Nos derniers mois en Polynésie Française
Nos derniers mois en Polynésie Française
Nous avons terminé l'année 2018 en France et reçu un chaleureux accueil tant de la part de la famille que de nos amis terriens.
Un petit tour, au salon nautique, début décembre à Paris s'impose à nous pour découvrir les dernières technologies marines. Noël, fêté à plusieurs reprises, a permis d'embrasser toute la famille. Pour le 31 décembre, nos amis navigateurs Bruno et Marie-Hélène, également en France nous invitent pour un tour du monde en "ballon". Bruno, fin cuisinier et oenologue avait prévu 1 nectar pour chacun des 3 caps (cap Horn, cap Leuwin, cap de Bonne Espérance) et, bien sûr avec les plats qui vont bien avec. Aussi, pour reprendre le bon mot de Géluck, nous avons fait le tour du monde en ballon (de rouge) ! Ce fut une soirée inoubliable.
En France, il avait neigé la veille de notre arrivée et il a neigé le lendemain de notre départ. Je rêvais pourtant d'une bonne bataille de boules de neige ! ça sera pour l'an prochain.
La chaleur humide qui régnait sur Tahiti à notre retour nous a anéanti. Dès 7h30 du matin, nous baignons dans notre jus ! Difficile de s'activer dans ces conditions. Heureusement les baignades dans le lagon nous rafraîchissaient un peu, l'eau étant à 30°C.
Début février, sur Tahiti, c'est le Festival International du Film Océanien. C'est l'occasion, pour nous, de découvrir à travers les documentaires, un grand homme, un Kanack, en la personne de Jean-Marie Tjibaou. Homme intègre, au passé religieux, il fut assassiné par un ultra indépendantiste le 4 mai 1989 pour avoir signé les accords de paix avec Jacques Lafleur et Michel Rocard en juin 88. Nous découvrons aussi la politique d'immigration de l'Australie avec le film sur "Christmas Island". Les crabes endémiques de cette île sont très protégés alors que les demandeurs d'asile sont isolés, les familles séparées, dans un camp de haute sécurité, pendant de longues années. Le FIFO est vraiment intéressant et très instructif sur le monde océanien. C'est une mine de renseignements. Et, nous rêvons avec le film " le mur aux 700 requins" de la passe sud de l'atoll de Fakarava dans les Tuamotu où nous projetons de plonger.
Nous avons reçu une très mauvaise nouvelle, d'un bateau ami "Sweet Chariot", qui nous a glacé le sang. Nous avions joué aux linehandlers sur ce bateau en janvier 2018, au moment de son passage du canal de Panama. "Sweet Charriot" naviguait au large de la Nouvelle Zélande quand un orage éclata. Il a reçu la foudre sur son mât de misaine, la cale moteur a éclaté et le chien a explosé dans le même temps. Leurs propriétaires, Toby et Samantha ont juste eu le temps de se réfugier dans leur radeau de survie. Ils ont dérivé pendant 3 jours avant d'être repérés par les gardes côtes australiens. Histoire terrible que la leur, ils se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Aujourd'hui, remis de leurs émotions, pas découragés, nous savons qu'ils ont racheté un bateau pour continuer leur périple.
Nous sommes retournés sur Mooréa pour la 3eme fois. Cette fois, ce n'est ni avec la fille de Max, ni avec sa soeur mais avec Bruno et Marie-Hélène et leur amis. Nous sommes partis en premier, mais Bruno et Marie-Hélène sur leur 16m ont eut vite fait de nous rattraper et sont entrés en premier dans la baie d'Opunohu. Soirée au Tiki Village, un grand moment où nous assistons à la cuisson des denrées au four tahitien, des danses, et un délicieux repas de gala.
Bruno et Marie-Hélène, nos amis. Le grand four tahitien
Cochon de lait cuit dans le four. https://youtu.be/i8YmJ_bZk0c film sur les danses du feu Tu dois copier l'adresse et le coller dans ton navigateur pour accéder au film.
La soirée se déroule dans la bonne humeur et la franche rigolade surtout lorsque nous sommes invités à danser le tamouré ! Le lendemain, Bruno nous propose une location de quad avec guide pour visiter l'île. Certes, l'engin est plutôt bruyant mais en bande cela peut être sympa et rigolo. Trop timorée pour conduire ce genre d'engin sans retarder tout le monde, je laisse Max le faire. Il s'en sort très bien ! Un peu crispée au départ face aux descentes boueuses des chemins, après quelques minutes je me détends et profite du paysage. La montagne magique fut, en partie, le lieu de tournage du premier film sur les révoltés du Bounty.
Après cette spectaculaire journée, nous levons l'ancre, direction l'île sous le vent de Huahiné. Cette île est une de nos préférées à Max et à moi. Son beau lagon très poissonneux regorge de magnifiques bénitiers et de très beaux coraux. Nous restons une journée de plus sur cette île pour profiter en palmes, masque et tuba de toutes ces beautés . Bruno et ses amis sont partis vers l'île mythique de Bora-Bora où nous les rejoignons le lendemain. Le temps est compté pour les amis de Bruno qui doivent reprendre l'avion dans quelques jours. Le célèbre restaurant "Bloody Mary" nous accueille pour un soir.
Vue de Mooréa depuis Tahiti. Mooréa est très souvent coiffé par un joli nuage.
De retour sur Tahiti, Bruno nous initie au sextant ! La théorie est un peu nébuleuse pour moi ! Le théorème de Thalès passe encore, mais les sinus et cosinus sont très loin dans ma mémoire. Les distances sont tellement énormes que l'on considère à l'échelle terrestre que les droites qui se croisent dans l'espace inter-sidéral, sont parallèles. La voute céleste est passionnante. J'y découvre Beltégeuse, la croix du sud, la fausse croix du sud qui est plus sud que la vraie. Bruno manie les calculs très lestement. Max s'en tire un peu mieux que moi. Mais, par sécurité, nous continuerons à nous fier au GPS plutôt qu'à nos improbables calculs !
Le 5 avril, nous partons vers les Tuamotu, direction l'atoll de Tikéhau. La météo est bonne et annonce un vent de secteur est avec une petite composante sud. Tikéhau est à 30° de Tahiti, aussi, nous ferons un bon près. Le vent est au rendez-vous, nous filons bien avec les voiles sur notre bâbord et l'écume fait chanter la coque. A un moment donné, nous apercevons sur le GPS, l'AIS d'un bateau qui se trouve juste sur la même route que nous. Un peu moins rapide que nous, d'1/2 noeuds, les paris sont ouverts sur le moment où nous allons le doubler. A 17h00, Max s'aperçoit que le bateau a fait un écart sur babord et qu'il ne bouge plus. Plusieurs hypothèses nous viennent en tête comme le changement de voile pour préparer la navigation de nuit. A 17h30, il n'a toujours pas redémarré ! Que se passe -t-il ? La nuit tombe, une nuit noire sans lune. La situation nous inquiète. Est-il pris dans un filet ? A t-il reçu la foudre ? Nous avions vu des éclairs au large. Nous tentons des appels radio qui restent sans réponse. Sans doute sont-ils trop occupés sur le pont ? Nous décidons de nous diriger vers eux afin de leur porter assistance, si nécessaire. Nous ne sommes plus qu'à quelques miles de lui. Par précaution nous prévenons le JRCC(CROSS) de Tahiti de la situation en donnant le n° MMSI qui apparaît sur l'AIS. Après quelques minutes le JRCC nous rappelle et nous informe que ce bateau n'est pas un voiler mais un pêcheur !! Il est donc en pleine action de pêche ! Vite, il faut que nous nous en éloignons si l'on veut ne pas être pris dans ses filets ! Mais, en virant de 10° sur tribord, nous sommes au près très serré, à 30° du vent ! Mais, ouf ! ça passe ! Belle rigolade après coup !
Nous arrivons à la passe de Tikéhau le samedi matin, sur les coups de 13h00. Normalement, c'est courant entrant. Nous sommes toujours un peu inquiet de prendre ces passes surtout quand nous ne les connaissons pas. Max prend l'alignement et pousse le moteur. Je garde les yeux fixés sur le GPS et surveille la vitesse fond. A un moment donné, je lis une vitesse de 0,8 noeuds bien que le moteur soit déjà 2500 à tours ! Max pousse alors le moteur à fond ! Il ne s'agit pas de reculer dans les remous ! Trente minutes après, nous mouillons par 9m de fond et 50m de chaîne. A Tikéhau, nous repérons de jolis site. Armelle, une amie de France doit venir passer 3 semaines de vacances à bord de "Légende du Val". Nous lui préparons un petit parcours avec la visite des atolls de Rangiroa et de Tikéhau en plus de Tahiti.
Le 9 mai, nous accueillons donc Armelle à bord. Nous sommes revenus sur Tahiti pour la cueillir à l'aéroport et dès le 10 mai, nous remettons les voiles. La météo n'est pas terrible. Le vent est faible, mal dirigé, de secteur NE, avec une mer agitée. Aussi, faisons-nous escale à la pointe vénus, au nord de Tahiti. Le lendemain, la météo nous sera un peu plus favorable mais pas suffisamment pour aller à Rangiroa directement. Nous serons contraints à des virements de bord et passerons donc 2 nuits en mer. A Rangiroa, nous retrouvons Bruno et Marie-Hélène. Ils ont, eux aussi, un invité à bord. Le soir, nous dinons tous ensemble "chez Lili". Lili, c'est le sourire de Rangiroa. Elle tient un restaurant du côté de la passe de Tiputa. Lili ce n'est pas son vrai nom. Son vrai nom, personne ne le connaît ou très peu de gens. Son snack est ouvert le midi et, le soir c'est uniquement sur réservation. Lili a un sourire pour chacun de ses clients, même ceux qui ne disent pas bonjour ou ia orana, ou good morning. Pour eux, elle fait un peu la tronche au départ avant de leur donner son sourire. Lili cuisine bien, avec amour comme elle dit. Elle n'est pas d'ici. Elle est née du côté de la Réunion ou de Madagascar.
Lili fait tourne la tête aux lecteurs !(impossible de mettre la photo à l'endroit !) Menu fait maison.
Aileron d'un requin de lagon, le pointe noire.
Le lendemain, armés de nos palmes, masque et tuba, nous profitons du site de l'Aquarium de la passe de Tiputa. Là, Armelle connaît sa première frayeur avec un requin. Elle ne pensait pas un jour partager son bain avec ces petites créatures ! Armelle rassurée par le coté inoffensif des requins pointes noires, nous continuons la baignade lorsqu'une grosse murène nageant en pleine eau, la surprend plus encore que le requin !
Sur Rangiroa, un oenologue français a eu l'idée de cultiver de la vigne. Elle pousse sur le sable corallien, dans un motu près de la passe de Tiputa. Ce terrain donne un caractère très personnel au vin. Nous allons faire un tour dans sa cave.
Spécialiste du blanc ; son blanc de corail est inimitable.
Il cultive aussi de la canne à sucre et produit du rhum.
Le lendemain, retour à l'aquarium. Des poissons de toutes les formes et de toutes les couleurs font notre ravissement. De retour sur le bateau, nous feuilletons les guides et faisons la différence entre un poisson zancle et un taurillon, entre une blennie mimétique et un labre nettoyeur etc... Le soir nous décidons d'aller prendre l'apéro à l'hôtel. Il est un peu plus de 19h30, quand nous assistons à une scène de prédation. Un banc de poissons s'est fait entourer par plusieurs requins, des requins pointes noires et des requins citrons qui font un véritable festin. C'est à la fois impressionnant et fascinant ! Les poissons sautent de partout, et l'agilité et la force des requins impressionnent. L'hôtel est sur pilotis ce qui permet d'observer le lagon.
Rangiroa possède d'autres merveilles que nous allons montrer à Armelle. Direction le sud de l'atoll pour visiter les foé, ces roches coralliennes surélevées et déchiquetées par l'océan et le vent. Panorama unique de toute beauté :
Immobile dans ses eaux limpides, l'atoll se laisse dévorer par la mer qui le ronge. Les plages de sable blanc qui bordent les cocoteraies se voient ponctuées de grands arbres déracinés. Sur le bord, le littoral se creuse, laissant apparaître les racines des prochains cadavres. Les foé, ces structures coralliennes ne peuvent plus assurer la défense de l'atoll. Ils se dressent face aux vagues de l'océan, telles des dentelles acérées qui attendent un peu du sang de l'imprudent et maladroit visiteur, comme pour se venger de leur funeste destin tout en leur offrant un paysage unique d'une rare beauté.
Ici, c'est un tamanu déraciné. Ses fruits contiennent une huile précieuse.
Le ciel nous offre tous les soirs un spectacle différent :
Puis, nous continuons la balade du côté du motu Otepipi. Nous rencontrons Théma qui s'occupe de la cocoteraie. Cela fait maintenant 3 mois qu'elle vit sur ce motu, isolée de tout. Elle nous met sur le chemin du platier, coté océan et nous indique la vieille église désaffectée du XIXe siècle. Au retour, nous lui demandons s'il est possible d'avoir une noix de coco. Elle fait ouvrir par son fils venu passer le we sur le motu 2 cocos pour boire puis est allée chercher une troisième noix pour la manger. Elle ne voudra pas d'argent en échange. Pour elle, c'est un plaisir de donner et de faire connaître son motu. Selon la maturité de la noix de coco, son emploi diffère. Théma, se charge de faire le coprah. Il faut d'abord ramasser les noix, les débarasser de la bourre, les couper en 2 , les assécher, puis retirer la pulpe pour la sécher. Séchage de la pulpe de la coco avant sa mise en sac.
Juste avant de reprendre l'annexe, une jeune fille nous gratifie de tressages dont une assiette qui nous servira de coupe.
La noix de coco dans la coupe tressée sur "Légende du Val".
En continuant vers l'est, nous arrivons à la corne de Rangiroa, aux sables roses. La navigation dans cette partie du lagon se fait à la couleur de l'eau. Rangiroa n'est pas très cartographiée. Pour se déplacer en voilier, il faut qu'une personne se mette à l'avant du bateau et indique le chemin pour éviter les bancs de sable et les patates de corail. Dans cette partie très spécifique qu'est la corne de Rangiroa, les bancs de sable et les patates sont très nombreux. Nous redoublons de vigilance ! Mais, le spectacle vaut la chandelle ! Véritable tableau !
Armelle et moi jouons avec les mérous marbrés. D'une nature curieuse, ces poissons nous regardent tout en restant à l'abri mais dès que nous disparaissons de leur champ de vision, ils s'aventurent à notre recherche. C'est ainsi que nous avons fait faire le tour de sa patate de corail à un gros mérou marbré ! Sa curiosité le rend vulnérable. Il peut être facilement tiré au fusil harpon. Son nombre est en diminution. Max pêche (jamais de mérou) et ramène régulièrement le dîner au bateau. Les poissons perroquets, très nombreux, font notre régal. Quand il pêche, Max se méfie des requins. Dés qu'il a harponné un poisson, il le sort de l'eau pour le mettre dans l'annexe. Souvent entouré de plusieurs requins, il lui arrive de renoncer à pêcher.
La péche de Max. Il est pêcheur, poissonnier et cuisinier !
L'heure du départ pour l'atoll de Tikéhau a sonné. Je laisse une partie de moi à Rangiroa, dans la gueule d'un poisson ! D'une taille maximale de 11,5 cm, la blennie mimétique m'a arraché un morceau de peau sur une cuisse ! Ce poisson imite par son comportement et sa forme, le labre nettoyeur. Il s'approche ainsi facilement des poissons pour leur savourer un morceau d'épiderme ! C'est sa façon de se nourrir ! La même aventure est arrivée à Max dans le lagon de Tahiti. Il a écourté sa baignade devant l'assiduité de ces petits poissons !
Mercredi 22 mai au matin, nous prenons la passe d'Avatoru que nous commençons à bien connaître. La mer est relativement calme, mais gare à l'échouage !
L'alignement de la passe d'Avatoru de Rangiroa. Lorsque nous rentrons dans le lagon, il faut impérativement respecter l'alignement des 2 poteaux blancs. Quelques 50 miles plus loin, la passe de Tikéhau est aussi calme. Nous la passons sans encombre et, arrivons au motu aux oiseaux, juste à temps pour assister au spectacle. Les sternes blanches et les noddis noirs rentrent au nid pour nourrir leur petit. Mais, les frégates ariel surveillent leur venue et n'hésitent pas à les attaquer pour leur prendre le butin ! Les frégates ont un vol puissant et élégant. Elles volent plus haut que les noddis noirs et les sternes blanches.
Le lendemain nous descendons à terre et c'est la fascination pour les oiseaux. Nous identifions plusieurs espèces : Noddi noir et sterne blanche.
Les sternes blanches sont aussi appelées oiseaux du paradis. En passant au dessus du lagon, la couleur de celui-ci se reflète sur leurs ailes. Au début, nous avons cru que ces oiseaux avaient les ailes turquoises. C'est un spectacle incroyable. Noddis noirs Couple de fous aux pieds rouges et bec bleus. Un petit fou brun.
Film sur le motu aux oiseaux de Tikéhau : http://youtu.be/vx55TmnEdjA Pour accéder au film, tu dois le copier l'adresse et le coller dans ton navigateur.
Nous allons faire un peu d'avitaillement au village principal. Le bateau qui amène les denrées à l'atoll vient de partir. C'est aussi, pour nous l'occasion de faire coucou à la France avec le wifi
Le wifi à la mairie, permet d'envoyer et de recevoir nos mails
Nous nous baladons dans le village, sous une forte chaleur quand notre chemin croise un snack. Il est fermé mais la patronne nous fait signe de venir. Nous commandons 3 bières bien fraîches et la patronne tire une chaise pour se joindre à nous. La conversation s'engage et à demi-mots, la patronne (nous tairons son nom), nous raconte son enfance avec beaucoup de pudeur. L'école, jusqu'en primaire, elle est restée sur Tikéhau. Mais à l'âge du collège, il a fallu qu'elle quitte la mère et son île pour aller à Rangiroa où il y a le collège. Hébergée dans une famille d'accueil, elle était leur esclave. Les coups pleuvaient avec le martinet fait de fibres naturelles. La famille d'accueil n'avait jamais assez d'argent et en réclamait sans cesse à la mère. De cet argent, elle ne voyait pas la couleur ! Sachant lire et écrire à 14 ans, elle a interrompu sa scolarité pour revenir à Tikéhau. Puis, d'un premier mariage 3 enfants sont nés. 2 garçons et 1 fille. Sa fille, cela fait 9 ans qu'elle ne l'a pas vu. Elle est partie travailler à la réunion. Elle vit en couple et vient d'avoir une petite fille. Elle est grand-mère pour la première fois. Bientôt, sa fille viendra lui présenter l'enfant. Elle attend avec impatience ce moment. Elle n'a pas les moyens de s'offrir un tel voyage. Un de ses fils était parti travailler à Tahiti. Mais, la nostalgie du pays l'a pris. Il a démissionné et a dit à sa mère qu'il rentrait à Tikéhau. Elle lui a répondu qu'il avait raison mais, qu'il ne fallait qu'il compte sur elle pour le nourrir, qu'il devra travailler. Le travail sur les atolls, c'est la pêche ou le coprah. Lui, il a choisi la pêche. Il s'est fait tatoué plein de poissons sur le corps. Elle trouve que c'est trop mais elle n'a rien pu faire pour l'en dissuader. Il est revenu comme ça. Maintenant, il est pêcheur au village de pêcheur de Tikéhau. Elle a divorcé du père de ses enfants. Un autre homme est maintenant dans sa vie. Au début, il ne voulait pas qu'elle travaille. Mais, elle en a eu assez de quémander de l'argent auprès de lui. Aussi, elle a monté ce snack. Quand elle en a assez de lui, elle l'envoie sur Tahiti voir sa famille. Il attend son accord pour revenir auprès d'elle.
Ce fut une belle rencontre.
Nous songeons à rentrer sur Tahiti et regardons la météo. Elle annonce un marais barométrique sans vent. Mais, bizarrement, à Tikéhau Eole nous secoue. Aussi, nous pensons que le grib est faux.
Nous mettons les voiles le lendemain et repassons la passe de Tikéhau. Pendant 3 heures, nous naviguons voiles sur bâbord avec un vent d'ouest. C'est la première fois que nous naviguons avec un vent venant de cette direction en Polynésie. Après ces 3 heures, le vent disparaît mais la mer est grosse et croisée. Une vraie machine à laver ! Armelle ne se sent pas bien. Elle n'a encore jamais vu ça ! pas un brin de vent et une mer forte ! Elle navigue régulièrement en France, principalement du côté de St Malo en tant que skippeuse, mais ça, elle n'a jamais vu ! Nous serons au moteur jusqu'à Tahiti. Nous laissons un peu de voiles pour stabiliser le bateau. La passe de Taapuna est très agitée et nous nous demandons s'il est prudent de la prendre. Elle est réputée dangereuse par houle venant de l'ouest,. Mais, là, elle est sud. Nous tentons d'entrer. Vagues de la passe de Taapuna Les surfeurs profitent des grosses vagues. Il faudra aussi, bien faire attention à eux ! Tout se passe bien et, nous nous accrochons à une bouée à la marina Taina. Le temps est maintenant compté. Il reste quelques jours pour découvrir Tahiti. Nous visitons la maison de James Norman Hall, l'écrivain du "Les révoltés de la Bounty". Le livre de bord du capitaine Bligh qui commandait la Bouty. Excellent navigateur, cet homme a suscité par sa dureté, la révolte sur son bateau. La maison de l'écrivain est jolie, avec de belles boiseries et des fenêtres panoramiques. C'est une association qui s'en occupe. Le midi, on peut y dîner. Armelle nous y invite pour nous remercier. Armelle et moi à la maison de James Norman Hall.
Petit tour ensuite sur la presqu'île, Tahiti iti. Nous pique-niquons au plateau de Taravoa. La vue y est splendide. Armelle est stupéfaite de la variété des paysages. La presqu'île ressemble presque à la Normandie. On y trouve des grands plateaux verdoyants où broutent vaches et zébus. Petit tour à Tautira, village de la presqu'île Mer et Montagne, Tautira respire le calme.
Au retour, nous nous arrêtons devant une magnifique cascade
Petit tour au jardin botanique, où l'on peut observer une tortue des Galapagos âgée de 111 ans. Armelle fera une dernière baignade dans le lagon. Et, cerise sur le gâteau, à quelques mètres sous l'eau, calé sous une patate, elle comprendra assez vite que ce qu'elle est en train d'observer est un requin dormeur ! Ces tendres individus font 3 m de longueur ! Ils dorment le jour et chassent la nuit, comme tous les requins d'ici.
Il est maintenant l'heure, pour Armelle de reprendre l'avion. C'est chargée d'émotions, des couleurs et des formes des poissons, des bleus du ciel et de la mer, du chant des oiseaux, de l'intense végétation, des fleurs magnifiques que l'on peut trouver en Polynésie, de la variété des paysages, de la navigation spéciale du Pacifique, qu'elle s'envole.
Pour Max et moi, il nous reste à préparer le bateau pour continuer notre voyage. Révision de la GV qui commence à fatiguer, réglage du génois et des haubans, avitaillement , plein d'eau, etc...
Nous avons rendez-vous sur l'île de Raiatea le lundi 17 juin, pour refaire l'antifouling. Ensuite, nous espérons que la passe de Maupiti sera accessible. Cette île, encore sauvage, mérite le détour. Puis ce sera les îles Cook, direction la Nouvelle Calédonie et la Nouvelle Zélande.
Nous garderons de la Polynésie, un souvenir ému. Nous sommes tombés sous son charme ! La beauté des îles et des atolls est prodigieuse et rivalise avec l'accueil que nous avons reçu. Les femmes sont très courageuses et je garde en mémoire le souvenir de Lili, Théma, La patronne d'un snack, 3 femmes formidables que nous avons eu la chance de croiser.
Enfin, partir de la Polynésie, c'est aussi dire au revoir à Michel, mon frère, qui habite Tahiti depuis 44 ans et qui nous a trimballé de gauche à droite, à la recherche d'un boulon ou d'un bout de cordage ! C'est aussi, dire au revoir à sa femme, Caroline, qui nous a régalé de bons petits plats.
Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .
BRUNO et ISABELLE
16 Juin 2019 - 4:33am
super voyage
Guylmax
18 Juin 2019 - 3:06am
Votre achat d'un Santorin sloop