Hyères - Port El Kantaoui

Hyères - Port El Kantaoui

Posté par : Fred
26 Février 2011 à 17h
Dernière mise à jour 31 Décembre 2014 à 14h
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18/02/2011 dans le noir du petit matin nous avons largué les amarres. Quitté Hyères pour Bonifacio. Tout s'est fait dans un calme étrange puisque nous étions seuls dans le port encore endormi.

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 Jusqu'à Porquerolles mer plate, levé de soleil sympathique.

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Dès le passage entre Porquerolles et Port-Cros la mer s"est agitée. Vraiment. Houle croisée avec la mer du vent...jusqu'à Bonifacio! La bateau a mieux supporté que nous qui avons tous été malades. Point positif: le bateau tient parfaitement bien.

Arrivée à Bonifacio au petit matin. Ville endormie. Non, presque fantôme. Un rapide tour du port nous montre que les commerces à l'exception du spar (merci, merci vraiment d'être ouvert), du marchand de journaux et d'une boulangerie, tout est fermé ou en travaux. Bien sur, il y a également quelques (un petit quelque) bars et restau ouverts.

Après discussion avec le patron du spar, qui nous apprends que les gardes côtes italiens sont sur les dents à cause des trop nombreux clandestins, que des renforts sont attendus sur les côtes françaises et que les contrôles sont très nombreux et contraignants, que l'accés à certains ports italiens difficiles, nous prenons la décision de supprimer notre escale à Pantelleria.

Le 20 au petit matin (toujours la même heure: 6H20; notre capitaine est d'une régularité de métronome) nous prenons donc la route pour Kantaoui – Tunisie.

On traverse les Lavezzi avec pétole. Ça ne durera pas. La traversée (50 heures) se fera avec mer agitée voire très agitée, du vent jusqu'à 36 noeuds. Le capitaine est content: il peut tester son bateau: c'est toujours bien de faire connaissance dans de vraies conditions. Mayosa se tient parfaitement. Sentiment de sécurité et de performances. Tout va bien (à part mon estomac, mais c'est un détail).

La première partie du voyage s'étant faite dans le calme, nous avons pu sacrifier à un rite familial: ouvrir un pot de pâté de Cousin Claude. Merci Claude, tes pâtés sont toujours parfaits!

En fait la traversée se fera sans mauvaise rencontre. La mer était sans doute peu adéquate à des traversées clandestines.

Seule la traversée du rail de Sicile nous a obligé à slalomer entre les tankers et autres cargos qui pour la plupart ont assisté au spectacle donné par le "petit" voilier du haut de leur passerelle munis de leurs jumelles. L'un d'entre eux (ils étaient plus d'une dizaine à la queue leu-leu) a même augmenté sa vitesse pour que le spectacle soit plus haletant. La traversée a duré une heure pleine et intense. Nous nous en sommes sortis avec les honneurs.

 L'arrivée à Port El Kantaoui s'est faite tôt le matin. L'accueil a été plus que sympathique. Un des policiers des frontières a même offert un café à Patrick! Les formalités de douane se sont également passées dans une grande cordialité. Les gens de la Capitainerie ont été extrêment aimables. Mais ça c'est récurrent.

Toutefois il y avait une manifestation (mélant chants et revendications) visant à pousser à la démission le patron des "maisons des jardins"; le magasin général (la superette du port) est en grêve illimitée et le chantier de rénovation de la piscine est occupé par les ouvriers qui demandent à être déclarés. Les gens parlent. Au bar, on nous demande ce qu'on pense de Kadhafi en particulier et de tous les dictateurs en général. Et tout ça juste à Kantaoui. Il me semble que les Tunisiens ont enlevé la muselière qu'ont leur avait imposé et qu'ils n'ont pas l'intention d'en porter à nouveau.

Les magasins sont bien achalandés. Seule trace visible des évènements: les vitrines ont été cassées, ne sont pas encore réparées, et sont donc remplacées par les murs de briques.

Le gros bémol vient du marché du travail: vide. Dans la zone dans lquelle nous sommes, le travail vient principalement des touristes. Or ils brillent par leur absence. L'argent manque. Les restaurants sont fermés, les boutiques à souvenirs aussi. Les bureaux de location voitures, vélos, etc... souffrent.

Il faudrait que les touristes reviennent et vite: il y a urgence! Les Tunisiens aspirent à reprendre le travail et une vie normale, même si les manifestations se succèdent, notamment contre le "trésor" du 1er ministre.

 Pour nous la vie au port a repris son rythme nonchalant. Marius a repris l'école. A de bonnes notes. Nous avons retrouvé nos amis résidents. Tout roule. On va finir l'hiver, commencer le printemps et préparer le "grand départ" dans de très bonnes conditions.

Emplacement

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