PANAMA et son CANAL

PANAMA et son CANAL

Posté par : Guylaine et Max
20 Mars 2018 à 20h
Dernière mise à jour 10 Octobre 2018 à 09h
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       PANAMA et son  CANAL

 

Après avoir joué les  lamaneurs le week-end du 13 et 14 janvier 2018 sur un bateau ami "Sweet Chariot", notre tour arrive  d'affronter l'épreuve du canal.  C'est prévu pour les 20 et  21  janvier.  Un certain nombre de choses sont nécessaires  pour le passage. Coté matériel, il faut 4 grosses amarres de 40 m de long et  des gros pare-battages pour protéger la coque  . Nous devons également couvrir nos panneaux solaires pour les protéger des toulines que nous enverront les lamaneurs du canal.  Coté humain,  il faut 4 lamaneurs sur "Légende du Val", 1 à chacune des amarres, 1 capitaine et 1  adviser (personne certifiée par le canal pour guider le capitaine dans toutes les manoeuvres) . C'est mon tour d'être capitaine. Je suis à la fois ravie et inquiète  du challenge. Vais-je comprendre les indications de l'adviser qui parlera anglais  ? Il est temps pour moi de réviser et d'apprendre les termes techniques de la navigation, en anglais ! Coté  lamaneurs, Max  est  tout désigné. Armelle, une amie de France arrive tout spécialement  le 19 au soir pour nous prêter main forte. Charles notre voisin de ponton accepte de nous aider. Rowen, une anglaise qui cherche le gîte sur un bateau complète l'équipe.

Charles navigue depuis 20 ans.  Il a déjà passé le canal il y a de nombreuses années. Pour son retour à la marina  de Schelter Bay, il souhaite prendre le petit train touristique depuis Balboa. Son bateau s'appelle "Créolo" ce qui signifie  "Vénuzélien". Il a beaucoup navigué au Vénuzéla  et s'y est même établi à un moment donné. 

Rowen était sur un bateau mais a quitté le navire quand les marins en ont voulu plus que ce  qu'elle donnait !  Nous l'hébergeons depuis le mardi soir et nous avons eu la surprise de la voir débarquer avec un énorme sac de voyage !

Armelle, skippeuse dans un club de voile sur Orléans est une très  bonne amie. Je suis heureuse qu'elle soit à nos cotés dans cette aventure.

Ce vendredi soir 19/01, nous sommes au restaurant de la marina de Schelter Bay, avec les équipages amis de "Maïna" et "Eleuthera".  Nous attendons Armelle. Il est 20h00 et son avion s'est posé à 17h00. Je m'inquiéte de ne pas la voir arriver. Aussi,  je sors continuellement de la salle en espérant apercevoir  les phares du taxi que je lui ai envoyé.  Elle ne répond pas au SMS ni au téléphone. Roberto de l'équipage de "Maïna" se propose de téléphoner en espagnol au chauffeur de taxi.  Ouf ! tout va bien. Le retard est dû aux embouteillages du vendredi soir sur la ville de Panama.

J'espère qu'Armelle n'aura pas trop peur car, d'une part  il fait nuit noire et d'autre part,  je ne l'ai pas prévenue qu'elle devait passer par une caserne désaffectée au beau milieu de nulle part  pour nous rejoindre à la marina ! 22h00, elle arrive mais le cuistot est parti et le restaurant ferme ses portes  !

Samedi 20 janvier, nous devons être à 13h00 sur le Flat aréa qui est l'espace dédié aux navires en partance pour le canal, en face du sémaphore de Christobal sur Colomb qui gère tous les mouvements des navires. C'est à cet endroit que les advisers montent sur les bateaux.  Trajet du canal de Panama, lien entre l'Atlantique et le Pacifique.

J'avais repéré le trajet la semaine d'avant sur "Sweet Chariot", et je laisse donc sur mon tribord les épaves  et,  je vise les grandes citernes.  "Maïna" et "Eleuthera",  qui franchissent eux aussi le canal mais  plus tôt que nous, sont déjà sur le Flat en train de tourner. Pour ma part, bien que nous devons être à 13H00  sur le Flat, l'adviser n'est prévu que pour 16h30.  Comme il sera, en plus, de toutes les façons en retard, je décide d'ancrer. C'est de la vase, il faudra nettoyer la chaîne à la relève ! Armelle en profite pour faire un somme et se remettre du décalage horaire.

"Maïna" et "Eleuthera" partent ainsi qu'un 2 mats américain. Nous restons sur le Flat à attendre avec un ketch hollandais. Sans doute, passerons-nous ensemble ? Notre adviser arrive à  17h40.Arrivée sportive de notre adviser !

Nous partons en direction des écluses. Nous passons sous le pont, en construction, de l'Atlantique que nous avons eu l'occasion visiter . La nuit tombe vite.

La nuit tombe, ce qui rajoute à mon inquiètude. Après 2 heures de navigation au moteur à 6 noeuds, l'adviser me demande d'attendre le kecht hollandais pour que nous nous mettions à couple avant de rentrer dans l'écluse.   Je n'en mène pas large !

Les lumières dorées du lock sont spendides. C'est mieux que Versailles ! Nous rentrons en couple dans la première écluse. Des hommes du canal lancent sur notre babord, des fins cordages terminés par des toulines (boules de cordage plombées), en gardant le  bout en main, pour que les lamaneurs de "Légende du Val" les attachent aux grosses amarres. Les lamaneurs du canal tirent ensuite l'ensemble pour attacher ces aussières à des bittes d'amarrage. Charge ensuite aux lamaneurs du bateau de régler l'amarre en fonction de la hauteur d'eau de l'écluse. Puis, les portes se referment derrière nous. Nous rentrons à couple dans l'écluse Les portes se referment.

 

 

 

Devant nous, le Pacific Queen, un cruiser amarré à un bateau plus gros que lui. Le niveau de l'eau monte rapidement.   Que de remous  !!

 Les plus gros bateaux sont devant dans les écluses montantes.

 

 

C'est impressionnant ! La barre m'échappe des mains , file à toute allure sur tribord. J'ai beaucoup de mal à la recentrer. Après quelques minutes de stress intense, je me détends. J'ai compris le fonctionnement.  Lorsque les 2 bateaux vont sur tribord, je passe en marche arrière plus ou moins lente pour redresser l'ensemble. J'ai les félicitations de notre adviser qui sait se montrer rassurant. De plus,  j'arrive à comprendre son anglais. Tout va bien.  

Dans les 2 autres écluses montantes, le courant sera moins fort et je pourrais apprécier pleinement  la beauté des écluses avec leur éclairage. Tout compte fait, je ne regrette pas du tout d'être passée de nuit.  C'est splendide. Quel  beau spectacle ! Entre 2 écluses, nous assistons à un jeu de lancer de touline sur un terrain bordant le canal. Des hommes s'exercent à lancer la touline au milieu d'une cible. Nous les saluons au passage. 2 bonnes heures sont nécessaires pour passer les 3 écluses montantes.Coup d'oeil sur les gambettes de la voisine.  En route pour la seconde écluse.

Sortie de la 3ème écluse sur le lac Gatun.

 

 

  Puis, nous arrivons sur le lac Gatun, le plus grand lac articiel d'eau douce du monde. Il s'agit maintenant de trouver la grosse bouée  pour nous amarrer dessus et y passer la nuit.  Notre adviser hésite sur la position de la bouée. Max la repère et saute dessus. Nous nous amarrons. Le kecht hollandais vient se mettre à couple de nous. J'aurai de beaucoup préféré qu'il aille s'installer de l'autre coté de la bouée ! Je n'aime pas savoir "Légende du Val" coincé entre la bouée et un bateau plus gros que lui !  C'est le moment de dire au revoir à notre adviser. Un autre le remplacera demain matin, prévu à 6h.  Nous profitons d'un moment de détente avant de regagner nos couchettes. Dans la nuit, Max et moi sommes réveillés en sursaut par un bruit bizarre.  Debout sur le pont, nous cherchons d'où cela a pu provenir. C'est un de nos gros pare-battage en protection du ketch qui a rompu son  bout. Il est dans l'eau. L'épuisette est nécessaire pour le remonter.  Nous lui passons un autre bout et le remettons en place.

Le matin, nous apercevons nos amis de "Maïna" et d'"Eleuthera" amarrés à une autre bouée avec le kecht américain. Pour passer les écluses montantes, ils ont formé à eux 3  un raft. Ce terme désigne un ensemble de bateaux amarrés les  uns aux autres.  Levé du solei sur les bateaux amis "Maïna" et "Eleuthera"Levé de soleil sur les bateaux amis "Maïna" et "Eleuthera"

Le nouvel adviser arrive à  7h40.  30 MN nous séparent des écluses descendantes. 30MN à régatter sur le lac   Gatun.  Les bateaux partent  mais, notre  ami "Eleuthera" reste accroché à sa bouée  !  Son adviser n'est pas arrivé et sans lui, c'est l'interdiction de naviguer sur le lac. Le chenal est bien délimité.

"Maïna", rapide, passe devant tout le monde. Tout le long du chemin ce sera ordres et contre ordres. Accélérez, vous passerez en même temps que "Maïna".  Moteur à 2500 tours, nous atteignons  les 7 noeuds. En plein action. On double !

Peu de temps après, l'ordre contraire me sera donné . Ralentissez vous passerez après "Maïna". Puis pour terminer ce fut : "accélérez , nous aviserons à l'entrée des écluses selon les bateaux présents".

A  12h30, nous arrivons aux écluses descendantes.Nous approchons des écluses descendantes.

L'ordre nous est donné de former un raft avec le ketch hollandais et américain. Au milieu, le 2 mats américains, à son tribord  le 2  mats hollandais et nous, nous  nous installons sur le coté babord de l'américain. Trio impressionnant de 3 bateaux. Jeux de mats, jeux de dégats !

Avant de rentrer ainsi ficelé les uns aux autres, nous tournons dans le sens des aiguilles d'une montre pour faire face aux vagues d'étrave d'un bateau pilote. Il n'est pas question de prendre les vagues par le travers, le risque  majeur étant alors, avec le roulis, d'emmêler les  haubans et d'arracher les taquets.  Les lamaneurs du canal prêts à nous lancer les cordages terminés par une touline. Nous avançons au pas. Encore 530 feetsDans les écluses montantes les gros navires sont derrières. 

"Maïna" quant à lui, est passé  à couple du cruiser "Pacific Queen" dans la nouvelle écluse ! Les veinards  ! 

Notre raft est rentré  dans la première  écluses descendante et avec "Maïna", nous échangeons des coucous. Nous prenons pratiquement toute la largeur de l'écluse. Contrairement aux écluses montantes, les gros navires sont derrière nous. Pour entrer dans les éclusses, les gros se font pousser par les remorqueurs. En route pour le rêve ! et pour la dernière écluse : Mira Flores. Le niveau de l'eau va baisser d'environ 10m.    Puis les portes de la dernière écluse, Mira Flores, bientôt vont s'ouvrir sur le Pacifique.  Le soir,  nous dormons à Balboa dans les eaux du Pacifique, amarrés à une bouée.  Le pont des Amériques avant Balboa.

"Maïna" va lui  directement à la marina de Flamenco. 

La fine équipe de "légende du Val" attablée. Vue sur le mouillage de Balboa.

Charles repart demain matin de bonne heure. Le petit train touristique est à 7h30. Ce fut un compagnon agréable et charmant alliant la discrétion à l'efficacité. Rowen part également le lendemain matin pour l'aéroport où  l'attend un avion pour Miami. Armelle, Max et moi allons découvrir les vieux quartiers de Panama City. Nous restons donc plusieurs jours au mouillage. 

Dans le vieux quartier, beaucoup de bâtiments sont en rénovation. Un des nombreux monuments à restaurer. Bel édifice que cet hotel "Colombia".

Un magasin d'artisanat attire notre attention. Nous admirons, entre autre,  du bois flotté joliment décoré      et des sculpture sur de l'ivoire végétale     Cela me donne des idées pour mon retour en France. J'ouvre un dossier "artisanat" dans lequel je pourrais m'inspirer.     Bien que les iles des San Blas soient côté Atlantique, les indiennes Kuna sont présentes dans la ville et  tiennent quelques échoppes.  Parapluies aux motifs "Kunas".

Nous visitons également une église et admirons la finesse de certaines scuptures : Détail d'une scène de la nativité. 828 pièces composent cette oeuvre. Les bus rajoutent du charme à la ville Déco d'un bar où il a fait bon se rafraichir ! Max dans le vieux quartier avec au fond les tours de Panama City. Sans oublier les célébres chapeau, les panamas. Les tours de panama avec la Trump tower (c'est celle qui est tordu)

Le lendemain, nous partons pour la jungle dans un sentier organisé.  Nous espèrons voir des animaux dont les paresseux.  Armelle reste en peu en arrière de nous et s'attarde à visionner des fourmis découpeuses de feuilles quand soudain elle pousse un cri.  Elle a vu un collier orange et s'est demandé si je ne l'avais pas perdu. Elle a poussé un cri quand le collier en question s'est mis à bouger ! Il s'agissait en fait, d'un serpent corail, animal très venimeux.

Dans les arbres, nous cherchons en vain les paresseux. Une garde nous en montre un. IL est bien caché dans son arbre : 

Découpage de feuilles par des insectes artistes. Vue sur la ville nouvelle depuis le parc.

Nous visitons différents musée, celui du canal, de la bio diversité. Le toit du musée symbolise la diversité biologique.

Balboa au sud du canal, est un lieu de passage. Nous observons des tas de bateaux qui prennent le canal ou qui en reviennent. Parmi eux, des bateaux militaires. Jean-Pierre "d'Eleuthéra"  qui a fini par arriver et qui mouille aussi à Balboa a vu passer un sous-marin. 

Mais, le temps passe et nous avons promis à Armelle de visiter l'archipel des Perlas, première destination après Balboa dans le Pacifique et toujours dans la grande baie de Panama. Elle repart le samedi 3 février 2018 .  Mais, ceci fait l'objet du  prochain bulletin. A bientôt donc ! Nous quittons Panama City.

PS : un grand nombre de photos (les plus belles) sont d'Armelle. Merci à elle  de m'avoir autorisé  leur utilisation. 

 

 

 

 

 

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