Lundi 20 mai 2013

D’abord dans une mer hachée puis à la fin sous la protection de l’atoll, nous nous présentons 5 heures plus tard devant la passe du sud est de Glover. Deux entrées sont proposées par le guide de Freya dont la plus étroite près de South West Cay me paraît plus facile à négocier en consultant les vues de Google Earth que j’ai enregistrées. En effet avant de quitter la France, j’ai enregistré toutes les vues Google des mouillages possibles de notre périple. Je ne m’en suis pas servi très souvent, ce qui est un tort car les rares fois où je les ai consultées, cela m’a bien aidé.

Pour ce cas, c’était primordial. En effet la C-map positionne à peu près bien les îles mais ne donne aucune information sur les profondeurs et les récifs immergés. Quant à Freya, elle ne donne pas de points GPS et sur sa carte, elle s’est un peu trompée. Par contre sa description écrite est assez détaillée. Confiant dans les vues de Google, nous embouquons le chenal, nous permettant même de faire demi-tour au milieu pour repêcher la casquette de Pierre Henri tombée à l’eau dans une rafale de vent.

Mouillage bien abrité devant la belle île privée de Manta reef.

PHOTO MANTA REEF

Juste derrière,  l’île de Marisol est vraiment magnifique. Quelques belles villas en bois disséminées sur plusieurs hectares accueillent les amateurs de plongée.

PHOTO MARISOL 3

Mais ce qui est le plus remarquable, c’est une  futaie de palmiers et cocotiers. Imaginez la mosquée de Cordoue où l’on aurait remplacé les innombrables piliers par les troncs joufflus des palmiers, une voute de palmes et le marbre blanc du sable ratissé au sol.

Un appontement de bois, accueillant et à son extrémité un bar en bois, rond. Dedans une serveuse, blonde, 2 clients , devant une bière et nous devant un apéro offert par Pierre Henri pour le sauvetage de sa casquette. Dommage que leurs T-shirts étaient trop kitch.

PHOTO MARISOL

Nous rencontrons William, le manager de l’île. Affable et souriant, nous discutons un moment avec lui. Il n’a que 4 guests actuellement mais il sera plein à partir du week end suivant. Ça semble bien marcher son affaire, sans doute le bouche à oreille.

Le ciel s’assombrissant vers l’ouest et craignant l’orage, nous rentrons au bateau. Le bateau de pêcheur qui était arrivé sur zone peu de temps après nous se rapproche du mouillage. 6 pêcheurs sur un esquif à voile, du style de ceux de l’ile à vache, qui remorque 5 canoës. A partir de ces canoës ils pêchent des conches ou des poissons au fusil sous-marin. La pêche à la langouste est fermée du 15 février au 15 juin pour la reproduction. Ils viennent de Sartenaja dans la bahia de Chetumal, 90 miles au nord pour une campagne de pêche de 10 jours. Ils n’ont que le poisson qu’ils capturent à manger. Aussi nous leur donnons du riz pour améliorer leur ordinaire. Leur sourire et leur gentillesse, leur pauvreté et leur embarcation, tout me rappelle Haïti. La différence ? ils ont un moteur poussif sur leur barque.

Mardi 21 mai 2013. bon anniversaire Myriam R.

Le vent souffle toujours à 15/20 nœuds quand les rangers arrivent pour nous faire payer la taxe de séjour de 5 US$ par jour et par personne. On savait, on n’a donc pas été surpris et on a souscrit pour 2 jours.

PHOTO RANGER

On décide d’aller à Long cay, à 6 miles au nord-est par l’intérieur du lagon. Numerous patch reef, seule info disponible.

PHOTO LES HAUTS FONDS

La vue Google permet d’éviter les bancs de sable, les grosses patates de corail, mais le zoom ne permet pas de repérer les petits récifs. On attend 11h que le soleil soit assez haut et hop, on part, parallèle au reef à environ 1 mile. Tout va bien jusqu’à 10 minutes de Middle cay

PHOTO MIDDLE CAY

où on se fraye difficilement un passage dans un dédale de patates avec 1,4 mètres au sondeur.  Heureusement ça ne dure pas longtemps et on ne touche à rien. Abimer le corail dans un parc, c’est quasiment un crime. Sinon, on navigue dans 2 à 5 mètres dans des camaïeux de couleurs allant du jaune paille au vert bouteille puis à des bleus turqoise, cobalt, outremer et enfin au noir des récifs affleurants. Vraiment superbe.

Contents et soulagés quand on mouille devant Long cay, un amour de petite île.

PHOTO LONG CAY

Cabanes,

PHOTO CABANE

hamacs, lits suspendus en plein air,

PHOTO LIT

chaises longues face à la mer de déferlantes sur le reef,

PHOTO TABLE

une vingtaine de cabanes en bois disséminées dans la forêt de cocotiers. Un chemin de découverte qui fait le tour de l’ile, quelques ouvriers, des pêcheurs et peut-être 2 touristes partis plonger. Kayaks de mer et kite surf sont aussi proposés aux amateurs en saison sans doute car actuellement ça paraît plutôt fermé. Nous croisons le manager qui nous indique le chemin pour rejoindre le site de snorkeling au sud-est de l’île.

Excellent snorkeling écrit Freya. Nous confirmons. Sur fond de sable blanc de multiples récifs de coraux, algues et éponges colonisés par un nombre impressionnant de poissons d’espèces différentes et certains de taille respectable.

Jean Paul prie d’insérer que ça a été une journée sportive pour lui : bain apéritif à l’arrivée à Long Cay, puis rame sur l’annexe depuis le bateau jusqu’à l’île et retour contre le vent, les 45 minutes de snorkeling dans une mer agitée, tout le tour de l’île à pied sans oublier les 13 pompes précédant le petit déjeuner. C’est juste pour préparer Frankye : elle va le trouver maigri !

PHOTO OSPREY 2

Mercredi 22 mai 2013.

Sortir de la nasse de Long cay pour aller à l’atoll du phare au nord. Freya s’est trompée sur les latitudes et longitudes du lieu, la C-map peint tout en bleu et vert sans distinction, la vue Google manque de précisions. Heureusement on a observé tous les bateaux qui empruntaient la passe et on se disait que si les coordonnées de Freya étaient fausses, son dessin devait être juste. Un yams en attendant que le soleil soit suffisamment haut pour bien éclairer les patates.

La sortie s’est faite sans soucis par 5 nœuds de vent, 2 petits bâtons noirs tordus, plantés dans le récif délimitaient l’endroit où il fallait tourner à 110°. 

PHOTO NORTHEAST CAY

C’est pas sûr qu’ils survivent au prochain cyclone. 5 nœuds, c’est bien pour éviter les coraux mais ce n’est pas assez pour le bateau surtout au portant dans une mer formée suite au coup de vent de la nuit. Donc départ au moteur, on hisse cependant la GV en espérant qu’elle stabilisera le bateau. Essai pas concluant, on l’affale donc sans peine pour s’apercevoir que le chariot de tête est à moitié sorti du rail et qu’il lui manque pas mal de billes de roulement. C’est notre premier pépin potentiellement sérieux depuis un bon moment. Cela va donner l’occasion à Pierre Henri de monter dans le mat demain matin pour essayer de comprendre ce qui s’est passé.

La mer est toujours bien formée avec des creux de 2 à 3 mètres assez pentus, ce qui permet à toute une bande de dauphins de faire du body-surf.