Blog 18 incomplet en raison du manque de temps.

Blog 18 incomplet en raison du manque de temps.

Posté par : Michel
16 Juillet 2014 à 20h
Dernière mise à jour 30 Décembre 2014 à 17h
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Blog 18

 

Mercredi 9 juillet.

Navigation  et vie à bord :

A Nuuk (Godthab) (voir aussi photos). Après un petit-déjeuner qui nous a ravigoté, nous sommes allés aux renseignements. Nous avons rapidement appris que, dans le fond du bassin un peu sur la crête, une jolie bâtisse rouge était une sorte d’hôtel pour les marins de passage. Cela tombait bien, nous étions justement des marins en transit. En fait, nous pouvions y prendre des douches, faire laver notre linge et avoir une connexion Internet haut débit dont vous avez bénéficié puisque j’ai pu alimenter le blog. L’ensemble de l’établissement, par ailleurs très récent, était d’une propreté irréprochable ; les réceptionnistes très serviables et il y avait même un petit restaurant en self-service.

Mais la fin de la matinée a été consacrée au départ de Tor qui allait rejoindre sa famille en Norvège. Sur le quai, au moment de la séparation, il nous a fait l’honneur de nous remettre une agrafe de la marine norvégienne ce qui nous a beaucoup ému. Josiane et moi l’avons accompagné en taxi jusqu’à l’aéroport sur lequel bourdonnait une noria de petits quadrimoteurs peints dans en rouge intense aux couleurs de la compagnie « Air Greenland ». Le pays, avec de nombreux vols aux destinations multiples, est parfaitement desservi par voie aérienne ; cela se comprend lorsque l’on regarde une carte qui donne une bonne image de la taille du Groenland et de la complexité de son relief. Il semble cependant que certains vols locaux soient facturés à des prix très élevés notamment vers Julianehåb dans le Sud qui est une petite bourgade de moins de deux mille habitants. C’est un port généralement inaccessible de nombreux mois de l’année ; nous en avons d’ailleurs été victimes, les glaces interdisaient l’entrée au moment de notre passage lorsque nous avions fini par virer le cap Farwel.

Le même jour, profitant du taxi qui nous a aimablement renseigné, Josiane et moi avons été au dépôt de gaz pour y acquérir des bouteilles locales. Il s’en ait suivi une folle équipée grâce notamment à René (groenlandais pure souche avec un prénom français) qui, dans une incroyable séries d’allers retours pour trouver les bonnes tailles logeables à bord et la connexion qui s’y adapte a fini par se solder par l’installation à bord de quatre bouteilles, hélas en métal, d’une contenance de 6 kilos que Denis a solidement saisies dans le puits à mouillage. Eric, pendant ce temps, se battait avec les employés du bureau de poste (explications et autres arguments pour le suivi des paquets) dans l’attente de deux colis de pièces de rechange venant de France.

L’après-midi, un soleil éclatant nous a remercié de notre patience et nous avons tous pu traîner nonchalamment nos carcasses de touristes, toujours un peu chaudement vêtus car il ne faisait que 10°, parmi une population dont les jeunes femmes, dans une grande majorité, étaient très légèrement vêtues. Les terrasses des cafés avaient de nombreux clients, un petit marché, entre deux immeubles jetait une touche exotique. S’y vendait à l’encan de petits objets artisanaux pêle-mêle avec des cageots contenants de la morue ou telle autre espèce de poisson.

 

 

 

 

Jeudi 10 juillet au samedi 12 juillet 2014. (Nuuk)

Vie à bord :

Une lourde brume matinale et une température extérieure de 4°C semblait présager d’une journée un peu tristounette. Cependant, n’écoutant que notre courage, nous sommes allés en ville. Celle-ci nous a étonné par l’éparpillement des maisons joliment peintes en couleurs vives. Seules les deux avenues principales, qui forment une sorte de grande fourche, sont bordés de grands immeubles modernes. Avant d’y parvenir, en quittant d’abord le port par un escalier en bois de 192 marches (vive le sport), nous avons découvert, dans des sortes de hangars un peu déguisés en maisons, deux petits supermarchés bien achalandés. Nuuk n’est pas San Francisco mais les rues sont en montagnes russes. Au centre ville moderne, il y a évidemment tout ce qui caractérise une citée d’une certaine taille. Deux grands Supermarchés, de nombreux grands magasins et des boutiques y sont installés et les marchandises proposées au chaland sont quasiment à l’identique de celles que l’on trouve en Europe. Tenez-vous bien ! Il y a même des cocottes « Le Creusot » et beaucoup d’autres articles totalement français bien que certains aient forcément été confectionnés en Chine.

 

Dimanche 13 juillet 2014.

Navigation :

Malgré une météo défavorable, comme il fallait que nous progressions vers le Nord, nous avons appareillé sans pouvoir faire de l’eau, la station de fuel n’en disposant pas. Nous avons bien sûr commencé par un court « chenalage » pour se dégager des terres. S’en est suivi une succession de virements de bord (route plus ou moins au 270 pour l’un et au 30 pour l’autre) assez désespérants au regard de notre progression souhaitée. Le vent n’était pas spécialement fort (autour de 20 nœuds de NNW) mais la mer, toute à fait inhabituelle pour nous qui avons navigué sous de nombreuses autres latitudes, présentait une sorte d’agressivité par des vagues désordonnées qui étaient autant de coups de frein pour le bateau.

 

 

Lundi 14 juillet 2014.

Navigation :

Après une longue nuit pendant laquelle il faisait jour, nous avons tiré un grand bord vers la terre pour reprendre du « chenalage » compte tenu du coup de vent de Nord-Ouest annoncé et en train de monter. Avec l’approche des îles, comme par magie, la brume s’est dissipée et, avec l’abri, le vent a totalement molli. Nous sommes passés devant le port de MANITSOQ (Sukkertoppen) 65°24,719’N – 052°022’W et notre étonnement a été grand de voir l’étendue du village dans lequel il y avait même un grand hôtel sur la terrasse duquel nous pouvions observer les clients benoîtement prendre leur petit déjeuner au soleil éclatant qui inondait le relief majestueux qui le dominait (voir photo). Nous étant enfoncé dans le Fjord, un gigantesque glacier (le TUNU) s’étalait majestueusement sur notre tribord, exposant une longue langue glacière presque immaculée. Ayant contourné par le Nord l’île de Hamborgerland pour rejoindre un autre chenal, nous avons été accueillis par 30 nœuds de vent de face qui était accéléré par l’étroitesse du passage et la hauteurs des reliefs (1031 et 1060 m de part et d’autre). Heureusement, l’absence de Fesch nous permettait de progresser au moteur avec Grand-voile en tirant tout de même des bords. Au débouché du Fjord, dans un souci de progresser le plus Nord possible et comte tenu d’un vent calme et trompeur nous avons dédaigné le mouillage d’Agpamiut (65°39,873’N-053°09,419’W) abondamment décrit dans le livre d’Andrew WILKES.

En conséquence, vers 18 heures, après avoir sorti imprudemment mais par obligation de navigation l’étrave en dehors de l’abri des îles, quelques belles rafales de vent et une méchante houle nous ont un peu bousculée pendant trois nautiques, nous sommes passé à raz du village de KANGAMIUT dans le vain espoir d’y faire de l’eau. Nous avons finalement mouillé à quelques centaines de mètres dans un bras de mer entre les îles par 65°49,850’N et 053°21,508’W dans douze mètres de fond. Nous avons un peu regretté d’être, en début de matinée, passés trop rapidement devant MANITSOQ où nous aurions eu les ressources en fuel et eau.

Fort heureusement, Denis dont le complice Tor pour la pêche n’était plus avec nous, a embauché Josiane pour une pêche à la palangrotte et quelques beaux naïfs poissons ont évidemment mordu aux hameçons.

Nous étions tout de même le jour de notre fête nationale et nous avons arrosé cela comme il se devait sur une bonne soupe à l’oignon.

 

Mardi 15 juillet 2014.

Navigation :

La météo semblant s’adoucir bien que la dominante des vent restait obstinément Nord-Ouest, nous avons appareillé pour commencer par un « chenalage » en direction évidemment zigzagante (rien à voir avec nos libations de la veille) vers le Nord. Au sujet des chenalages, je vous conseille d’aller sur Google Earth avec un grossissement important pour vous donner une idée des milliers d’îles et îlots qui permettent une navigation abritée du large dans des chenaux parfaitement balisés.

Dans la matinée, chaque passage devant un espace ouvert au large, nous a rappelé que le flux d’air semblait vouloir persister encore un peu. Nous sommes par conséquent prudemment restés dans notre cheminement derrière les îles et îlots. Un moment, il a bien fallu tirer au large. Pour une mise en bouche, la sortie du Fjord a été particulièrement sportive. Avec un vent arrière de trente nœuds sous Grand-voile arisée et moteur, il fallait respecter trois alignements successifs pour éviter de vilaines têtes non pas de roches mais carrément de petits sommets de montagnes sous-marines qui émergeaient à peine. Je vous laisse imaginer le clapot qui allait avec, l’allure sous fausse panne et les deux nœuds de courant dans le nez, le tout dans une sorte de gigantesque marmite de tourbillons comme remués par un géant fou.

Ensuite un bord tribord amures au 275 nous conduisait au large avec un vent qui atteignait fréquemment les 30 nœuds pour finalement s’assagir en une moyenne de 25 nœuds.  Hélas, la mer était au diapason et Manevaï  sautait comme un cabri, plongeait dans les creux et bondissait sur les crêtes. Les variations en force du vent nous ont amené à fréquemment adapter la voilure ce qui signifie se capeler et se décapeler de nos cirés ce qui n’est pas une sinécure lorsque le bateau roule et tangue comme si nous étions sur des montagnes russes.

Vers 19 heures, juste avant le nième virement de bord, nous avons été croisé par le Sea Explorer, un bateau de passagers. Ces derniers, derrière les vitres du bar où ils sirotaient tranquillement leur apéritifs, pouvaient compatir sur le sort de ces fous de navigateurs, dits de plaisance, dont le voilier ballotait tel le bouchon moyen sur une mer formée. Chacun son truc !

Las de tirer des bords avec des vents capricieux qui nécessitaient de fréquents ajustements de la voilure pour garder celle du temps, nous avons opté pour un mouillage dans un chenal bien à l’abri d’une île. A 22 heures 30 nous jetions l’ancre par dix mètres de fond à l’Est de l’île INUGSUGTUSSOQ (66°28’N-53°05’W).

 

Mercredi 16 juillet 2014.

Navigation :

 Appareillage du Fjord et navigation vent arrière. A 15 heures, arrivée au port de SISIMIUT (Holsteinborg) 66°57'N-53°41'W 20 pour faire de l’eau en urgence avant de repartir vers le Nord en raison des bonnes conditions météo.

 

 

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