Blog 11 aux îles Féroé

Blog 11 aux îles Féroé

Posté par : Michel
08 Juin 2014 à 16h
Dernière mise à jour 30 Décembre 2014 à 17h
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11 – Blog

 

Vendredi 6 juin 2014. A 18 heures, comme prévu, nous avons appareillé après avoir constaté que nous allions bénéficier d’un vent d’Est. En quittant la rade, nous avons eu l’énorme surprise de voir surgir du temps le navire HEBRIDEAN PRINCESS qu’Achille Rutabaga avait spécialement affrété, ayant facilement résolu son enquête précédente dont nous vous narrerons les conclusions un de ces jours, pour nous rejoindre après avoir eu connaissance de nos démêlées avec madame la consule de Reykjavik.

Sans nous laisser distraire, nous avons poursuivi notre route en tirant quelques bords de près pour nous dégager des terres avec 15 à 20 nœuds de vent apparent ce qui nous a mis à une gîte confortable dans une mer peu agitée. Sans surprise, nous observions que la température de l’eau de mer tendait à descendre vers les 10° C ce qui n’incite personne à prendre un bain ; nous verrons aux îles Féroé si Tor et Denis, nos deux irréductibles oserons mettre un doigt de pied dans cette eau glaciale. Dans la nuit, les renforcements occasionnels de vent nous ont amené à prendre et relâcher un ris et /ou un tour au génois. Pendant le quart de Josiane, un épais et inquiétant brouillard est soudainement venu se plaquer à la surface de l’eau, réduisant progressivement la visibilité. Un navire de pêche qui faisait route vers nous est apparu comme un fantôme à moins de cent mètres pour disparaître aussitôt, avalé par la brume. Le radar est indispensablement venu prendre, sinon le relai, du moins une importance équivalente à l’AIS car, comme chacun le sait, tous les navires ne sont pas contraints à s’équiper d’un tel dispositif. La veille se poursuivait à la table à carte, un regard inquisiteur régulièrement jeté sur l’écran radar afin de parer tout danger. Bien sûr, ce brouillard a persisté toute la nuit jusqu’au petit jour.

Samedi 7 juin 2014. Le bord s’est réveillé petit à petit et comme nous étions bâbord amures avec une trentaine de degrés de gite, 22 nœuds de vent et une mer peu agitée, chacun a vaqué à la préparation de son propre petit-déjeuner et même les sacro-saints toasts grillés ont manqué à l’appel. Eric, pour sa part s’est perdu en conjonctures devant le Navtex appareil qui d’habitude crachait des mètres de papier de prévisions météo et autres avis aux navigateurs, et qui était, là, résolument muet. Michel lui a rappelé qu’il avait été victime à Marseille d’un tel phénomène, qu’il avait jeté l’appareil pour en acquérir un neuf alors que c’était la station émettrice de Toulon-La-Garde qui était en panne depuis plusieurs semaines. A treize heures, tout est rentré dans l’ordre et les prévisions météorologiques tombaient comme à Gravelle, mangeant le précieux papier (parce que ce Navtex fonctionne à l’ancienne avec un rouleau de papier) dont les rouleaux commencent à se faire aussi rares que le papyrus pour un égyptien ou les tablettes d’argile pour un scribe romain. Dans la journée, la compétition de cuisine a évidemment repris ; Josiane le midi et Tor le soir ont rivalisé d’ingéniosité dans le combat épique mené contre Denis, le tout pour le plus grand plaisir des papilles gustatives de chacun. Eric et Michel, dont les compétences culinaires sont très basiques pour ne pas dire nulles se placent cependant en consommateurs avertis et attentifs.

Eole nous étant manifestement favorable, Manevaï taillait résolument sa route autour de 7 nœuds de moyenne, passant bien à la vague sous près bon plein, un ris dans la Grand-voile et un tour au génois. Sans discontinuer nous croisions sans les voir mais en les suivant par les signaux AIS qu’ils émettent, de très nombreux bateaux de pêche aux routes paraissant étrangement aléatoires mais qui collaient manifestement aux contours de profondeurs bien précises. Les poissons n’ont aucune chance de se soustraire à cette meute de prédateurs dont nous, avides consommateurs, apprécions tellement les prises lorsqu’elles sont dans nos assiettes.

En début de soirée, une visibilité manifestement réduite à moins de trois Milles nous a fait prudemment remettre le radar en fonction pour éviter toute surprise qui ne saurait être que désagréable.

Dimanche 8 juin 2014. Un épais brouillard d’où l’on s’attendait, chaque instant, à voir surgir la proue d’un drakkar Viking nous a enveloppé toute la nuit. L’arrivée vers les îles Féroé avait alors quelque chose de magique. Petit à petit, comme par pudeur, les reliefs des îles ont émergé, déchirant le voile de brouillard par lambeaux comme si celui-ci répugnait à les laisser paraître. (Nous nous posions alors la question de savoir comment les vikings pouvaient bien s’orienter dans une telle purée de pois qui semblait perpétuelle. Heureusement, grâce à l’immense culture générale d’Achille Rutabaga, nous savions qu’ils utilisaient un minéral translucide pour toujours savoir, que ce soit par temps couvert ou par épais brouillard, où se trouvait le soleil.) Nous apercevions alors, à l’approche du port, clouées sur des pentes relativement abruptes et totalement pelées, de mignonnes maisons aux couleurs vives. Le port est principalement à destination commerciale et la marina, assez sommaire est nichée en fond de rade. Nous avons été accueillis, sur instructions de la capitainerie, à couple d’un grand voilier suisse (si, si cela existe ! Rappelez-vous, ils ont même gagné une America Cup ; c’est dire !) dans l’attente de la visite d’un jeune douanier qui est venu faire les formalités à bord.

La ville qui compte tout de même 18 000 habitants a, tout près du bassin, un petit groupe de maisons accolées est coiffé d’une toiture végétale (voir photo. Mais qui tond le gazon ?). La capitainerie étant fermée, nous avons vaqué aux petites corvées du bord avant d’aller visiter la ville dans l’après-midi.

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