7 – Blog

Mardi 27 mai 2014. A 9 heures 45 précises, après avoir très très aimablement prié le skipper du voilier qui s’était mis à couple de bien vouloir (désolé pour le dérangement) nous permettre d’appareiller car, justement, c’était à cette heure que le pont basculant faisait fonctionner sa machinerie pour libérer les eaux emprisonnées dans ce bassin à flot. Hélas, trois fois hélas, c’était bien au diesel que nous faisions route toujours plus au Nord. D’abord porté par le courant, Tor, en norvégien aguerri à suggéré que nous mouillions dans une petite baie abritée en laissant passer la renverse. L’idée a été adoptée avec autant plus d’enthousiasme que Tor promettait de pêcher pour garantir le repas du soir. Notre déception a été vive de constater que les techniques de pêche de notre ami n’étaient manifestement pas connues des poissons locaux qui ont dédaigneusement boudé les appâts pourtant appétissants. Nous nous sommes évidemment vengés sur les provisions du bord heureusement très abondantes. Le courant devenant favorable, le mouillage a été rapidement relevé. Une petite brise de terre nous a permis de progresser à la voile à 6 nœuds. Avec la nuit, nous avons eu l’immense surprise de subir des vents nuls, des souffles à 25 nœuds et des changement de direction d’Eole dignes des sautes d’humeur d’une adolescence capricieuse.

Mercredi 28 mai 2014. Comme tout à une fin, c’est après de nombreux virements de bord et avoir louvoyé entre une multitude de bateaux de pêche en action de pêche que nous sommes arrivés dans un joli port bien abrité par tous temps au doux nom de TARBERT . Evidemment, cet arrêt était essentiellement conditionné par l’impérieuse nécessité de faire du gasoil.  La chose a été rondement menée au quai des pêcheurs pour un service avec une pompe qui devait probablement remonter à l’antiquité (voir photo). Le paiement des 500 litres embarqués s’est fait à l’épicerie (si, si !!!) par Michel qui maîtrise l’anglais à la perfection, sous la torture, comme chacun le sait. Ces formalités accomplies, après un petit tour en ville notamment parce-que Denis devait trouver du poisson pour le repas du soir (il entre ainsi avec brio dans la compétition du meilleur cuistot du bord), l’appareillage a été rapide pour un petit bond de huit Milles à destination du canal de CRINAN par 56° 00’ Nord et 005°26, 8’ Ouest.

Excursus : Petit rappel historique : Le canal de Crinan a été construit entre 1793 et 1801 avec des amélioration complémentaires apportées en 1816 (Napoléon était alors à Saint Hélène). Les écossais, ces chauvins, prétendent que le canal de Crinan est l’une des voies navigables d’Ecosse des plus pittoresques et constitue (sic) un vrai trésor, connu des marins autour du monde pour ses éclusiers si sympathiques et sa spectaculaire campagne environnante des Highlands (stop, je n’en peux plus ; une vérification in situ s’impose et vous sera rapportée !).

Puisque nous en sommes aux dérives épistolaires, il faut que vous sachiez que consécutivement à la précieuse collaboration d’Achille RUTABAGA, célébrissime détective dont nous vous avons déjà décrit les exploits, il nous a été rapporté que les milliers de fidèles lecteurs attentifs que vous êtes n’ont pas tous compris qu’il y a deux albums photos (à voir de toute urgence). Michel, le scripteur, s’emmêle régulièrement les pinceaux ou le clavier et rame un peu pour ramener les photos à une taille de guêpe d’autant plus que les temps de présence dans les pubs (lieu exclusivement consacré à l’informatique comme chacun le sait) sont généralement relativement réduit et la cloche (comprenne qui pourra ! « Bobby Lapointe ») sonne irrémédiablement à 23 heures.