Comme vous avez pu le déduire des récentes  lignes de Joël, le sujet principal de discussion à bord ne concerne pas la voile mais la nourriture : quand est ce qu’on mange ? Que  va – t –on manger ? Quels sont les ingrédients cachés du plat mijoté par le grand cuisinier ?...

Mais il y a d’autres sujets ’ majeurs’ qui prennent des heures de discussion :

D’abord l’organisation optimale des quarts en fonction des nombreux paramètres qui à priori n’ont pas d’influence objective   : température extérieure, durée des quarts distincte le jour  ou la nuit, point de départ de référence…. Une fois cette organisation âprement  discutée (et valable que de manière intérimaire), on constate une discipline quasi militaire de son application : prise de consignes 5 minutes avant l’heure en tenue de quart, prise quasi- parfaite des relevés (c’est même parait il la concentration extrême nécessaire à la lecture délicate d’un point à la minute près qui aurait déclenché un mal de mer mémorable à l’un des équipiers dans le Golfe de Gascogne…). A la réflexion, la cause de ce respect par les membres du bord vient peut-être de la nostalgie de leur travail antérieur : chacun des équipiers  y a connu des périodes de travail posté…

Autre sujet majeur de discussion concerne le sommeil : Comment l’optimiser entre les quarts  ,les repas et les vaisselles à faire ? Ou placer les périodes de récupération ? Faut-il mettre les toiles anti roulis ou pas ? Quelle est la manière de s’équiper ou de se déséquiper sans  trop réveiller celui qui essaie de récupérer ?...

Autre activité  prenant beaucoup de temps : les nombreuses  photos prises tant en mer qu’en escale, leur tri et leur traitement plus tous les moyens de communication : téléphone mobile et satellitaire, wi-fi, internet…

On parle quand même de temps en temps de voile mais les sujets sont souvent surprenants : ce sont par exemple :

    - les changements impromptus de destination à quelques minutes d’un départ d’une escale en fonction du vent, de l’humeur… (On va  finir par décider d’un tour du monde sans le vouloir !),

    - parfois des dissertations qui se veulent érudites sur les vents catabatiques, synoptiques, thermiques et même chimiques,

     -les tactiques divergentes d’optimisation de route par empannages, tactiques finalement  inconciliables à cause, parait-il, du caractère irréductible de certains bretons .

Finalement, ce n’est qu’à terre devant une bière qu’on se sent l’envie de sujets de discussion pour refaire le monde.