Dublin et avant

5 – Blog
En préambule à cette nouvelle note voici un avertissement au lecteur.
Nous mesurons la naïveté de nos écrits qui doivent surprendre ceux d’entre vous qui sont des marins aguerris et qui s’attendent à des récits épiques voire dramatiques. Il convient d’attirer votre attention que ce blog sert également à relater notre quotidien ; qui à une épouse et pour d’autres à de la famille ou des amis. Enfin, les milliers de lecteurs qui suivent nos pérégrinations réclament un suivi au micron de la vie du bord. Dont acte !
Jeudi 22 mai 2014. La fin de la journée du mercredi s’étant passé à terre à Wexford (et non pas Weckford comme nous l’écrivîmes à tord), aucun événement marquant n’est à signaler. Donc, on ne signale rien quoique nous pourrions vous parler du fort courant de marée qui afflue et reflue dans le bras du fleuve où nous étions mouillés sur bouée. Après des dernières courses à terre, l’appareillage jeudi à très exactement 12h42’36’’, une heure avant la fin de la marée montante de notre position par 52°20,1’N et 06°27,0’E (c’est pour indiquer à ceux qui n’ont pas trouvé Wexford où cela se situe en Irlande), s’est déroulé sans anicroches. Malgré un vent d’environ 20 nœuds de Nord-Est, la sortie de l’embouchure ne présentait aucune difficulté bien qu’il faille suivre le balisage des 21 portes sans trop en dévier et cela malgré des eaux plus hautes qu’à l’arrivée. Les phoques étaient toujours là pour saluer notre sortie mais à l’extérieur le globicéphale qui nous avait gratifié d’un joli saut à l’aller était aux abonnés absents.
En route, par mer modérée et un vent devenant NNE et variant autour des 20 nœuds, l’allure au près serré (GV haute et Foc 1 endraillé sur l’étai volant en prévision d’un coup de vent annoncé par le bulletin météo, car la manœuvre risquait d’être humide si cela n’était pas anticipé) est restée confortable avec une houle légèrement de travers. Hélas un cap au 92 et les courants devait inévitablement rallonger la route vers notre destination souhaitée qui restait l’île de Man. A la demande insistante de Tor dont l’appétit féroce est légendaire jusqu’au confins du monde, nous devions garder une « route alimentaire » c’est à dire une allure compatible avec un dîner avec seulement une trentaine de degrés de gîte. Evidemment, annoncé, le coup de vent nous est tombé dessus mais restait compatible avec la voilure en place. Toujours route surface au 70° et fond au 92° nous foncions vers la côte anglaise dans le vain espoir que le courant allait, tôt ou tard, sinon s’inverser, du moins faiblir. A l’approche de la côte, vers minuit, le vent a faibli pour s’établir à 15 nœuds pendant une bonne demi-heure, la vitesse surface chutant à 3 kts. Eric et Michel ont été à la manœuvre pour affaler le foc 1 en prévision d’envoyer le génois. Peste et damnation, à peine exécutée, les mains gelées par les douces températures anglaises, le vent a repris toute sa force et a presque instantanément atteint le coup de vent. Par conséquent, retour à la voilure initiale pour, dans la nuit, prendre le cap de Dublin, l’île Man étant manifestement hors d’atteinte en raison principalement d’une mer forte mais surtout chaotique. Il a fallu finir par affaler définitivement le foc pour envoyer la trinquette.
Vendredi 23 mai. Vers 12h15, après avoir virés les marques et bouées pour l’approche, nous rentrions au port de Dun Laoghaire (53°18,17’N et 06°07,72’E) près de Dublin dans un bassin parfaitement abrité pour un amarrage sur pannes flottantes. La marina est moderne ; le bureau du port prend les empreintes digitales de l’équipage pour l’accès au bassin ; les douches, sur une péniche sont parfaites, celles de l’immeuble du port sont quant à elles géniales. La ville était un peu triste lors de notre visite après 19 heures, le travail du bord (Eric) et le lavage du linge (Josiane, Michel, Tor, Denis) dans la laundry du port ayant « mangé » du temps.
Samedi 24 mai. Après un petit-déjeuner consistant, Denis s’était attaqué à la vidange du moteur (voir photo) pendant que le reste de l’équipage vaquait à des taches plus anodines en ville. L’après-midi a été consacré à la visite de Dublin et plus spécialement au quartier malicieusement nommé « Temple Bar » (allez savoir pourquoi !). Austère est la ville mais joyeux et un tout petit peu enivrés (hum) tels sont les plus jeunes autochtones. Les jeunes filles portent des tenues estivales très surprenantes et particulièrement aérées malgré une pluie fine glaçante qui perce même nos vêtements de pluie. Fort heureusement, l’un des rares Pub qui n’était pas trop bondé de monde a bien voulu nous servir quelques pintes de Guiness car c’eût été criminel de quitter la ville sans tremper nos lèvres dans ce divin breuvage. Un train mène à la ville (5,75€ l’aller retour en 20 minutes de trajet) tous les quarts d’heure. De retour à bord, après le briefing météo et le choix judicieux d’appareiller le lendemain en fin de matinée chacun d’entre nous a rejoint sa couchette (lit de bateau où l’on dort) pour une bonne nuit de sommeil avant une navigation qui risque de se faire par « pétole » (pas de vent).
Dimanche 25 mai. On ne vous reparle pas du petit-déjeuner ; vous avez forcément compris que nous en prenions un tous les jours. Nous avons donc fait un complément de vivres frais et hop, c’est le départ. Cette fois, c’est l’île Man, parbleu !
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Anonyme (non vérifié)
25 Mai 2014 - 12:00am
How many Guiness? Love from
Anonyme (non vérifié)
27 Mai 2014 - 12:00am
Je me délecte à la lecture de