouiller une ancre à l’avant car le yacht qui était à notre place, trop gros, avait arraché la bouée lors d’un épisode musclé d’alizées. Il y a peu de voiliers parmi les bateaux présents, des canadiens, des américains, un bateau suisse. Nous sommes entourés de yachts privés, et sur un ponton sont regroupées des vedettes de pêche de loisirs en mer.
A la Marina Renaissance
La ville d’Oranjestad accueille tous les jours 2 à 4 grands navires de croisière. Les passagers débarquent et partent découvrir une immense aire de shoping de luxe avec toutes les grandes marques connues réunies dans une galerie marchande qui n’a rien à envier à aux centres de nos capitales européennes. On trouve aussi maintes boutiques plus locales où vous trouverez toutes sortes de chaussures, vêtements, matériels de plage adaptés au climat et de coloris locaux, c’est-à-dire plutôt bariolé. Le long du port sont installées des échoppes tenues par les locaux où se vend de l’artisanat local mélangé à toutes sortes de cochonneries chinoises. On peut même trouver des porcelaines hollandaises, c’est pour le moins décalé ! L’ambiance ici est fortement néerlandaise aussi. On trouve aussi de nombreux restaurants sud-américains, ou cubains. Il y a peu de choix pour se ravitailler en ville, un seul supermarché tenu par des chinois, comme partout dans les îles, assez bien achalandé ; mais pas de marché où trouver des fruits et légumes frais.
Les rues d’Oranjestad, avec son architecture peinte de roses et bleus pastels, faite d’immeubles plus kitchs les uns que les autres et le luxe qui contraste avec les échoppes des boutiques d’artisanat local
Et dans ce site totalement superficiel se promène une faune inattendue, des iguanes sur les pelouses des hôtels, des pélicans peu farouches qui pêchent dans le port et font la joie des touristes. De jolis crabes multicolores se promènent sur les enrochements de la marina.
Les animaux dans la ville
La location d’une place à la marina nous permet d’accéder aux facilités de l’hôtel Renaissance, un des nombreux hôtels de luxe de la ville. Les sanitaires ne sont pas terribles car nous n’avons accès qu’aux douches du personnel et ce n’est pas très bien entretenu. Par contre nous pouvons profiter de la piscine et nous faire amener en navette à l’île Renaissance, un endroit privé sur la barrière de corail où sont aménagées les plages de l’hôtel. Sur l’une d’elle, « Flamingo Beach », se promènent des flamands roses plus ou moins apprivoisés, en tous cas attirés par les croquettes que vous pouvez prendre à un distributeur (moyennant 1 US Quarter) et ainsi vous faire photographier au près d’eux !
Les parfaits touristes allant se prélasser à « Flamingo Beach »
Les trois dernier jours avant le retour en France se passerons à un peu de shopping et un grand nettoyage du bateau et bons moments de convivialité avec nos équipiers des îles ABC qui s’en retournent en même temps que nous, les vacances sont finies ! Merci à Myriam et Daniel pour ces bons moments passés ensembles, qui enrichissent encore notre voyage.
Le 8 février nous avons fermé le bateau et sommes partis à l’aéroport de la reine Beatrix prendre un avion pour Amsterdam d’où nous nous sommes envolés pour Genève. Un séjour de 10 jours en France où nous avons retrouvé nos amis, nos enfants et petites filles qui nous manquaient tant… et le froid qui ne nous manquait pas !
Le 21 c’est le retour à bord, « Free Vikings » nous attend sagement, bien surveillé par le personnel de la marina qui s’est, entre autres, occupé d’emmener notre linge à la laverie pendant notre absence. Les deux jours suivant nous profitons encore des plages de l’hôtel Renaissance et nous occupons de l’avitaillement en vue des quatre jours de mer qui nous attendent vers la Jamaïque.
Il faut nous équiper d’une bouteille de gaz propane aux normes américaines. Nous ne pouvons en effet à aucun endroit faire remplir nos cubes de butane. D’une part il n’y a pas de butane par ici, ce n’est pas vraiment le problème car il suffirait de changer le changer le détendeur. Mais de plus les bouteilles françaises ne sont pas équipées de système de sécurité en cas de surpression et les fournisseurs de gaz refusent de les remplir. Nous sommes en train de consommer notre troisième cube de butane depuis le début du voyage et nous n’avons plus de rechange en dehors de la bouteille que nous avons partiellement remplie chez Jean- Michel à la Martinique.
Le 24 la météo annonce une accalmie dans les alizées qui soufflent à 20-25 nœuds voire 25-30 au large ces derniers temps. Nous devrons repasser au quai des formalités selon le même schéma qu’à l’arrivée pour obtenir notre clearance de départ, et c’est parti pour 4 jours de traversée de la mer des Caraïbes vers le nord-ouest ! Nous avons atteint le point le plus sud de notre voyage avec les îles ABC… mais pas encore le plus ouest ! et déjà parcouru plus de 5000 miles .
Les îles ABC sont de beaux endroits que nous avons aimé découvrir, car assez innattendus. Des îles coralliennes entourées de sites de plongée et de baignades magnifiques. Elles se ressemblent géographiquement beaucoup. Par contre l’ambiance d’une île à l’autre est totalement différente. Bonaire et Aruba accueillent principalement des bateaux de croisière. Une forme de tourisme rapide et limité à la ville de débarquement. Sur Aruba il y a en plus ces hôtels de luxes, qui ne dégradent pas trop le paysage, en tous cas moins que les raffineries. Nous avons une nette préférence pour Bonaire, qui est restée plus protégée et où l’ambiance est nettement plus simple et bon enfant. Elle est essentiellement fréquentée par des plongeurs. L’île de Curaçao est très animée et il y règne une activité industrielle notable. Par contre les ghettos résidentiels nous ont mis plutôt mal à l’aise. C’est dommage que ces deux communautés ne puissent pas vivre ensemble plus simplement, les différences de richesses sont probablement trop importantes ! Mais ne peut-on pas partager un peu ? La ville de Willemstad avec sa richesse culturelle, ses contrastes, son animation vaut vraiment la visite.
La plaisance, dans ces îles éloignées de l’arc antillais, est peu développée et peu de bateaux les fréquentent en dehors de quelques voyageurs, soit qui descendent des grandes Antilles (ou y vont comme nous), soit qui se dirigent vers Panama. Ce sont principalement des Américains, des Canadiens qui naviguent sur leur continent, ou des Néerlandais, origine oblige. Les Français, les Anglais ou les Suisses et autres nations de navigateurs sont rares. Nous avons été abordés dans la rue à Bonaire par des Français, qui étonnés d’entendre parler notre langue, nous ont demandé ce que nous faisions là. Ces passionnés de plongés y viennent régulièrement et étaient bien étonnés de rencontrer des compatriotes.
Au fait ! Le petit caillou bleu a été déposé sur l’enrochement de la marina à côté des iguanes, il avait disparu le lendemain matin, parti vers de nouvelles aventures !
Tapez #krcur sur votre moteur de recherche si vous voulez en savoir plus : "Help a Stranger Give and Be Kind Today have been hidden around the island this week". Cette action semble avoir été lancée lors de la nouvelle année pour propager l'amour de (de son prochain à) Curaçao....
Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .
Nicole
24 February 2018 - 5:18pm
coucou
PASCAL
26 August 2019 - 2:15am
Un petit bonjour de Curaçao