Un Cadix à Arrecife express. Décembre 2020

Un Cadix à Arrecife express. Décembre 2020

Posté par : DANIEL
08 Décembre 2020 à 22h
Dernière mise à jour 16 Décembre 2020 à 14h
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Malaga

Après   avoir lézardé à Fuengirola  (visite de Malaga, Grenade, Cordoue et villages blancs), La Linéa (visite de Gibraltar)    et Barbate (superbes ballades jusqu'au Cap Trafalgar), voilà un mois déjà que Teranga trépigne à Cadiz (la remontée du Gadalquivir jusqu'à Séville a du être abandonnée suite au confinement de l'Andalousie début novembre) en attendant un bon créneau pour se lancer vers Lanzarote.

Cadiz

Mi novembre il a failli partir avec un e trentaine d'heures de vent d'Est  puis des vents faibles voire pétole jusqu'à une destination qui n'aurait été atteinte qu'en 5 ou 6 jours au mieux avec   obligation de gérer du petit temps en solo.

En effet les équipiers volontaires ne pouvaient rejoindre Teranga en raison du confinement français et    la traversée va se faire en solitaire, grande première  pour moi, qui mérite un billet particulier.

Les deux dernières expériences de Teranga en 2014 et 2017 sur ce trajet n'avaient pas été très funs avec chaque fois autour de   70 heures de moteur et de longues heures à essayer d'avancer avec un geeneker qui n'arrive pas à se gonfler,  pour un trajet de 6 jours, un peu long.

Autant à deux , on peut "s'amuser" à barrer dans la pétole, autant tout seul et pour ma première expérience je n'avais pas vraiment envie de tenter le coup et je recherchais  des conditions pour une traversée plus rapide.

Le créneau s'est finalement présenté le 1er décembre avec vent faible NW les trois premiers jours se renforçant 20-25 noeuds à partir du quatrième et ce pour plusieurs jours.

Il fallait donc assurer les trois premiers jours de vent faible  pour   ne pas trop trainer  sur la première moitié    du trajet qui elle devait se ramasser  du 30-35 noeuds  d'ouest  dans les 48 heures, et éviter le risque pour Teranga qui n'est pas fort dans le près de se retrouver coincé vers Casablanca......

Pour être sur  de sortir des 400 premier milles avant que ça force trop de l'ouest, Teranga embarque donc deux jerrycans   supplémentaires de 20 litres de gasoil.

Bien lui en a pris car les trois premiers jours se sont passés au moteur avec  au maximum un force 2 de NW, ce qui a boosté la vitesse à plus de 6 noeuds à 1700 tr/mn et donné  dans le    coockpit une    pétole apparente , plutôt agréable pour les frileux, en ce début  de mois de décembre . 

Le deuxième jour un petit thon blanc vient améliorer l'ordinaire

 Teranga est allé très vite avec le    vent dans le dos et quand   ce dernier    s'est mis à forcer à partir du troisième jours à    midi,    le moteur a vite été   remplacé par les voiles, ouf!

Le soir il  s'établissait    à 20 noeuds, conformément     aux prévisions météo du jour même, qui donnait cette force et direction pendant au moins  les trois jours suivants, sur toutes les Canaries.

Teranga a déjà pris deux ris et j'hésite à prendre  le troisième avant que la nuit arrive, faisant finalement confiance aux gribs qui ne donnaient pas plus de 23 noeuds sur toute  la zone.

Erreur car 2 heures plus tard des nuages avec grains arrivent en déversant vent variable entre 20 et 30 noeuds et pluie en prime, tout ce que j'aime......

Il s'ensuit ce que j'avais essayé d'éviter, une prise du troisième ris  en pleine nuit;   réduction maximum du génois  mais sans trop  pour  rester manoeuvrant  au travers et prise de ris finalement sans soucis  et..... sans sortir du cockpit.

Ensuite  10 heures le plus souvent au largue à plus de sept noeuds (le record de Teranga est passé de 12,8 à 13,2 noeuds),  avec des réglages permanents nécessités par les variations du    vent en force et en direction, soit,   enroulement et déroulement  du génois,  border et déborder la GV, ajuster la position de la barre pour rechercher le meilleur équilibre permettant     à l'Hydrovane de barrer. Les allures sont passées du  bon plein au grand largue, je croyais rêver  alors que sur les gribs tout était bien établi sur la zone et seul un adonnement de 30 ° était prévu dans la nuit.

Pour la petite histoire un catamaran de 20 mètres à  mis cette nuit là plusieurs heures à me doubler et un autre de 16 mètres est resté à 2 milles derrière  toute la nuit, m'enlevant toute envie d'aller dormir.

A 7 heures , n'ayant pas dormi les dernières 24 heures et à 30 milles d'Arrécifice, je me dis que c'est maintenant ou jamais et je vais me coucher après avoir remis le moteur en route et sous GV seule.

Après 3/4 d'heure de sommeil, Teranga arrive sur Lanzarote dans des conditions toujours aussi agitées, variables et à plus de 7 noeuds, de très belles vagues de travers et    trois quart arrière   donnant un spectacle toujours renouvelé.

Enfin , la tête un peu embrumée,    à 10 milles  de l'arrivée, j'aperçois un cachalot qui commence à faire un premier énorme bond à plus    de 500 mètres de Teranga,   avec    la côte en fond.   Puis  un deuxième bond à plus de 300 mètres, moins haut, et un dernier à 100 mètres   encore plus modeste qui me laisse espérer que Teranga ne va pas se faire secouer...... une minute plus tard j'aperçois     un souffle sur l'arrière du bateau qui me rassure définitivement.

Arrecife est bien protégé du NW et l'arrivée se passe tranquillement entre soleil et grain, la marina étant toujours aussi agréable.

Cette  traversée est décidément loin de ce qui ce passe plus au Sud dans les Alizés, le seul intérêt finalement est qu'on gagne quasiment un degré chaque jour, et ce n'est pas rien pour les frileux......

 

 

 

 

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