Blog 15 - Reykjavik

15 – Blog
Lundi 16 juin 2014. Tor ayant eu l’excellente idée d’aller à la piscine la veille, il lui a été très aisé de nous motiver et dès le petit-déjeuner avalé, nous y sommes allés (1000 ISK par personne). Nous vous laissons imaginer le bonheur de bouillir dans des jacuzzi extérieurs à 42° avec un super jet massant ou encore celui, tels des gamins de glisser dans les toboggans, le tout sous une pluie battante mais avec une arrivée dans une eau du bassin à 38°. L’extase absolue ! Le sauna quant à lui était un peu trop chaud pour nous et nous n’y avons pas traîné.
A ce stade du récit, je dois me confondre en mille excuses pour avoir distordu, « à l’insu de mon plein gré » comme dirait un certain coureur cycliste, le nom du voilier d’Andrew Wilkes (dont je vous recommande l’excellent bouquin : Arctic and Northern Waters lequel inclut en outre les îles Féroé, l’Islande et le Groenland) qui se nomme YOUNG LARRY (voir photo dans l’album) et non jung Larry comme je l’avais, étant germanophone, malencontreusement écrit. De surcroît, à ma plus grande honte, j’ai de même écorché le nom de l’épouse et équipière d’Andrew qui est en fait Máire Wilkes. Pour le tout, je suis passé à Canossa !
De retour au récit, nous avons entendu les cris de nos lecteurs et lectrices navigateurs qui veulent tout savoir sur tout. Dans le port de pêche qui abrite de très grosses unités hyperspécialisées (Tor nous a fait un cours complet) par type de poissons à pêcher, il y a une petite marina (4 pontons flottants avec électricité) 4500 ISK par nuit (cours 1 € = 154,62 ISK (couronne islandaise)) paiement en liquide ; une pompe gasoil à l’un des pontons ; le wifi est évidemment présent dans tous les cafés (les prix sont à peine supérieurs aux tarifs français) ; un container aménagé en WC chauffés et très corrects se trouve à deux pas du bassin. Deux supermarchés assez bien pourvus, ouverts tous les jours et dont les prix nous sont apparus raisonnables, sont à cinq minutes. Une escale prolongée, par beau temps, autorise de très belles balades sur les deux volcans dont le plus récent s’était manifesté de belle manière en 1973 et dont les coulées de lave ont presque obstrué le port tout en agrandissant l’île de plusieurs kilomètres carrés. La ville est coquette même si les vieux quartiers ont les stigmates de leur âge, les installations sportives sont neuves, le chauffage des habitations et des industries est fourni par géothermie. La vie nocturne, si l’on peut dire ainsi, est réduite à sa plus simple expression et même la journée, les rues sont assez désertes. Il est vrai que l’épais brouillard qui nous a rattrapé et l’insistante petite plus fine ne contribuent pas particulièrement à favoriser les activités de plein air.
L’appareillage à 14 heures s’étant déroulé sans encombre malgré un brouillard à couper au couteau, nous avons fait route à l’Ouest par mer belle et vent faible de Sud. Eric et Denis, alors que nous arrivions sur des petits fonds, ont eu la hardiesse de pêcher et cela avec succès (quatre poissons du modèle sportif fainéant car de roche et au nom imprononçable de UER (imitez le bruit d’un vomissement) (nom latin : sébastes marinus) ce qui traduit donne : sébaste ou encore dorade sébaste). Plus vite qu’il ne faut pour le dire, éviscérés, épluchés comme de vulgaires pommes de terre puis ébouillantés, leur destin cruel les conduit à devenir l’ingrédient principal d’une soupe de poisson justement bien nommée.
La nuit, (quelle nuit ????? parce qu’il fait jour la nuit, Gasp !!!!), comme d’habitude maintenant ancrée dans nos gestes du bord, je [lorsque j’écris « je » cela vaut pour chacun d’entre nous] prends un ris, je réduis le génois, je libère le génois, j’enlève le ris, j’allume le radar (pourquoi ? mais parce qu’il y a du brouillard comme chez les anglais, j’éteins le radar pour économiser le courant, je règle les voiles, je rallume le radar et je m’hypnotise à regarder tourner l’antenne sur l’écran, je regarde l’heure du quart [non pas le quart d’heure qui dure quinze minutes mais le quart qui dure deux heures ; vous suivez ?]). Stop !!!!!!!! Vous n’en pouvez plus, nous vous comprenons !
Mardi 17 juin 2014. Après avoir viré des bouées « invisibles » comme l’étoile du même nom pour les Frères de la Côte (comprenne qui pourra !) nous avons fini par arriver dans une immense marina (en fait un club de voile de deux cents mètres carrés enchâssé dans un réel gigantesque port de pêche et commercial) à Reykjavik totalement surpeuplée (30 petits voiliers et quatre voiliers passagers : nous, deux anglais et …. un français [ville de Gravelines], va savoir ce qu’il faisait là !). Nota : les photos seront prises dès que le brouillard aura le bon goût de se lever. Re-nota : si vous en avez marre des parenthèses et autres, vous pouvez toujours nous le signaler, cela ne servira à rien car nous n’en faisons qu’à notre tête mais nous en prendrons bonne note.
Nous avons été très bien accueillis et cela d’autant plus qu’en Islande, c’était la fête nationale. Evidemment, nous nous devions de faire un tour en ville. Vous pensiez naïvement que la pluie battante allait nous en empêcher. Que nenni ! D’ailleurs, un grand podium et des centaines de spectateurs donnaient le ton d’autant que le groupe sur scène scandait à l’infini des paroles mémorables que nous pouvons résumer ainsi : « tchi, tchi, tchi, tchi, tchi, tchi », le tout en sautant comme des cabris à l’instar d’une foule en délire qui, sans trop de difficulté, répétait en cœur ces paroles mémorables que nous avons gravées dans nos mémoires. Poursuivant notre ballade (cirés capelés, bottes et tutti quanti) nous nous sommes frayés un passage, nous étonnant au passage des tenues légères et peu protégées des gens (plus particulièrement les jeunes filles dont les tenues vestimentaires n’eussent pas dépareillées à Saint-Tropez en plein mois d’août). Bien sûr, quelques parapluies se promenaient au-dessus des têtes de quelques quidams ; la majorité des personnes s’en moquaient éperdument. Nous faisions « tâche » avec nos cirés rouges, identifiables à des Milles à la ronde. Qu’importe, nous nous sommes longuement promenés dans une ville extrêmement animée malgré le mauvais temps, nous frayant parfois le passage dans une foule dense. Sans surprise, nous observions que l’activité majeure se tournait vers le tourisme tellement les commerces en faisaient commerce (drôlement dit non ?). Les chalands étaient nombreux et nous avons même rencontrés, devant la cathédrale, un couple de français que nous vîmes précédemment à WESTMANNEYJAR.
Revenons un instant sur la cathédrale (dès qu’il n’y aura plus de brouillard, je ferai une photo). Il s’agit d’un édifice imposant dans tous les sens du terme. Reprenant approximativement l’architecture de tuyaux d’orge, le bâtiment domine la ville dont la géométrie globale (aparté : Robert me comprends-tu ?) rappelle néanmoins la pointe d’un « pilum » romain ou alors d’un outil identiquement « trucideur » viking. Tout en béton mais très aérienne, une voute en copie gothique d’une hauteur impressionnante conforte l’impression de solennité de ce lieu de culte dont, les banquettes, astucieusement réversibles, permettent d’assister aux concerts d’orgue (instrument absolument imposant) donnés en ce lieu qui appelle au recueillement.
Non ! nous n’avons fait aucune pause dans un café Wifi contrairement à ce que certains d’entre vous allaient penser !
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