Lundi 27 mai 2013.

Lever tôt pour aller tôt faire les courses à Dangriga. D’après le captain du water taxi, ce lundi est férié et les magasins ne sont ouverts que le matin.

Remontée de la chaîne d’ancre dont un anneau se coince sous le cliquet du guindeau. On cherche à le déboulonner, on joue du marteau et de divers bras de levier, on utilise la drisse de geenacker pour créer une force vers le haut. Au bout d’une demi-heure de transpiration, l’anneau se dégage enfin.

Temps gris/noir, nous sommes en bordure de grain mais pour combien de temps encore. Météo France nous prévoit 5 noeuds de vent, Passageweather 25. Pour l’instant on a 15.

Arrivée devant Dangriga, une forte houle dangereuse et la pluie nous dissuadent de tenter un débarquement.

Photo dangriga

On profite néanmoins de la proximité du continent pour skype (bonjour aux épouses), internet et mettre à jour le blog. Tant pis pour le ravito, on va taper dans les conserves.

Après le déjeuner, on descend sous solent puis moteur jusqu’à South Water cay, une petite île jumelle de Tobacco Cay en plus riche. Base écologique accueillant des étudiant(e)s et 2 resorts dans un parc arboré qui sont fermées (basse saison). Très joli.

Photo south water cay baie ouest

D’après Freya, il devrait être possible de diner si on prévient 2 heures à l’avance. Guidé par un des étudiants nous trouvons un premier restaurant et demandons si on peut diner. Avachi sur un fauteuil, un homme nous répond peut-être, c’est 8 puis 26 US$ et qu’il va falloir verser une avance. On dit OK et je le suis pour verser l’acompte. A ce moment il part discuter avec un plongeur qui lui raconte sa journée. Je reste 5 minutes à attendre que l’autre termine . Sans s’occuper de moi, il part faire autre chose. Je m’en vais.

Au deuxième restaurant, le serveur dit que c’est un peu tard mais qu’il va demander. Comme 20 minutes et une bière plus tard, il n’a toujours pas demandé, je le relance. Il part aux cuisines et me dit qu’il m’appellera à la VHF dans 50 minutes pour me dire si on peut venir. 1h 30 plus tard, sans appel,  je me suis mis à préparer les spaghettis. Sans doute le travers anglais de ne pas savoir dire non tout de suite.

Bel orage ce soir, la foudre tombe à moins de 300 mètres. Il fait 29 degrés, 80% d’humidité, il est 22h et pas moyen de dormir dehors. Il pleut.

Photo south water cay appontement et orage

Mardi 28 mai 2013.

Le temps s’éclaircit et on part faire un snorkeling sympa mais sans plus (on commence à devenir difficile) au sud de South Water cay. Jean Paul se fait poursuivre par une raie qui doit avoir l’habitude d’être nourrie par les touristes. La peur de sa vie.

Petit bord sous solent jusqu’à un beau mouillage au milieu d’une douzaine d’îlots à mangroves et cabanes de pêcheurs appelé Blue Range Cay.

Photo blue range cay cabanes pêcheurs

Baignade puis on poursuit jusqu’à un site de snorkeling conseillé par Freya au sud de Bread and Butter 2 îlots jumeaux. A ce sujet, Freya s’est trompée et les appelle Steward Cay. Pour une fois, la C-map est exacte.

On mouille à 10 mètres devant une patate de corail affleurante que l’on n’avait pas vue. Beau snorkeling un peu gaché par une eau un trouble. Que 5 mètres de visi au lieu des 20 à 30 habituels. On devient vraiment exigeant.

Comme il se fait tard, on décide de revenir mouiller devant B&B.

Photo bread and butter

Au moment de jeter l’ancre, un homme nous interpelle depuis Bread et nous invite à venir le rejoindre pour visiter son  île.

C’est King, un homme de Dangriga à la carrure impressionnante (on va vite comprendre pourquoi),

Photo king

employé par un américain du Minnesota qui est propriétaire de B&B. Il est arrivé là en 2006 et depuis il brouette du sable pour combler la mangrove.

Photo mangrove

Des tonnes et des tonnes de sable pour faire des chemin, 3 placettes de plus de 20 mètres de diamètre (sur un mètre d’épaisseur, calculez le volume, le nombre de camions et divisez encore pour le nombre de brouettes). 3 maisonnettes en bois,

Photo cabane

un bar, des terrasses aux 4 points cardinaux pour jouir de la vue, deux appontements. Il était en train de ratisser son île quand nous arrivons avec 4 bières bien fraiches. Il nous raconte son histoire, ses 3 enfants à Dangriga de 15 à 25 ans qui viennent le voir de temps en temps, les visites de touristes qui viennent snorkeler dans le coin. Il habite l’îlot Butter à 50 mètres en face. De temps en temps il plonge ou pêche. Il est très curieux sur notre périple et part de grands éclats de rire. Il compte sur notre visite en janvier prochain quand on repassera dans notre route vers l’Europe.

Etrange Belize où se côtoie l’empathie de personnes comme Tony, Alan ou King et l’indifférence distante très britannique d’autres comme à South Water Cay, à moins que ce ne soit la nonchalance Caraïbes.

Mercredi 29 mai 2013.

Après un orage dantesque cette nuit, temps calme, vent nul mais surtout visibilité exceptionnelle ce matin. On voit les montagnes entourant le rio Dulce à plus de 150 km. Les montagnes Mayas s’étalent dans toute leur profondeur. C’est superbe.

photo montagnes

King passe me voir pour me donner son adresse afin que je lui envoie les photos de lui que j’ai prises.

Nous partons et passons au travers des Pelican Cays. Freya dit que c’est délicat. J’ai compris pourquoi, nous avons failli percuter un gros îlot de plusieurs dizaines de mètres de diamètre avec mangrove bien développée qui n’est ni sur la C-map, ni sur les cartes de Freya. Peut-être un mirage car à 10 mètres au large de l’îlot les fonds étaient de 20 mètres. On a hésité à y planter le drapeau et le réclamer au nom du peuple français. Mais comme il n'y avait pas d'habitants et donc personne à taxer, on s'est dit que ce n'était surement pas la peine.

Pour midi, on mouille à Lagoon Cay sur bouée, coin sympa, snorkeling sur coraux mous (en fait ça ressemble à des algues en beaucoup plus joli et coloré) mais eau un peu trouble.

Après le déjeuner long rush sous spi vers Placencia.

Photo spi

Un régal et une vengeance contre la réticente GV. Avec la chaussette l’affalement s’est fait sans problème avec près de 15 nœuds de vent. On n'a pas été handicapé par l'absence de la GV pour étouffer le spi.

Mouillage devant Paradise resort. Bar Jolys au bout de l’appontement, rendez-vous des annexes de la dizaine de voiliers mouillés autour de nous. Radio ponton redémarre grâce à Dale et Roy.

Photo Dale

Elle de la Nouvelle Orléans et fière de l’être, lui bélizien. Ils tenaient un hôtel à la Nouvelle Orléans près du centre. Ils ont redémarré leur business après Katarina. 3 ans après nouveau cyclone moins médiatisé. Ils ont vendu et depuis ils naviguent dans le secteur et rentrent à la maison une fois par an pour voir amis et famille.

Photo Roy

Nous récupérons des tuyaux sur le rio Dulce,  nous sommes invités à une noce vendredi et nous rencontrons un autre skipper qui remonte tous les soirs son annexe … depuis qu’il s’est fait piqué la précédente.