l'anniversaire de Patrick (par Joël)

l'anniversaire de Patrick (par Joël)

Posté par : Joel
07 Mai 2012 à 19h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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Ecrit à partir du 5 mai 2012

 

- 29 avril : marina de Muros, village de pêcheur qui vaut la visite, bonne pâtisserie avec gateaux et tourtes délicieux près du marchand d’articles de pêche sur le front de mer. Bistro sympa pas très loin où ils repassaient en boucle un match Nadal/Ferrer à Barcelone. La marina toute neuve, pas encore en service (pas d’eau et pas d’électricité), nous sommes l’attraction de la promenade du dimanche soir des habitants de Muros, pas d’autres voiliers visiteurs ni sédentaires, sans doute sommes-nous les premiers. Longues promenades dans les rues pavées et sur le front de mer. Au moment de partir, je veux payer, le capitaine du port m’explique que c’est gratuit car la marina n’est pas encore finie de construire.

- 30 avril : anniversaire de Patrick, ce fut une journée mémorable.

Météo très favorable : vent 5 à 10 nœuds secteur nord. On sort du port, très vite GV et geenacker, un force 3 conforme aux prévisions.

Un grain s’approche, ce n’est pas le premier du voyage et jusqu’à présent, ils étaient peu actifs. Celui-là et les suivants le seront : 10, 12, 15, 18 nœuds, il faut rentrer le geenacker. Malgré l’abri de la GV, il s’enroule imparfaitement, il faut l’affaler. Une petite incompréhension entre Pierre Henri à l’avant du bateau et nous à l’arrière et le geenacker chalute en se déroulant un peu plus. Patrick va seconder Pierre Henri et après quelques minutes d’efforts intenses, le geenacker est de retour dans son sac, intact.

Un peu de moteur pour que l’équipage reprenne son souffle et l’on envoie le solent pour un petit largue avec 12 à 22 nœuds de vent selon les grains. On navigue entre la côte et des récifs un peu plus au large. Le spectacle est superbe. Le pilote est en stand-by car c’est un vrai pied de barrer avec ce vent sous cette allure. On passe au large des ilots qui ferment la ria de Arousa et on continue au portant dans la ria, voiles en ciseau avec un vent forcissant au delà de 20 noeuds.

On passe l’ile d’Arousa, cap sur Vilagarcia quand un nouveau grain menaçant s’approche. On est à 2 miles du port et je décide de rentrer la toile. Solent sans problème, je démarre le moteur pour l’affalage de la GV. J’embraye et le moteur cale avec un bruit au niveau de l’inverseur. Je réessaie une ou deux fois avec le même résultat.

On vérifie l’arrivée de carburant, la lubrification de l’inverseur, tout paraît normal. Je demande de préparer le mouillage pour arrêter la dérive à la côte du bateau et chercher à analyser ce qui se passe. L’écoute tribord de geenacker est prise dans l’ancre, tendue et impossible de la détendre pour libérer le nœud de chaise. C‘est là que je comprends qu’elle est prise dans l’hélice. Pendant mes heures de barre, j’avais bien remarqué que cette écoute tribord était beaucoup plus courte que d’habitude, mais je n’avais pas cherché à comprendre pourquoi, m’imaginant que pendant l’affalage sportif du geenacker, une partie de l’écoute l’avait suivi dans son sac.

On coupe l’écoute de geenacker pour libérer l’ancre et je demande à Bernard que je savais bien équipé en combinaison de plongée de se mettre à l’eau pour dégager l’hélice. Je mets une aussière avec un pare-battage à flotter à l’arrière du bateau pour la sécurité de Bernard. Bernard a une combinaison mais pas de palmes. Il se met à l’eau mais a du mal à atteindre l’hélice qui est vraiment loin sous la coque (on a un Z drive). Le tuba gène au moment de la plongée sous la coque, il paraît très essoufflé. Au bout d’un quart d’heure d’essais infructueux, il est clair qu’il n’y arrivera pas.

Pierre Henri me prête sa combinaison, je mets mes palmes et je rejoins Bernard dans l’eau à  15 degrés, la plus chaude depuis notre départ (elle était à 9,5 degrés à Cherbourg). Armé de la scie à pain, j’essaie d’atteindre l’hélice, y arrive à peine, donne un coup de scie pas appuyé et reviens vite à l’air en perdant une palme qui coule immédiatement. La fraicheur de l’eau rend notre souffle court, ce qui n’est pas très efficace pour de l’apnée.

Après un autre essai tout aussi  infructueux, je fais tendre une aussière sous la coque à la hauteur de l’hélice. Bernard la fait passer sous les safrans. Pierre Henri et Patrick la tende depuis le pont. Ca va mieux, en se déhalant sur l’aussière, on atteint rapidement l’hélice et il nous reste quelques secondes d’autonomie pour attaquer l’écoute, moi avec la scie à pain, Bernard avec la scie égoïne. Il nous faut cependant de longues minutes pour reprendre notre souffle après chaque plongée. Mais assez rapidement Bernard donne le coup de scie victorieux, je récupère le morceau d’écoute et nous remontons à bord frigorifiés. Vite se dévêtir (le plus dur), se sécher et enfiler des vêtements techniques pour récupérer notre chaleur. Les combi sont vraiment très efficaces car très rapidement nous sommes à nouveau opérationnels.

4 tours du bateau par chacun des 4 marins pour vérifier que plus rien ne traîne à l’eau (on a quand même oublié de replier l’échelle de bain), essai de démarrage du bateau, on écoute, tout semble normal, à petite vitesse nous nous dirigeons vers le port. Cette petite plaisanterie avait duré 1 heure et demi, c’était sans doute pour faire le show pour l’anniversaire de Patrick.

 

Nous entrons dans le port, vent à 22 nœuds de travers, je repère une place et, moi qui aime faire mes manœuvres lentement, avec ce vent, je n’avais pas le choix, il fallait manœuvrer rapidement. Je rentre à plus de 3 nœuds dans la place, un gros coup de marche arrière, le bateau s’immobilise le long du catway, amarrage parfait devant nos femmes qui venaient de nous rejoindre depuis Porto. Bises et soulagement de voir se terminer cette journée bien remplie.

Mais ce n’était pas tout à fait fini : le responsable du port arrive et nous dit que nous sommes sur une place privée (qui d’ailleurs restera vide pendant les 5 jours où l’on restera à Vilagarcia) et qu’il faut bouger. A l’arrière du bateau et sous le vent, un gros poteau autour duquel je voyais déjà Tri Martolod s’enrouler. Je cherche à négocier, le responsable téléphone mais pas moyen il faut bouger. Bien concentrés, nous réussissons une manœuvre parfaite, le moteur répondant à toutes les sollicitations sans bruits bizarres ou intempestifs, les passages d’aussières à quai magnifiques.

C’était fini pour 5 jours, le vent soutenu de secteur sud (20 à 30 nœuds) annihilant toutes velléités de faire route ou même de visiter la ria en bateau. Ca tombait bien, nos femmes étaient venues en Galice pour 10 jours.

Apéro à l'Albarino, offert par Patrick pour son anniversaire. Tour dans Vilagarcia à la recherche d’un restaurant pour terminer à celui de la marina. Très bons poissons. Puis retour à bord pour le gâteau d’anniversaire arrosé par de l’albarino (gâteau très bon acheté à Muros dans la pâtisserie dont j’ai déjà parlé). L’albarino est le vin blanc sec local, très fruité tout en restant léger et gouleyant. Ce n’était que les 2 premières bouteilles. D’autres suivirent.

Nous passons les 4 jours suivants à l’hôtel avec nos femmes respectives sauf Patrick qui devenait notre gardien de luxe du bateau.

Nous allons profiter d’une voiture pendant 10 jours, ce qui va nous permettre de sillonner le sud-ouest de la Galice.

1er mai : St Jacques de Compostelle à ne pas louper, cathédrale pleine de pèlerins assez jeunes en tenue de randonneurs de tous les pays, de tous les continents. Vieille ville et parc remarquables, une très belle journée terminée sur un promontoire au dessus de Ribeira permettant d’avoir une vue du cap Finisterre à Vigo.

2 mai : promenades pédestres sur l’ile d’Arousa, très beaux rivages

3 mai : excursion vers Fisterra vu de terre et Muxia où débarqua St Jacques. Nous pûmes vérifier la tradition des pèlerins qui poursuivent jusqu’à la mer depuis St Jacques et y abandonnent chaussures et vêtements, certains les brulant même.

4 mai : jogging le matin sur l’île d’Arousa (superbe terrain de jeu), ballade sur ile d’a Toxa (presqu’île d’O Grove) avec golf et église couverte de coquilles St Jacques poursuivie par une visite du petit centre historique de Cambados et de ses bodegas en fin d’après midi, capitale de l’albarino (voir plus haut) – toujours aussi gouleyant.

5 mai : on change d’hôtel et le bateau de marina. Sortie de la ria d’Arousa, mouillage devant Ons et arrivée à la marina de Sanxenxo. Ondée tropicale au début de la journée, puis beau temps avec un peu de vent, donc belle navigation tranquille sous voile. Mouillage désert devant la réserve de l’île d’Ons. Il faut demander des permis sur Internet pour mouiller dans ces îles, ils sont obtenus immédiatement. Pas de contrôle sur place, mais comme on était le seul bateau, les autorités devaient pourvoir contrôler à distance.

 

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