Du Cap Vert à La Barbade.

Du Cap Vert à La Barbade.

Posté par : Jean-Louis
02 Février 2013 à 00h
Dernière mise à jour 25 Novembre 2014 à 16h
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Comme prévu, mon retour à Mindelo s’est effectué dès le 03 janvier. Après deux mois de retour à la vie terrestre, je revenais seul en attendant l’arrivée d’Isabelle que je devais embarquer comme équipière.

Préparation du carnaval à MindeloDSC00266.JPG

J’avais à récupérer et gréer mes nouvelles voiles expédiées depuis la France, caréner le bateau, effectuer les dernières vérifications d’usage et commencer l’avitaillement.

Contre toute attente, j’ai pu récupérer mes nouvelles voiles sans trop de difficultés avec l’aide, je dois le signaler,  d’un transitaire pour les formalités administratives.

J’attendais Isabelle le 14 janvier pour terminer avec elle l’avitaillement du bord pour la traversée,  lui laisser le temps de voir un peu de Sao Vicente, et larguer enfin les amarres.

Comme tous les marins le savent, les vents sont parfois contraires. Ce fut le cas cette fois. A peine que tout fut prêt pour accueillir Isabelle que j’apprenais que des contraintes imprévues l’empêchaient de s’absenter pendant plusieurs semaines.

Mes prévisions tombaient donc à l’eau. J’allais donc devoir traverser seul ou accepter la présence d’un équipier inconnu. J’avais été sollicité par plusieurs « bateaux-stoppeurs » dans les jours précédents, dont un m’avait à priori paru sérieux et sympathique. Je le recontactai, et c’est ainsi que la belle blonde qui me faisait rêver fut remplacée par un  barbu sexagénaire.

DSC00257.JPGTibo Evora (digne héritier de Cesaria) au café Lisboa

 

 

 

 

 

 

 

Je décidai donc de compléter rapidement l’avitaillement et de lever l’ancre, ce qui fût fait dès le lundi 14  janvier après avoir accompli les formalités douanières. Plutôt que de mettre directement le cap vers les Antilles, je voulais profiter de l’opportunité d’être près de l’île de Fogo pour aller visiter le cratère et les vignes plantées à l’intérieur qui donnent de très bons vins, blancs et rouges. C’était également une bonne opportunité pour liquider les derniers Escudos et remplir la cave du bord.

Le marché fruits et légumes de Mindelo

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Le cap fût donc mis vers Fogo lundi après midi. Emmenés par un alizé bien établi par le travers, nous étions en vue de Fogo dès le lever du jour. Nous nous dirigeâmes vers le seul abri de l’île «  Vale de Cavaleiras », et là, surprise, l’espace était entièrement occupé par deux barges de travaux maritimes et par un bateau de pêche. Nous avons bien tenté de jeter l’ancre en nous faufilant entre les occupants et en portant une amarre à terre, mais ce fût peine perdue. Avec la grosse houle qui passait en permanence par-dessus la jetée de l’abri, la situation était vraiment trop dangereuse pour laisser le bateau sans surveillance, et sans parler des conditions périlleuses de débarquement avec l’annexe. C’est donc la mort dans l’âme que j’ai renoncé à escalader le cratère et surtout à faire le plein de l’excellent breuvage.

L’île de Brava étant distante d’une dizaine de mille, le génois fût renvoyé qui nous tira rapidement jusqu’à « Faja d’agua ». Là, une grosse houle entrait dans l’abri et se fracassait sur le rivage. Finalement, le mouillage fut assez confortable en dépit des apparences. Evidemment, il ne fut pas question de débarquer à terre.

Nous quittâmes Brava le lendemain en début d’après midi après une bonne nuit de repos.

Direction La Barbade : un peu plus de deux mille milles, cap à l’ouest.

La traversée :

En bref, la traversée fût plutôt tranquille, avec un alizé bien établi et une mer quand même assez forte. Dès le départ nous avons pris un ris dans la grand voile. La trinquette fut rapidement remplacée par le génois que nous ajustions suivant les conditions du moment.

Comme d’habitude, le meilleur équipier à bord fût le pilote automatique qui a accompli sa tâche avec perfection jusqu’à la fin.

Heureusement d’ailleurs, parce que l’équipier « expérimenté » que j’avais donc recruté à Mindelo n’était finalement qu’un bateau-stoppeur qui n’avait aucune expérience des manœuvres et encore moins de navigation. De plus, il a été malade et en position horizontale pendant la majeure partie du trajet. Cette situation mérite d’être soulignée car elle rejoint la plupart des témoignages que j’ai entendus concernant des équipiers inconnus embarqués au détour d’un quai. Force est de reconnaître que les attentes sont très différentes entre un skipper et un bateau-stoppeur baba-cool…

Comme rapidement l’ambiance à bord ne fût pas excellente, je décidai de zapper l’escale de la Barbade et d’aller directement en Martinique pour y déposer mon boulet. La Barbade, j’espère y retourner en meilleure compagnie.

Rien de spécial à ajouter, sinon que la traversée s’est déroulée sans incident, à une vitesse moyenne de 7 nœuds, et que nous avons jeté l’ancre devant la plage de Sainte Anne après 13 jours de navigation.

La Pêche :

Je n’ose à peine en parler car elle fût plutôt médiocre.  Je vais quand même essayer de vous faire rire un peu pour vous récompenser de me lire jusqu’au bout.

D’abord, j’avais acheté pour l’occasion deux beaux Octopus « Williamson » sensés obtenir des miracles.

Au bout de quelques jours de navigation, comme les produits frais commençaient à diminuer, il était temps de gréer une ligne. Je prends donc une ligne dont je coupe l’ancienne extrêmité et je monte dessus un nouvel octopus. Je le jette à l’eau…et le regarde partir…je l’avais attaché au bout de ficelle que je venais de couper…

Je recommence donc l’opération avec le second octopus et davantage d’attention et je jette la ligne…Quelques heures après, je la remonte  pour vérifier qu’il n’y avait plus rien au bout. Le câble acier avait été sectionné. Finalement l’octopus avait dû plaire … Si vous pêchez un gros poisson avec un octopus Williamson dans la gueule, c’est à moi…

Autrement dit mes deux leurres miraculeux étaient perdus corps et biens et j’étais toujours bredouille.

J’ai alors fouillé dans mes coffres et ressorti un joli poisson nageur acheté au Brésil. Même punition, mais là, j’ai vu le coupable faire des bonds violents jusqu’à casser la ligne et partir avec mon joli poisson rouge.  C’était un bel Espadon.

Comme je suis déterminé, j’ai alors monté un vieil octopus qui avait déjà beaucoup de service et dans les instants qui ont suivi, j’ai pu récupérer une belle dorade coryphène. Mais je vous laisse imaginer ma déception quand mon équipier m’a annoncé qu’il n’aimait pas le poisson. Alors, je l’ai dégustée seul, pendant plusieurs jours, pendant que lui, il mangeait du thon, en boite…

Je n’ai donc pas remis de ligne, sauf le dernier jour et sans succès. Mais je suis sûr que la prochaine fois, je ferai mieux… Evidemment, ma motivation reste intacte.

 

Voilà donc terminé le récit d’une traversée banale. Je suis maintenant mouillé au Marin où j’ai retrouvé quelques connaissances et où je vais passer quelques jours pour tout remettre « d’équerre » sur le bateau.

A très bientôt.

Jean-Louis

Pas de bol pour ton équipier!... J'aurais certainement fais mieux. Dommage pour les escales manquées du cap vert... J'ai un peu de nostalgie de n'avoir pas embarqué mais je passe quand même un bon hiver ici avec une belle neige pour le ski et la chaleur du poelle à bois. Bon vent, Paul.

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