Tortola (par Joël)

Tortola (par Joël)

Posté par : Joel
28 Décembre 2012 à 19h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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Vendredi 14 décembre, 11h, nous entrons dans l’archipel des îles Vierges Britanniques et Américaines.  Avec l’émotion de retrouver un paysage enchanteur déjà découvert il y a 10 ans, nous nous offrons le plaisir de mettre le geenacker après un mois de frustration et d’enchaîner quelques empannages dont le premier problématique, la contre-écoute s’étant prise dans l’ancre sous la delphinière. Pas de souci, on la défait de l’arrière et on la repasse. Inattention, on la laisse repasser sous la delphinière. Pas de problème, on recommence avec un peu plus de précaution. Beau temps, bonne petite brise pour raser Ginger island et rentrer dans sir Francis Drake channel. Arrivée à 13h30 (11h30 locales, voir épisodes précédant pour le décalage horaire) à Manuel Reef marina au fond d’un lagon de mangrove (aie, aie les moustiques ce soir). On a choisi cette marina car elle est environ 2 fois moins chère que ses concurrentes (environ 450€ par mois pour un 44’). C’est vrai que l’on est au middle of nowhere mais avant de dépenser en taxi l’écart de prix, on peut voir venir.

Spider et son fils Dierick nous aident à passer les aussières et je vais voir Jim Wood, le responsable, anglais de la marina, largement mon âge, l’embonpoint en plus, très sympa comme son alter ego de Nazaré. Sauf qu’il me dit que je risque la prison pour m’être amarré ici avant d’avoir fait la clearance à Road Harbour. Sur ses conseils, j’attends un taxi à la sortie de la marina tout en faisant timidement du stop. Une jeune hollandaise qui allait chercher ses enfants à la sortie de l’école s’arrête au bout d’un quart d’heure d’attente et m’emmène à la douane. 25 minutes pour remplir les 7 papiers (heureusement qu’il y a des calques car sinon j’y passais la journée). Puis dans l’ordre, douane, immigration, douane, immigration, douane, le tout très rapidement, sauf qu’à la douane, ils remarquent que je vais laisser le bateau plus de 30 jours aux BVI. Ceci est assimilé à une importation temporaire, d’où droits de douane de 200 US$. Je demande naïvement s’il n’y a pas un autre moyen. La douanière réfléchit, doit considérer qu’il est midi moins 5 et dit à son collègue d’encaisser 21 US$. Ce n’est pas forcément gagné. Dans 2 mois je vais faire ma clearance out, un bon moment pour me demander ces 200 US$.

Rangement du bateau, démontage et rangement des bouts, écoutes, drisses, bosses et autres cordages, de l’annexe, de tout ce qui traine sur et autour le bastingage, passage des amarres en double, un petit tour au supermarché et à la douche avant le repas de fête.

Apéro sur un vin blanc charpenté et minéral des Canaries qui nous accompagne aussi pour les têtes de langoustes de Lol (voir épisode précédant). Puis Saint Estèphe 1984, château Haut Marbuzet (il avait sûrement une âme car il a superbement profité de la traversée) pour confit de canard, marrons aux giroles, pommes de terre sautées, oignons rissolés et aulx grillés. Des mangues en sirop pour terminer avant une vaisselle dantesque.

Samedi 15 décembre : journée nettoyage, fin du rangement, faire les sacs. Soirée en ville (Main street intéressante qui a su conserver de nombreuses bâtisses historiques avec quelques commerces),

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sapin de Noël sous les tropique

restaurant japonais (pourquoi pas, la nourriture anglo-américaine offerte ailleurs ne nous attirait pas et notre premier choix (Dove, restaurant tendance française) était complet et cher.

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lisez bien l'affiche : en voilà une qui annonce la couleur de la bouffe anglo-américaine :-)

Dimanche 16 décembre : avion vers le froid de l’hiver européen mais la chaleur des retrouvailles familiales et des amis.

 

Voilà, cette étape de deux mois et demi se termine (en fait réduite à 9 semaines du fait de la durée de la réparation à Las Palmas). L’heure des bilans :

- départ un vendredi, arrivée un vendredi.

- 700 litres d’eau douce dont environ 250 litres du désalinisateur (il en restait 200 litres à l’arrivée que l’on a vidée à la mer pour éviter qu’elle ne croupisse), 350 litres de gasoil dont environ 150 litres pour la production d’électricité, 10 litres de vin, 1l de pastis, 1l de whisky, 1l de rhum et 72 canettes de bière consommés à bord. 13 repas au restaurant donc 113 à bord, environ 3500 miles, 27 nuits de navigation en mer, 4 nuits en marina (Mindelo et St Martin)

 

Le coup de cœur : Antigua à l’unanimité pour ses habitants, ses mouillages, ses tarifs et quelques sites remarquables.

La principale déception : Mindelo qui semble avoir perdu une partie de son âme depuis le décès de Césaria Evora et des investissements luxueux peu adaptés.

Des moments magiques et parmi ceux-là: le mouillage de Boa Vista, la voute céleste au milieu de l’Atlantique, certains couchers et levers de soleil, le luxe de prendre 7 heures pour faire 2 miles au milieu de l’Atlantique, la couleur de l’eau Caraïbes particulièrement à Low bay (Barbuda), l’atmosphère de St John (Antigua), l’escalade d’un sommet de l’île Fourchue (St Bart).

 

Les constats :

- le bateau, c’est sa vie à bricoler, réparer, entretenir. Nous le savions mais nous ne l’imaginions pas à ce point là. Il faut dire que lorsque l’on n’est pas doué, ça prend encore plus de temps.

- sur certaines îles des Caraïbes, les services sont beaucoup plus chers qu’en Europe sans raisons apparentes. Quand on y va en vacances pour une ou deux semaines, cela reste marginal par rapport au prix de l’avion et de l’hébergement. Lorsque l’on compte y séjourner plusieurs mois et que l’on compare d’une île à une autre, c’est un peu énervant surtout quand la prestation ne justifie pas ces écarts. De plus cela entraîne souvent des relations ambigües avec la population locale.

- nonobstant, les Caraïbes restent une destination magique et finalement toute proche de l’Europe.

 

Les regrets :

- L’attente de 15 jours à Las Palmas pour une pièce de dérive mal vissée. Hierro et Palma, ce sera pour une autre vie.

- les 3 jours passés en tête de mat pour remplacer des poulies plutôt fragiles. St Kitts et Nevis pour une autre vie aussi (quoique Lol n’en a pas gardé un très bon souvenir).

 

Voilà, le blog va s’interrompre pour les fêtes. Reprise courant février (oui, ce sont de longues fêtes…)

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