Le 12 août au petit matin, on quitte Ceuta pour rallier la côte Atlantique. Les puristes me diront (et ils auront raison) que dépassé le rocher de Gibraltar, nous sommes déjà en Atlantique. mais pour moi le grand saut se fera passé le dernier cap, lorsque nous ne verrons plus devant nous que l'immensité de l'océan.

ça y est! dans une ambiance "brouillardeuse" nous passons le dernier cap, nous disons aurevoir à "nos" suédois du Randivag avec qui nous avons quitté Ceuta, et nous voilà en Atlantique.

Alors bien sur nous y étions déjà allés, mais jamais en quittant le détroit sur notre propre bateau. Cela représente vraiment une nouvelle étape, une nouvelle page, un réel tournant de notre périple. ce qui a le don de tous nous exciter, surtout Marius.

Et même notre capitaine.

Mais cet océan ne nous souhaite pas vraiment la bienvenue.

Forte houle de travers, épais brouillard, puis traversée de nuit de multiples flotilles de pêche. les quarts furent animés et personne n'a eu le temps de s'ennuyer ou de s'endormir. Au petit jour nous découvrirons en plus la forêt de casiers et autres filets, juste indiqués par des bouteilles de coca ou autre sodas vides, flottant au ras de l'eau. Inutile de dire : invisible la nuit.

Fortement ballotés, nous nous présentons donc vers 9 heures (heure locale) à l'entrée du port de Rabat, pour nous entendre dire que compte tenu de nos 2 m de tirant d'eau, il nous faut attendre 13 heures, heure de marée haute pour entrer dans le port.

Un dinghy de la capitainerie vient néanmoins à notre rencontre pour nous guider à l'endroit précis où jeter l'ancre et attendre la marée.

Un superbe oiseau à jolie crête orange ( nous le baptisons donc punky) vient s'installer sur notre bôme et nous tenir compagnie. Au bout d'une bonne 1/2 heure, s'envole quelques secondes et vient se poser à nouveau à l'avant du bateau.

Peu de temps après avoir jeté l'ancre, une barque s'approche de nous et nous vend une partie de sa pêche.

Les prix furent âprement négociés, toujours dans cette grosse houle... Une fois tombés d'accord, nous récupérons les crevettes et les calamars. Lorsqu'ils nous quittent, ils refont un tour de notre bateau pour nous prendre en photo avec ... un blackberry. Peut-être avons nous payé trop cher?

En tous cas, les crevettes (ou plutôt gambas) sont les meilleures que nous ayons jamais mangées! Vivement les calamars.

Enfin il est 13 heures. le dinghy vient nous chercher pour nous guider dans le long chenal (un oued qui sépare Rabat de Salé) jusqu'au ponton d'accueil de la marina Bouregreg de Salé.

Les abords sont magnifiques. Et très fréquentés.

Au ponton d'accueil nous recevons la visite cordiale des douanes, de la police, et du chien renifleur de drogues. Les formalités d'entrée se passent très bien et une petite heure plus tard, nous sommes enfin amarrés sur notre catway. Juste derrière le catway royal.

Tout à l'air conforme à ce que nous avons vu sur le site de la marina et lu sur stw. Le chantier qui entoure la marina n'est toujours pas fini mais suffisamment avancé pour ne plus faire autant de poussière (malheureusement il est encore bruyant). Les magasins restent toutefois fermés jusqu'à 14 heures pour cause de ramadan. Nos courses et visites commenceront donc cet après midi.