Après ces navigations à Grenade, aux Grenadines, à Sainte-Lucie et de bons moments passés à Sainte-Anne c'est le départ pour le noooord avec deux invités : nos amis de Martinique avec qui nous avons avons partagé tant de bons moments: plage, balades, restos, dîners au cours desquels, grâce au ti punch on refait le monde.....

 Départ de la baie de Fort de France à 17 h. Le vent faiblit juste ce qu'il faut pour que l'on dîne confortablement devant Saint-Pierre et hop à nouveau des alizés dès que l'on n'est plus protégé par l'île : vent de travers force 4 avec une houle modérée. Eric tient la barre jusqu'à 3 h du matin puis Daniel prend le relais.Les femmes ( Andréa et moi) tiennent compagnie au barreur et le ravitaille,  Andréa surtout qui ne subit pas, au contraire de moi,  le mal de mer. Barrer est assez sportif car il faut tenir le cap et sans cesse remettre Téranga, qui a tendance à lofer, sur la bonne route, ce qui, avec les vagues, oblige à tenir fermement la barre et à rester   très  vigilant. 

 Arrivée aux Saintes, une île proche de la Guadeloupe, vers 9 heures. Nous mouillons devant le pain de sucre à Terre de haut, où nous avons la bonne surprise de trouver un mouillage libre contrairement à ce que le Patuelli ( bible des Antilles avec indications de navigation et cartes détaillées  que l'on consulte avidement avant d'arriver dans les ports ou mouillages) annonçait. Par contre beaucoup de fond , encore 6 mètres même en s'approchant de la côte !!! Et hop 40 à 45 mètres de chaîne avec l'ancre, normalement on compte 5 fois la hauteur ( 6 mètres x 5 = 30 mais avec Daniel c'est sécurité, sécurité sécurité.....) Dans cette baie un petit hôtel d'un côté , une maison avec un ponton, bien pratique pour attacher l'annexe, et une plage de l'autre. Le soir de nombreux bateaux lèvent l'ancre pour aller? et , du coup ,le mouillage est très tranquille.

Vite à terre pour voir si le bourg de terre de haut n'a pas trop changé (nous y étions venus en 97)....Terre de haut  c'est des montées, des descentes, des remontées, des redescentes.......

Et bonne surprise : le village est presque comme dans mon souvenir ! Toujours aussi mignon avec ses chèvres dans les champs tout près de la mer , ses petites maisons créoles, plus ou moins entretenues ( cf photos) et la plage dans le village. Moins de boutiques en désordre me semble-t-il et quelques petits restos un peu plus chics que dans mon souvenir mais rien d’ostentatoire. Pas l'impression d'être dans un ghetto à touristes, des gens vivent aux Saintes, du tourisme certes, mais avec les touristes et en préservant leurs traditions. Le soir, c'est papotage en créole, à la fraîche au bord du trottoir . Quelques hôtels , des  pensions, gîtes ou des locations de maisons.

Pas de voiture aux Saintes; c'est le royaume des scooters et des voitures électriques. Nous, nous préférons la marche,  on passe trop rapidement, enfermé dans une auto , sans avoir le temps de voir, là un pélican qui pêche, ici un iguane se chauffant au soleil , là bas un pêcheur qui rentre,tout là haut une frégate qui plane et partout les cocotiers qui se balancent au gré des alizés. Nous aimons profiter de tous ces petits instants de vie locale. Nous arpentons l'île d'un bout à l'autre à pieds de l'anse Crawen à la baie de Pontpierre, et montons au fort Napoléon  d'où l'on a une vue magnifique sur l'île.

C'est Carnaval et, depuis début janvier, tous les week-end ,dans tous les villages il y a concours de danses, de costumes.... puis les trois derniers jours gras les choses sont bien codifiées: le lundi c'est mariages burlesques avec couples improbables, mardi gras ce sont les diables rouges et mercredi des cendres ce  les diablesses en noir et blanc qui brûlent le roi du carnaval. Tous les soirs Vaval ( le roi du carnaval) est promené sur un char avec musique tambours,  nous assistons au défilé des villageois qui le suivent en dansant et les accompagnons !

Excellente semaine !!!

Nous rejoignons la Guadeloupe d'où nos amis repartent pour Fort de France.

Très bon accueil à la marina, un employé dans une annexe, nous aide à prendre une bouée pour nous amarrer à l'avant. Douches, toilettes, machines à laver, sécher.

Nous partons faire un tour....à pieds....et, ne trouvant pas l'hyper Casino dont on nous a parlé, nous abordons un monsieur sur le seuil de sa villa . Son épouse nous emmène  en  voiture reconnaître le chemin et, en discutant, nous apprend qu'elle est de la famille Damoiseau : grands propriétaires du rhum du même nom!!!! Elle nous propose même de nous prendre le lendemain pour effectuer nos courses puis d'aller  prendre un  vieux   rhum à la maison, elle en a de très bons nous dit-elle .... Charmante!!!

Le magasin n'est pas loin du tout de la marina et très bien achalandé.

Petit tour à Pointe à Pitre qui nous déçoit  par son architecture quelque peu  hétéroclite. On nous a averti qu'il ne faut pas s'y  promener le soir!!!!

Nous repartirons dès le lendemain retrouver la douceur de vivre d'autres petites îles comme les Saintes.