Barbade, paradis et enfer. La route de la Martinique

Barbade, paradis et enfer. La route de la Martinique

Posté par : Guylaine et Max
31 Décembre 2016 à 16h
Dernière mise à jour 24 Octobre 2018 à 09h
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LA BARBADE

Nous avons mouillé par un beau clair de lune à 22h00 le samedi 10 décembre 2016 après une navigation magique de 14 jours, le temps de faire le saut au dessus de l'Atlantique. Et, c'est satisfaits et heureux que nous avons jeté l'ancre à la Barbade, au mouillage   de Bridgetown. La mer était grosse et le vent 6B avait fait que nous avions pris 1 ris dans le génois. D'autant plus heureux que malgré des conditions météo plutôt musclées, rien n'était cassé  et que nous avions pris beaucoup de plaisir à cette navigation.

La  matinée du dimanche 10 fut consacrée  aux formalités   administratives dont  un bureau pour la santé, un pour l'immigration et un pour les douanes. Le personnel de ces bureaux travaillent à l'ancienne avec du  papier   carbonne   en 3 exemplaires, chaque exemplaire étant  recouvert     ensuite de  trois     tampons chacun et de   signatures. Tout s'est passé au port de commerce, avec un accostage au quai des douanes délicat car fait pour les gros cargos et gros transports de passagers et non pour les voiliers de plaisance. On cale comme on peut notre voilier sur un des énormes pare-battage du quai, puis on escalade toujours comme on peut avec un équilibre précaire ce pare-battage pour atteindre le quai. Le retour est aussi accrobatique.

La Barbade tient son nom  d'un explorateur portugais Pédro A. Campos qui nomma l'île en 1536  Os Barbados (les barbus)  en voyant les longues racines aériennes de certains ficus qui lui faisait penser à de la barbe. 

 

La Barbade a été pendant 3 siècles sous domination  britannique et a pris son indépendance le 30/11/1966. Elle fait maintenant partie du Commonwealth.

Nous avons pris plaisir dans ses eaux turquoises et chaudes à   nager  en palmes, masque et tuba  avec des tortues  vertes  et des tas d'autres poissons au mouillage. Par contre, celui-ci n'est pas de bonne   tenue. Le sable est composé de couches   de coraux fossiles et de débris de coraux plus récents dans lesquels l'ancre ne peut s'enfoncer.  Nous avons dû  comme tous les  autres bateaux  mouiller à plusieurs reprises  afin d'obtenir un minimum  de tenue, d'autant plus  que  les rafales de vent     restaient fortes. 

En fin de matinée des cavaliers avec leur chevaux viennent  se baigner  ! c'est un spectacle très étonnant que de voir les chevaux  avec de l'eau jusqu'au cou,  qui n'ont plus "s abot"   et côtoient ainsi les premiers bateaux du mouillage, quand même à plus d'une centaine de mètres de la côte.

Lors  d'une virée autour de l'île nous avons pu  voir, fascinés, des singes verts traverser la route devant la voiture l'obligeant à s'arrêter.  Spectacle trés inhabituel  pour nous qui voyions par le passé plutôt des sangliers ou des chevreuils !

 quelques vues de l'île . 

Le sens religieux est très développé  à la Barbade et en cette période de Noêl, une crêche en plein air est installée à la marina :

Bon nombre de navigateurs et navigatrices se détournent de Barbade car il n'y a pas de port pour eux.  Une petite marina  existe pourtant bel et bien mais elle est réservée aux locaux.  Nous réussirons à y obtenir 4 nuits afin de refaire le plein d'eau. Une autre marina plus au nord  (Port St Charles) est réservé aux supers yachts.  Deux mouillages forains existent également, mais il faut des autorisations qui nous ont été refusées.

Le seul  mouillage possible est donc celui où nous sommes, mais il est de mauvaise tenue et sans aucun service annexe. Bien au contraire, les équipages sont mis à mal avec la musique des boites de nuit de la plage ! Ce n'est pas du Mozart ni du Chopin ni même une musique jazzique ou de la biguigne qui nous est desservi au mouillage depuis la plage toute la journée et surtout toute  la nuit mais une musique binaire, bien marquée sur les tempos et dont les basses font  vibrer les cloisons en bois de "Légende du Val" ! A cette musique  s'entrecroise celles des bateaux remplis de touristes qui visitent la plage et les tortues à grands coups de décibels ! Les cloches et les nombreux carillons de la ville ne sont même plus audibles, recouverts  par cet épais magma sonore auquel se rajoute le bruit moteur des scooters de mer qui aiment virer tout près des bateaux et créer   ainsi une bonne vague qui vient perturber l'équilibre précaire du navire. Au port situé en plein centre ville la  situation  décibelle est quasi la même . Les orchestres y sont nombreux en cette période de fête .  Le croassement strident des minuscules grenouilles qui  tentent de rivaliser  de concert avec les sirènes des voitures de police, vient s'ajouter à la musique ambiante, déjà associée   aux klaxons et aux bruits de moteurs divers (pétrolettes et autres), aux annonces sonores   des passages piéton qui signalent gentiment que c'est maintenant que tu peux traverser, aux   conversations et aux   éclats de voix ou de   rires, aux   cloches et aux   carillons très nombreux. Le bruit fait donc partie intégrante de la vie barbadienne et met à mal le  pauvre navigateur et   navigatrice transatlantique dont les oreilles ont gardé les douces sonorités de la mer.

Aprés avoir refait les différents bureaux et payé  notre quittance, nous levons l'ancre le 22 décembre  vers 10h00 pour une navigation de 140M vers la Martinique. Nous espèrons arriver   le lendemain matin vers 8h00.  Mais mauvais calcul ! Nous allons trop vite et nous y arrivons en pleine nuit  ! Au départ, à peine avons nous largué toute la toile qu'un  fort coup de vent accompagné   de bourrasques de pluie nous fait regretter notre imprudence. Le bateau gite fortement et la situation est plutôt inconfortable.  Nous prenons aussi vite que nous le pouvons 2 ris dans le génois puis 2  dans la GV. La bourrasque durera 1h30 avec des rafales à 30 /35nds. Nous battrons une nouvelle fois notre reccord de vitesse avec un surf à 16,5nds !

16.5 nds vitesse maxi enregistrée sur le GPS portatif. 

Durant cette petite navigation, un mayday relay pour le voilier "Louise" se fera entendre à plusieurs reprises.  Puis  l'équipage de "Louise" déclenchera la balise de détresse. Ils sont trop loin de nous 44M dans notre Ouest avec 2 personnes à bord. Un voilier et un hélicoptère iront les aider.  Nous retrouverons ce bateau un peu plus tard au port du Marin à la Martinique. Ils sont sains et saufs et souffraient de problèmes techniques dont une panne radio. Un peu paniqué avec la météo, ils ont préféré  se faire remorquer jusqu'au port !

C'est sur les coups de  4h00 du matin que nous jetons l'ancre dans   l'anse de Ste Anne, au sud de la   Martinique. Nous restons par prudence très en arrière des bateaux déjà à l'ancre, la nuit les distances  sont complétement écrasées et nous avons peur des engins de pêche invisibles de nuit. Un coup d'oeil avec la monoculaire nocture nous assure que nous sommes bien positionnés. Nous  laissons le GPS portable  allumé avec les alarmes en cas de dérapage et nous nous couchons heureux et satisfait d'être revenus dans les territoires français !

 

 

 

Emplacement

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