Pico des Açores avec les photos
Mercredi 11 au vendredi 13 juin 2014 :Pico
Pas de marina à Pico pour les bateaux de plus de 12 mètres. Quand on a vu la marina, c’est même sportif au-delà de 10 mètres et il n’y a que 3 ou 4 places. Pas de mouillage vraiment sûr autour de l'île. Donc on a pris le ferry car la visite de l’île était conseillée dans tous les guides touristiques.
Dieu a sans doute inventé le soleil pour rendre le vert euphorisant. Le Diable conduit la pluie, la bruine et le brouillard pour rendre le vert humide, émollient et déprimant.
Le Diable avait pris possession des Açores depuis plusieurs jours. La lave portait le deuil du soleil et teignait la mer anthracite. Pico, c’est vert et noir, le vert dégoulinait de partout, plafond bruineux à 100 mètres, parfois moins.
Et puis jeudi après-midi timidement, vendredi avec plus d’audace, le soleil a tenté une percée-débordement sur l’aile. De la bonne volonté, pas 100% de réussite, mais immédiatement une splendeur verticale est apparue. Pico, à plus de 2000 mètres, est le point culminant du Portugal,
les flancs du volcan, les hautes terres, les falaises enfin lumineusement noires plongeaient dans une mer bleue profond. Un enchantement. Les Açores, c’est la terre des extrêmes entre le nord tempéré et le sud tropical: hortensias et fuchsias du nord, bananes et ananas du sud, strelitzias et rosiers, agapanthes et capucines, pommiers et poiriers, orangers et vignes. Des paysages préservés, la mer partout. Sans soleil, c’est triste comme un jour de brouillard en Bretagne, avec le soleil, c’est juste beau.
Pluie ou pas pluie, plusieurs petites randonnées : les chemins sont super bien balisés et conduisent les pas dans les sentiers anciens au cœur du pays.
près de Lajes
ermitage près de Lajes
Des restaurants inégaux en qualité, avec pour les plus mauvais, des grillades très sèches accompagnées des inévitables frites, pas un sommet de gastronomie. Aussi, je vais vous conseiller 2 restaurants :
- à Magdalena, près du terminal du ferry, le steakhouse chez Ramos. Une viande délicieuse, cuite vraiment bleue à ma demande, des crevettes à l’angolaise plus relevées et la patronne et son assistante, accortes, souriantes et faisant de la publicité pour leur nourriture.
- A Sao Antonio, commune de Sao Roque, le restaurant O Rochedo en bord de mer où pour 8€ on a droit à un buffet garni de 3 plats principaux typiques (dont le fameux porc-palourdes), tous délicieux, salade, boisson et café inclus.
On a profité de la pluie pour visiter le musée de la baleine à Lajes (gentil petit port de pêche). Flavia et Rui vous accueillent à l’entrée du musée
et c’est éblouissant des richesses accumulées. Gravures sur dents et os de baleines,
baleinière avec tous ses accessoires, une baleinière neuve en phase de construction, merveille de marquèterie, de bois polis, une très grande sensualité.
Un film de 1970 montre comment la chasse se pratiquait à cette époque-là.
La chasse s’arrêta en 1987, beaucoup de vestiges demeurent et dégagent une nostalgie qui se prolonge avec les champs gagnés par les liserons et les maisons sans toit, abandonnées. D’où vient cette nostalgie de ces mondes disparus. Un faux âge d’or, sans (presque) de télé, sans internet, mais le temps de la misère, du dur labeur, de l'émigration et des souffrances, un monde finalement très hostile. Moralité : se méfier de la nostalgie.
A la place de la chasse, il y a le whale watching. Un français, Serge, a monté une organisation et un hôtel (Whale Come hôtel, jeu de mot, n’est-ce pas ?) à Lajes de Pico et y opère depuis 25 ans. C’est super bien organisé et il suscite visiblement quelques jalousies parmi ses concurrents locaux.
Ça démarre par un premier topo avec film et photos avant de partir en mer pour nous sensibiliser à l’environnement et nous dire, entre autres, qu’ils ne s’approcheront pas trop près des animaux et qu’il ne faut pas espérer les voir bondir ou faire d’autres acrobaties. Ils ont un guetteur sur la colline et disent aux candidats voyeurs s’il a repéré ou non des baleines. Avec cette information, chacun est libre de partir en mer ou de se faire rembourser. Ceux qui partent sont vraiment prévenu de ce à quoi ils peuvent s'attendre.
Jour de brume, mer agitée, le guetteur n’avait rien vu mais nous partîmes dans de gros zodiacs propulsés par un hors-bord de 250 cv. Mer agitée, 3 heures de tape-cul assuré. Au retour avec des surfs sur les vagues, moins de tape-cul mais plus d’arrosoir.
Ils nous emmenèrent voir les colonies sédentaires là où ils étaient presque sûrs de les trouver : dauphins communs en troupeau que nous avions vu à d’autres moment plus joueurs devant l’étrave du bateau et un grand dauphin isolé ; un troupeau de globicéphales un peu plus actifs que ceux croisés aux Canaries ; et puis très loin au large une dizaine de cachalots qui ne se laissèrent pas vraiment approcher et qui disparurent rapidement.
Retour humide et pot de fin de journée avec la possibilité de parler avec les animateurs du centre. Petite échoppe de produits souvenir. Très pro, très bien. Je ne regrette pas mais je ne le referai sans doute pas. Il faut vraiment être un passionné de cétacés et faire comme certain, réserver un zodiac pour la semaine et ne faire que ça matin et soir. Un peu l’équivalent des fanatiques de bird watching, sauf que là c’est plus physique, plus humide… et plus cher.
joli nuage généré par le Pico
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