Blog 14 - au port à WESTMANNAEYJAR

Blog 14 - au port à WESTMANNAEYJAR

Posté par : Michel
15 Juin 2014 à 22h
Dernière mise à jour 30 Décembre 2014 à 17h
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14 – Blog

 

Mercredi 11 juin 2014. Le matin nous nous sommes levés, le port étant enveloppé dans un épais brouillard. Qu’importe, il avait été décidé d’appareiller ce qui a été rondement mené après avoir reçu quelques visites dont celle du skipper d’un vieux gréement qui nous a gentiment apporté du saumon. Moere du Jung Larry qui avait également rejoint Tórshavn est également venue nous saluer. C’est donc au radar par pétole, en effectuant par ailleurs une veille très attentive que nous nous sommes mis en route pour contourner l’île de Streymoyr par le Sud. La densité de la brume était telle qu’elle inspirait une sorte d’oppression comme si des Trolls ou d’autres créatures maléfiques allaient surgir pour nous avaler. Après le cap de Kirkjubøenes, nous avons eu la chance de voir les nappes de ce lourd coton se déchirer pour ne laisser cependant qu’un plafond, méchant obturateur d’un soleil vainement espéré. C’est ainsi que nous sommes passés devant Kirkjubøur, cette-fois vu depuis la mer. Un fort courant favorable nous a fait traverser de violents remous sans encombre. La progression dans ce bras de mer (Vestmannasund) était ainsi devenue féerique. Nos yeux n’avaient de cesse que d’observer tel tombant, telles chèvres gambadant sur des falaises vertigineuses, tels masures ou villages éparpillés en habitats dispersés, telle cascade tombant dans la mer avec fracas ou encore ces failles dans les montagnes taillées comme par le démesuré couteau d’un géant. Si le déjeuner a pu être pris en terrasse (le cockpit évidemment) sous un soleil ayant fait une timide apparition, la sanction n’a pas tardé sous la forme d’une pluie fine et pénétrante qui nous aura accompagné jusqu’au mouillage. Qu’importe, les paysages étaient tellement majestueux, à presque couper le souffle (les photos n’arrivent pas à en figer toute la splendeur) que les plus courageux, dégoulinants, restaient à l’extérieurs alors que d’autres ne faisaient que de fugaces apparitions pour s’en imprégner les rétines et prendre des photos. C’est ainsi qu’un paresseux requin pèlerin (voir photo) a daigné venir nous saluer pendant quelques instants de sa très lente nage de celui qui ne craint personne fusse un voilier de plusieurs tonnes. Après avoir contourné le Nord de l’île sous d’impressionnantes falaises qui abritent des milliers d’oiseaux sur des vires étroites et zébrées de guano et, étant restés sur un échec lors d’une petite tentative de pêche, nous rentrions dans le bras de mer qui file vers le Sud et Tórshavn (béotiens, vous vous demandez évidemment pourquoi nous ne sommes pas montés par là. La réponse est simple : un pont et des lignes haute-tension (Sundalagid par 62°12,51’N et 007°00,30’W) y font un barrage d’une redoutable efficacité et dissuadent les marins les plus téméraires notamment ceux dont le tirant d’air est incompatible avec un passage en force.). Un premier mouillage qui laissait entrer la houle a été abandonné et finalement nous avons trouvé un petit port de pêche, Haldarsvik (62°16,53’N et 007°05,48W), qui nous a aimablement accueilli sur d’improbables pannes flottantes, survivantes d’anciennes cages pour l’élevage des poissons en pleine eaux. Tor, frustré de n’avoir rien pêché lors de notre tentative de l’après-midi, le nez en l’air et ayant finement observé le retour au port d’un pêcheur, est parti en mission exploratoire. Un clin d’œil à peine plus tard, il est revenu à bord avec une cagette remplie de langoustines manifestement mécontentes de leur sort. Comme le pêcheur avait interdiction de nous vendre les produits de sa pêche, nous avons procédé selon les temps anciens, c’est à dire par troc. Une bouteille de Côtes de Bourg, aussi introuvable aux îles Féroé que des liasses de billets de 500 € dans la poche d’un mendiant, nous a semblé faire affaire. A sa deuxième rotation pour s’acquitter de notre part de marché, Tor est revenu, hilare, nous expliquant que notre ami pêcheur avait trouvé la négociation injuste à notre détriment, nous a en sus offert de beaux filets de morue. Inutile de vous dire que les braves bestioles, que nous ne supportions pas de voir souffrir, ont, avec la participation coupable de tout l’équipage, fini en un rien de temps dans nos assiettes accompagnées par l’aïoli de rigueur (voir photos).

Jeudi 12 juin 2014. Après une bonne suit d’un sommeil réparateur, malgré des prévisions météorologiques annonçant peu voir pas de vent, nous nous sommes courageusement mis en route. D’abord sous un épais brouillard ; cela va de soi. Puis, par pétole virulente (vous vous rappelez bien sûr du sens de cette expression) mais par forte houle de Nord-Ouest, nous avons mis le cap sur l’Islande. Un peu de vent relativement favorable pendant la journée nous a permis de nous déhaler avec peine mais sans le bruit du diesel. Ouf !

Vendredi 13 juin 2014. Comme nous ne sommes pas superstitieux car cela porte malheur, nous sommes restés en mer (de toute façon nous n’avions pas le choix) et vers 2 heures 30 toujours en route pour l’Islande, une calmasse abominable nous a scotché sur place en faisant battre les voiles à nous en arracher le cœur. Alors moteur évidemment jusqu’au petit matin vers 7 heures où, enfin un souffle d’Est de plus en plus soutenu a bien voulu nous pousser vers notre destination. Nous passons sur la vie à bord que nous vous laissons imaginer ; nous y reviendrons. Dans l’après-midi, quelques rorquals sont venus nous rendre visite en faisant les malins pour que nous ayons des difficultés pour les prendre en photo. Le soir, après le dîner, comme annoncé par les Gribs (non, il ne s’agit pas de petits extraterrestres mais de fichiers informatiques qui donnent les directions et forces des vents pour un secteur que nous sélectionnons ; on vous fera un dessin) le vent après avoir nettement molli, nous a abandonné mais la houle et le brouillard sont restés.  Nous n’étions pas seuls en mer car un bateau de pêche naviguait pratiquait de conserve avec nous à une distance d’une dizaine de nautique. Evidemment, compte-tenu de la densité du brouillard, nous ne risquions pas de le voir même s’il avait été à 200 mètres de nous.

Samedi 14 juin 2014. Journée ordinaire en mer (vent, pas de vent, attente des gribs, repas, navigation, manœuvres etc.). Appel des Coast-guard qui veulent tout savoir et un mail de l’équipage en sus. Nous nous sommes docilement exécutés craignant que la consule d’Islande ne soit inquiète de savoir si nous allons arriver pour lui demander des comptes.

Dimanche 15 juin 2014. Dans la vaine attente de vent, un petit coup de brise Perkings nous a fait avancer dans la bonne direction. Les vents du Sud se sont toujours faits attendre et c’est soudain, 30 nœuds d’Est qui nous ont gonflé les voiles pour nous propulser vers WESTMANNAEYJAR (63°26,45N et 020°16,17W) après avoir rattrapé Jung Larry lequel nous avait dépassé dans la nuit (enfin lorsque je dis nuit, il faut comprendre le temps pendant lequel il fait nuit en France car ici, c’est raté, c’est clair à bloc). Après les contacts habituels avec le « Harbour master », et notre entrée au port, nous avons tourné les amarres vers 15 heures. La visite du douanier s’est déroulée dans de parfaites conditions et nous avons pu rejoindre après une brève visite de la coulée de lave (voir Internet pour des informations complètes sur l’île) de 1973, un passage aux deux épiceries du village notre stationnement actuel au ………… bistrot du coin !

Bjr . ça beau être le jour permanent , la visibilité me semble moins bonne que celle de nuit . Avec la grille sur google earth on vous localise très bien . Régalez vous ; encore 110 miles environ pour toucher la capitale de l'Islande , île très fascinante. Bon vent

ou sont les nouvelles photos de la baleine et du requin ? :-) Bise & bon vent !!!

Éric, et les 4 autres co-locataires ! Je vous lis.... Je vous suis... Je pense bien à vous ! Alors "bon vent" ! Éric.... J'ai eu Quentin ce soir au Tél ... quel bonheur ! Trop de glaçons gâche le bon vin, alors n'abusez pas !!!!! Je t'embrasse bien fort, Éric ! Allez.... Des gros bisous aussi pour tes co-équipiers ! Joëlle

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