Mercredi 22 mai 2013

Après pas mal d’heures de moteur, un vent qui monte sans la possibilité de renvoyer la GV,  nous arrivons à Lighthouse reef pour s’apercevoir que la C-map s’est encore complètement plantée et que la veille scrupuleuse de Pierre Henri nous a évité d’éperonner le reef. Elle positionne l’atoll plus au sud d’un mile et plus à l’est d’un demi-mile que où il est vraiment. Je vais râler un peu quand on voit le prix auquel ces erreurs répétitives sont vendues. Heureusement Freya ne s’est pas trompée sur ses coordonnées (de plus son guide est beaucoup moins cher que la C-map) et la vue Google était assez claire. La Navionics était exacte cette fois là.

Nous mouillons devant un autre Long cay, celui de l’atoll du phare, longue île de mangrove inhabitée du coté ouest, qui nous protège bien du vent et surtout de la houle pour l’exploration du mat demain.

Jeudi 23 mai 2013. Dans un mois on rentre.

Ça y est Pierre Henri est en haut du mat. Comme cela me donne le vertige et m’angoisse, je me mets au blog pour penser à autre chose. Je prépare la demande de météo. Tout mais pas le regarder. Jean Paul en profite pour monter aux premières barres de flèche pour faire un peu d’entretien.

Photo JP

L’observation du rail montre 2 ou 3 petites encoches tout en haut, là ou le chariot s’est sans doute déboîté. On remarque aussi que la manille de drisse de GV est un peu tordue. Elle a dû se coincer et exercer un couple de torsion sur le chariot, peut-être aussi aidée par une mer cassante et le planté de pieux du bateau. Mais l'explication ne nous parait pas très convaincante.

L’analyse ne donne pas la solution de la réparation. On soumet à Marc du chantier Allures, notre sauveur, notre analyse et nos 4 idées pour réparer en lui demandant ses suggestions. Je n'ai sans doute pas été très clair dans mes explications ou il doit être débordé car il n'a pas répondu. Livrés à nous même, nous alllons prendre des initiatives pas toutes vraiment bonnes.

Ensuite départ pour Halfmoon cay de l’autre coté de l’atoll en passant par l’intérieur. Les instructions de Freya paraissent simple. Après avoir éviter les récifs de l’entrée ouest de l’atoll, on détermine facilement un waypoint et on met le pilote en mode nav pour rester sur la ligne pendant 1,5 miles tranquilles. Relaxation de l’équipage après un début stressant avec vent fort, faible visibilité des fonds et parfois le sondeur à à peine 2 mètres. Par intuition sans doute, Pierre Henri jette un regard devant et découvre un récif émergeant ¼ de miles devant notre étrave. On l’évite, on consulte frénétiquement les cartes et les instructions, il ne figurait nulle part?  Il reste 2 miles jusqu’au mouillage, 2 miles de guet intense au milieu des patates et des hauts fonds. On mouille enfin l’ancre profondément dans du sable dur à ¼ de miles de Halfmoon Cay dans 1,5 mètres de fond.

Photo halfmoon avec phare

Déjeuner, sieste, 45 minutes pour démarrer le moteur, puis visite de l’île (10 US$ par personne et par jour pour l’atoll, trou bleu non inclus). C’est une superbe île en demi-lune, bordée d’une plage blanche à cocotiers, au milieu de bleus turquoises.

Photo trimar

C’est aussi une réserve écologique ouverte au touristes au travers de chemins documentés sur panneaux, un mirador d’observatoire dominant les nichées de boobies et frégates,

Photo bebe booby

une plage où les tortues viennent pondre, un vieux phare délabré,

photo cabane et phare

une forêt lacustre

photo forêt

et des sites de snorkeling.

A ce sujet, 2 beaux requins (frisson), 4 énormes langoustes (réserve et de toute façon pêche fermée), des milliers de poissons dans moins de 2 mètres d’eau, superbe site à l’est de l’île.

On renonce au trou bleu comme le renard à ses raisins, trop verts, trop peu bleu. D’abord c’est 30 US$ par personne. Ensuite c’est environ 8 miles à slalomer entre les patates à l’aller et autant au retour sans carte et sans instructions précises et avec 20 nœuds de vent de travers, peu de visibilité, ce sont des journées brumeuses depuis 3 ou 4 jours avec les couleurs pas garanties, un site remarquable où d’après le guide il y a peu à voir si ce n’est le cercle bleu et puis de toute façon, on en a vu un en Jamaïque.

Miracle, en cette fin d’après midi, la brume moiteuse et tenace depuis plusieurs jours se déchire et on peut savourer à pleins yeux les bleus et verts du lagon. J’étais venu en partie pour ça et je ne suis pas déçu.

Vendredi 24 mai 2013.

On quitte le lagon pour mouiller à la sortie à l’ouest de Long Cay. En effet demain on a une longue étape de 35 miles et on ne veut pas y ajouter 4 miles de slalom entre les patates. Veille vigilante à l’avant mais on avait observé depuis 24 heures la ronde des bateaux locaux et repéré par où ils passaient. Le retour a été beaucoup moins stressant que l’aller.

Mouillage toujours venté. Essai de descente à terre à la nage. Nous avons vite reflué : l’herbe à tortue pourrissait sur la grève et dégageait une bonne odeur d’H2S. On se serait cru à St Michel en Grève.

Revanche avec un snorkeling de rêve un peu au large dans 1 à 4 mètres d’eau. Profusion d’éponges de toutes les couleurs, coraux et en joker une dizaine de calamars toujours aussi comiques et une tortue mastar. Faut-il mentionner les 2 raies de taille adulte XXL, les balistes punks et les milliers d’autres poissons ?

Voilà terminé notre séjour d’une semaine dans les 3 atolls du Belize. Avec Chinchorro au Mexique, c’est donc 4 atolls que nous avons (en partie) visités.

Les plus belles couleurs d’eau : Chinchorro suivi de Lighthouse.

Les plus beaux snorkelings : les 2 de Lighthouse suivi de Turneffe

Les gens les plus aimables : Alan et John à Turneffe suivi de Marisol à Glover

Les gens les moins aimables : les militaires de Chinchorro vraiment hors catégorie

La plus belle île : Halfmoon cay à Lighthouse suivi de Long Cay à Glover

Le seul bar : Marisol à Glover

Le plus stressant : le lagon vert de Turneffe avec des fonds imprévisibles

En conclusion, les 4 valent le coup et cela restera un magnifique souvenir.