Descente Toulon-Lanzarote novembre 2022
Teranga est fin prêt pour son quatrième tour de l'Atlantique, comme son propriétaire qui en 8 ans n'a pas changé !!!!.......
Nous sommes le 28 octobre et la météo est plutôt calme , léger flux d'est-sud est, beau temps sans orage à l'horizon.
Mon nouvel équipier Olivier vient d'arriver et après des courses pour quelques jours nous quittons la magnifique rade de Toulon cap au Sud, au moteur.
Quelques heures plus tard, le geeneker nous déhale tranquillement entre Baléares et Corse, la tactique est d'éviter les calmes autour des Baléares et de ne pas trop allonger la route en allant chercher le vent vers la Sardaigne.
Sous un soleil très agréable pour la saison, Teranga va tracer une magnifique courbe, bâbord amure, en laissant les Baléares à au moins 50 milles à tribord pour atterrir sur Carthagène après 118 heures de navigation, dont 45 de moteur, méditerranée oblige.
Une belle daurade coryphène pour 4 personnes est montée à bord entre temps, cerise sur le gâteau!
Carthagène reste une escale très agréable où Teranga commence à avoir ses habitudes, resto, ship, café con nata....
Par contre jamais vu la marina aussi pleine et le marinero, qui après une heure d'attente en mer, a fini par nous trouver une place, nous a expliqué que c'était l'effet COVID, le nombre de voiliers sur l'eau ayant démesurément augmenté, saturant toutes les installations depuis la "libération".
L'inquiétude a alors commencé à s'insinuer dans la "tête" de Teranga qui n'avait jamais vu autant de monde et de catamarans, allait-il se voir refuser un accès à l'abri pour cause de saturation de l'espace?
Le 4 novembre nous partons vers Gibraltar, 33 heures de moteur pour 44 heures de navigation........la méditerranée dans tous ses états, mais quand il faut avancer, pas trop de choix.
Bonnes surprises, le gasoil (avec un peu d'eau apparemment) chez les anglais est 50 centimes moins cher que chez les espagnols et la Linéa reste une marina très accueillante , avec de la place pour les bateaux de passage (bien que beaucoup plus remplie qu'il y a deux ans).
Teranga a trouvé son bonheur chez le ship historique de Gibraltar, a refait le plein de courses dans le Carrefour local, rien que du plaisir.
Trois jours plus tard, le 9 novembre, le flux d'ouest se calme et nous pouvons repartir , la nouvelle tactique étant de sortir du golfe de Cadiz avant qu'un autre flux d'ouest ne vienne nous contrarier....on est encore en météo méditerranéenne....
Teranga ayant eu sa première "vaccination" orques il y a deux ans devant Barbate, et même si en cette saison les bestioles ont normalement déserté la zone, l'option côte du Maroc s'impose naturellement pour sortir du détroit.
La traversée vers Lanzarote est prévue avec peu de vent; nous allons, après le moteur, mettre le geeneker, un grand largue avec 1 ris dans la GV, du vent arrière sous génois tangonné, du moteur, puis du geeneker, ces deux derniers alternant jusqu'à l'arrivée sur la Graciosa, 6 jours plus tard. Le temps aura été superbe, soleil, baignade, beaucoup de geeneker et .....43 heures de moteur, quand même!.
Côté poisson c'était plus triste, deux énormes maquereaux sont bien montés à bord, mais rien à voir avec la délicatesse de la daurade.
Pendant la traversée nous avons obtenu l'autorisation de séjourner sur la Graciosa (demande à faire sur l'appli "Puertos Canarios") et avons pu passer deux jours bien agréables à la Caleta de Sebo.
Le 17 novembre, nous sommes en route vers Arrecife, l'escale favorite de Teranga aux Canaries. Appel à la VHF à l'entrée de la Marina, réponse "que puis-je faire pour vous?", et bien je suis un voilier et je voudrais au moins passer la nuit voire deux ou trois jours car un vent fort de secteur Nord est annoncé. "Désolé, nous n'avons plus de place", mais juste pour deux jours, le temps que le temps se calme, "NON"..... et bonne route!
Stupeur pour Teranga qui n'avait encore jamais rencontré une fin de non recevoir aussi sèche! Arrecife est donc devenue une marina pleine de bateaux (beaucoup de caravanes, l'inflation dans la taille des catas est impressionnante!). Pas de réserve pour quelques bateaux de passage, victime sans doute du succès touristique des Canaries. En effet , un peu plus au sud, Puerto Calero où Teranga avait séjourné il y a cinq ans était également "pleine" et la marina Rubicon itou!
Et je ne parle pas de la marina de Las Palmas qui est réputée pleine de novembre à janvier, saturée entre autre par les 300 bateaux des 2 "ARC" (départs les 15 novembre et 15 janvier!); je me demande d'ailleurs où ils les mettent, car dans la flotte de l'ARC, on est pas vraiment dans les 38 pieds ni dans les sloops!.
Teranga, au mouillage devant marina Rubicon, tente donc à partir du 17 au soir de trouver un point de chute à La Palma, Lanzarote étant complet comme Gran Canaria.
Une offre rapide et sympathique arrive de la marina de Santa Cruz, un refus viendra plus tard de Tazacorte, complet également!
Le 18, Teranga se prépare donc à abandonner son île préférée, devenue malheureusement un garage à bateau, quand au dernier moment , quelque connaissance ayant surement eu pitié du sort de Teranga, marina Rubicon nous accueille très chaleureusement.
Nous allons y rester un mois, très confortable, 20% plus cher qu'Arrecife, très calme. Le plan d'eau est régulièrement secoué par des houles et il est recommandé d'avoir des amortisseurs (idéalement 2 à l'avant et 2 à l'arrière) , au moins pour diminuer le niveau sonore de l'ambiance....et augmenter le confort, bien sur.
Le 19 décembre au matin nous appelons au téléphone la marina d'Arrecife qui nous propose une place. La météo étant sympathique, Teranga prend aussitôt ses cliques et ses claques et après 3 heures de moteur se retrouve amarré dans sa marina préférée.
Ce qu'il faut retenir de ces histoires de marinas saturées est que sous réserve d'obtenir l'autorisation administrative avant l'arrivée, le séjour à la Caleta de Sebo sur la Graciosa (port qui échappe encore à la saturation apparemment!) permet de "réfléchir" 10 jours (durée maximum de l'autorisation de séjour) sur la suite des escales. Ne pas exclure d'être obligé de se "réfugier" ensuite à La Palma (il y a pire!), qui reste un peu à l'écart du succès touristique des Canaries.
Pour les amateurs de Maroc, on peut aussi s'arrêter à Agadir (200 milles de Lanzarote) pour "attaquer" la recherche de place par téléphone (les demandes par mails ne sont pas prises en compte quand les marinas sont "pleines").
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