le bilan des îles Caïman (par Joël)

le bilan des îles Caïman (par Joël)

Posté par : Joel
24 Avril 2013 à 00h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 08h
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Il y a deux extrêmes aux Caraïbes, celle des BVI, USVI, St Bart, Caïman d’une part et celle de la Jamaïque, Haïti, Saint Domingue, Saint Vincent et Grenade de l’autre.

La seconde extrémité est sans doute plus typique, aux traditions mieux conservées. Mais pourquoi y suis-je parfois mal à l’aise ?

Nous en avons discuté à l’île à vache. En visitant ces pays, sommes-nous en train de détruire un fragile équilibre ou au contraire d’aider au développement d’un pays qui en a besoin. Qui regarde qui ? Sommes-nous dans un zoo en train de regarder d’étranges peuplades? C’est l’impression que j’avais eu en Thaïlande lorsque l’on nous avait emmenés voir les tribus des montagnes.

Donner trop d’argent peut détruire l’équilibre d’une famille si le fils gagne plus à porter les poubelles que le père à pêcher toute la journée. Ne pas en donner assez est tout aussi culpabilisant.

Comment tout cela va se terminer ? Sans doute par un alignement sur un modèle sino-occidental. Perte irrémédiable de la diversité contre une élévation du niveau des richesses, une augmentation de l’espérance de durée de la vie, une vie politique pacifiée et moins corrompue. Plus de stress, plus de travail, plus de télévision. Ou peut-être pas ?

Et puis il y a le problème de la sécurité. Réel ou fantasmé ? les mises en garde sont nombreuses (guides touristiques, autochtones, blogs, …), les exemples concrets d’agression très rares, mais peut-être grâce aux premières. Le résultat est que sitôt la nuit tombée, et le soleil se couche tôt sous les tropiques, nous nous trouvons confinés sur le bateau. C’est bon pour le tarot mais ça limite obligatoirement la connaissance du pays. Je me rappelle lors de notre visite de l’intérieur de la République Dominicaine, le soir à Santiago quand nous sommes sortis (tôt) du restaurant, la rue principale était presque déserte. Quel contraste avec les ramblas espagnoles bruissant de monde bruyant jusqu’à minuit passé.

C’est pour cela, et sans doute d’autres raisons, que toute honte bue, je dois dire que j’adore les îles Caïman, j’adore les BVI et j’adore Saint Bart et sans doute dans cet ordre. Je sais qu’ici je ne pollue pas (trop) l’environnement. Les gens croisés sont en moyenne aussi riche que moi, certains beaucoup plus. Je n’excite pas l’envie vénale, juste un peu de rêve ou d’étonnement.

Pour la première fois du périple, nous ne remontons pas l’annexe la nuit. Ici, comme aux BVI, à Vieques ou à Culebra, se promener la nuit à terre ne pose aucun problème. Nous avons laissé toute une matinée à un ponton de Little nos affaires de snorkeling en vue dans l’annexe. Il ne nous est même pas venu à l’esprit qu’elles pourraient avoir disparu.

Nous discutons avec les gens de passage, demandons des renseignements, nous nous faisons aider sans se poser la question de combien il va falloir donner.

Bien sûr en contrepartie, les prix sont élevés mais pas plus qu’en Jamaïque si on considère qu’ici toutes les visites sont gratuites, les mouillages sur bouée et sur ancre sont gratuits, qu’il n’y a aucun problème à conduire sa voiture soi- même à 34$ par jour (plus un permis à 20$ valable plusieurs mois) à Brac et à GC (à Little c’est bizarrement beaucoup plus cher) sans avoir besoin de prendre un chauffeur à 100$ ou 150$ par jour comme en Jamaïque. Du fait du coût de la chaine logistique (rien n’est produit sur place), les denrées alimentaires sont assez chères mais les prix sont clairement affichés et le choix important et de qualité. Enfin, il y a la possibilité (que nous n’avons pas prise) d’acheter du fuel détaxé à GC. Par contre il faut éviter les marinas hors de prix, mais celles de la Jamaïque et de St Domingue ne sont pas données non plus. Une mention spéciale pour la vaporisation d’insecticide dans le bateau : du pur folklore si ça ne coûtait pas 31,25 US$.

A part ce confort de l’esprit et ce bilan financier plus équilibré que je ne le pensais avant d’arriver, les autres atouts de ces îles sont la plongée et le snorkeling, un vrai paradis et pas du tout fiscal celui-là. Eau claire avec une visibilité à plus de 15 à 20 mètres, peu de pêcheurs donc beaucoup de poissons peu farouches et de taille respectable, tous les sites sont équipés de bouées, les accès par terre sont clairement repérés, des cartes de détails sont distribuées à l’office du tourisme.

Ensuite, il y a ces chemins de randonnée bien balisés (je conseille plus particulièrement la promenade en sommet de falaise au phare de Brac et le sud du Mastic Trail à Grand Caïman), ces petits musées très instructifs sur la vie locale (Skate bay à Brac, Blossom à Little, Pedro Saint James à GC), ces quelques bons restaurants (Hungry Iguana à Little, Captain à Brac, Tukka et celui  de la marina Barcadere à GC). Grand Caïman a un développement touristique important ce qui permet d’y trouver une offre de divertissements variés mais pas toujours bon marché.

Enfin il y a le superbe mouillage du lagon d’Owen à Little surtout après le petit stress de l’entrée. Il y a le lagon symétrique à Brac. Superbe aussi, il suffit d’attendre la marée haute et la chute du vent. Nous n’avons pas trouvé l’équivalent à GC mais il y a aussi de bons mouillages en particulier dans le North Sound et sur bouée orange à 100 mètres d’un débarcadère à Georgetown, pratique pour le clearing in ou out, le supermarché Kirk très bien achalandé et le shopping de 1 dollar à quelques millions de dollars, selon le souvenir recherché.

Ces 3 îles sont à 80 miles au sud de Cuba et méritent vraiment le détour pour ceux qui apprécient plongée ou snorkeling. Et à l’intention de ceux qui apprécient les endroits hors du temps, une mention spéciale pour Brac et Little.

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