Finalement ma navigation en solitaire aura été de courte durée. A peine arrivé en Grèce sur l’île de Lefkas, je recevais un message de mon cousin Yann qui me proposait  de venir me rejoindre. Quelques jours plus tard, je le récupérais à Patras à proximité de l’entrée du golfe de Corinthe. C’est donc avec joie que j’embarquais un solide gaillard et marin expérimenté.

C’est également à Patras que j’ai dû effectuer les formalités d’entrée en Grèce et m’acquitter des taxes (dites » permis de navigation »), procédure plutôt compliquée avec des fonctionnaires peu complaisants. La  Grèce a dû  oublier que, comme nous, elle était en Europe ?

Notre objectif était d’atteindre la mer Egée via le canal de Corinthe.La  première étape nous a conduit jusqu’à Lépante, charmante cité dotée d’un port médiéval et célèbre par la bataille  qui mit les Turcs en déroute. Ce fût ensuite Galaxidhi d’où nous avons été visiter la cité antique de Delphes.

Enfin, voici l’entré du canal de Corinthe. La traversée fut rapide (environ 5 km entre des parois calcaires qui s’élèvent jusqu’à 75 m. Un peu impressionnant (voir  photos) et beaucoup d’émotion en pensant à tous ceux qui ont participé à la construction.

De l’autre côté, la mer Egée nous attendait avec une météo musclée, avis de coup de vent force 8, et aucune accalmie  annoncée. C’est ainsi, sous voilure très réduite, allure de largue, que nous avons attaqué le chapelet d’îles en effectuant des étapes d’une cinquantaine de miles à très vive allure. Nous avons même testé le tourmentin qui n’était jamais sorti de son sac. Seul, il nous tirait quand même entre 7 & 8 nœuds dans des conditions « plutôt confortables ».

 Après les précédentes périodes de calmes où on devait se déhaler au moteur, le bateau semblait revivre, et nous aussi… Le « Meltem », c’est du sérieux, c’est un vent fort et régulier qui réconcilie avec la méditerranée.

Nous avons donc parcouru Egine, Kitnos, Sifnos et Ios où nous avons pu admirer un splendide feu d’artifice sur Santorin. Puis nous sommes enfin remonté sur Paros où Yann a pris un ferry pour le Pirée, puis Athènes avant de rejoindre Paris.

La dernière étape dans les Cyclades, Paros, où nous sommes restés quelques  jours est vraiment celle qui nous a paru la plus intéressante. Le port principal, Paroikià,  est une ville pittoresque aux maisons serrées et ruelles étroites, couleurs blanches et bleues, parfum de jasmin, qui rappelle l’Afrique du nord. C’est aussi la ville la plus animée et la mieux approvisionnée. On y trouve à peu près tout.

On gardera en mémoire les splendides paysages riches en histoire, les  belles navigations, les tavernes, l’Ouzo, le Retzina, et la gentillesse des Grecs.

Le vent s’est maintenant calmé. Il souffle toujours du Nord , force 4 à 5, ce qui permet de faire encore de belles moyennes, et dans des conditions plus reposantes.

Je suis maintenant en route vers la Turquie . Rendez-vous avec Pascal & Jacqueline à Datça.

A bientôt...