LA COLOMBIE : Une belle et grande destination
LA COLOMBIE
Au fil de nos escales, des diverses rencontres, des discussions entre navigateurs, la Colombie finit par nous attirer. Le pays ayant retrouvé un certain calme, nous décidons de nous y arrêter. Nous espérons entre autre découvrir la Sierra Névada et la jungle. Brigitte, la soeur de Max et Jean son mari, doivent nous y rejoindre et nous découvrirons avec eux ce pays.
Le nom de Colombie vient de Christophe Colomb "le découvreur" de l'Amérique en 1492. Peuplée à l'époque par différentes tribus indiennes qui furent en très grande partie décimées par les espagnols et les maladies qu'ils apportèrent avec eux, la Colombie est aujourd'hui un pays indépendant de l'Amérique du Sud. Bogota en est la capitale et l'espagnol la langue officielle. La Colombie est bordée à l'Est par le Vénuzuela et le Brésil, au Nord par la mer des Caraïbes, au Sud par l'Équateur et le Pérou et à l'Ouest par Panama et l'Océan Pacifique. C'est un pays qui compte plus de 48 millions d'habitants pour une superficie beaucoup plus grande que celle de la France. La production de café, de fleurs, d'émeraudes, de charbon et de pétrole forment l'essentiel de son économie. C'est également un pays haut en couleur avec beaucoup d'artisanat et d'artisans. Tout peut se réparer en Colombie. Le handcraft avec l'art du MOPA MOPA est une tradition ancestrale qui s'exporte partout dans le monde. Les indiens récoltent le bourgeon résineux de l'arbuste MOPA MOPA et en font des boules qui, après cuisson à l'eau devient une pâte élastique prête pour la teinture. L'artisan applique alors une fine pellicule de cette pâte sur l'objet qu'il souhaite décorer avec pour seul outil, la fine lame de son couteau. Puis, il expose le tout à une forte source de chaleur. Je pense en faire le plein pour mes cadeaux de Noël !
Au niveau biologique, la Colombie est un pays "mégadivers" c'est à dire qu'elle détient la majorité des espèces et est considérée comme l'un des pays les plus riches de la planète à ce niveau-là. Il existe 17 pays identifiés comme mégadivers par le centre de surveillance de la conservation de la nature (Agence du programme des Nations Unies pour l'environnement). C'est le pays qui posséde le plus d'espèces d'oiseaux au monde. La Colombie recèle 1902 espèces d'oiseaux, 754 espèces d'amphibiens, et plus 3000 familles de papillons vivent en Colombie. Voilà de quoi rendre fébrile notre attente du départ vers ce pays !
ça y est, nous partons, samedi 16 septembre 2017 d'Aruba où nous venons de passer 2 mois et demi sous une chaleur humide insupportable, sans clim sur le bateau et sans ventilo digne de ce nom ! Mes glandes sudoripares ont éclaté et je me retrouve couverte de petits boutons sur les bras, les épaules et le haut du dos ! Guère appétissante, j'espère trouver de la fraîcheur pendant cette navigation.
300 milles soit 2 nuits en mer et nous serons à bon port. Il nous faut passer au large de la péninsule Colombienne pour éviter la mauvaise mer de la Punta Gallinas, "Cap Horn" de la Caraïbe. La météo est bonne, le vent ESE à ENE autour de 20 nds avec rafales possible à 30 nds puis peu de vent en arrivant sur Santa Marta, pas de cyclone en vue ni sur le site de la NOAA, ni sur WINDYTY.
10h30, nous larguons les amarres de la marina d'Aruba pour aller au port de commerce finaliser notre sortie et récupérer nos harpons confisqués en arrivant par la douane. C'est Max le skipper ce jour là et donc, la corvée des parebattages et du lovage des amarres me revient. 12h00, départ de la douane, nous sommes plein vent arrière et mettons le tangon du génois sur bâbord. Pas de GV. A 19h00 nous sommes à 3 milles de la verticale de l'Isla Monjes del Norte. 20h30, je prends mon premier quart. Des éclairs illuminent le ciel sur babord, côté Colombie. Un orage avec des éclairs incroyables ! je vois soudain une sorte de boule de feu, phénomène météorologique sans doute ? La mer est trés agitée à forte pendant quelques heures. Le temps est moins chaud qu'à Aruba. Il y a de l'air ! Je respire enfin ! A 1h00, c'est le quart de Max, la mer s'est assagie et le vent est moins fort mais les éclairs sur la Colombie sont toujours là ! Le ciel est clair et étoilé. A 2h30, Max empanne pour faire une route paralléle à la côte, au 260° et prend 2 ris dans le génois pour ne pas arriver de nuit. A 3h00, il les enlève car le vent est bien tombé. A 5h20, je prends mon 2ème quart. Petit à petit le vent baisse de plus en plus. Le dimanche 17 septembre à 14h15 nous mettons le tangon du génois sur tribord. La vitesse fond est alors de 5.7nds. A 23h10, panne de vent. je mets le moteur. A minuit nous sommes à la position suivante : 11°45,750N et 073° 37,300W. Notre vitesse au moteur est alors de 4.8nds avec la grand voile et le génois en soutien au moteur. La vent apparent est de seulement 9nds. A 11h30, le lundi 18 septembre nous nous amarrons à la marina de Santa Marta en Colombie.
Brigitte et Jean arrivent le 25 septembre. Nous avons quelques jours pour planifier le programme et effectuer quelques emplettes. Max refait sa "garde robe", du chapeau colombien au sac du même nom. Nous découvrons Santa Marta. Les rues sont très animées. Les véhicules ne laissent pas passer les piétons même sur les passages piétons. Nous nous faisons régulièrement klaxonner. Les trottoirs sont remplis de petits vendeurs de toutes sortes. Nous sommes émerveillés par les fresques murales. Il y en a énormément et le thème de la mer y est très souvent présent. L'art est dans la rue
Ba/resto Hémingway Max dans une paisible rue piétonne.
Nous visitons la maison de Bolivar, le grand libérateur. Max dans une allée du parc avec sa nouvelle besace, (mochila).
Les vautours ont élu domicile dans le parc.
Puis, nous faisons les agences de tourisme et comparons différentes propositions pour des visites à l'intérieur du pays. Nous entendons parler pour la première fois de la Cité Perdue mais à cette époque de l'année, elle est fermée. Dommage ! Nous retenons une excursion à Minca en louant les services d'une guide. Notre groupe est de 6 personnes. Nous voilà partis pour une marche de 4h00 dans la Sierra Névada. La marche en elle-même n'est pas très difficile. La température est agréable et la couverture végétale apporte de la fraîcheur. Nous traversons des cours d'eau, nous nous baignons et la guide nous montre comment faire du tobbogan sur certains rochers très pentus. Qelques chiens nous accompagnent durant toute la marche. Baignade agréable, tonique et rafraichissante.
En chemin, nous croisons un serpent, le MAPANA. De la famille des vipères, ce serpent est agressif et venimeux et détient la palme d'or du plus dangereux au monde. Il fait plusieurs morts tous les ans en Colombie. Les vibrations de nos pas ne le font pas fuir. Sa couleur peut se confondre avec les brindilles qui jonchent le sol. La moitié du groupe était passée sans le voir et sans, heureusement lui marcher desssus. Max en chemin avec son nouveau chapeau colombien. La région regorge de bambous.
Après un repas fort délicieux et très copieux, un guide nous parle des bambous et des différentes constructions que l'on peut faire avec. C'est une plante à la croissance extrêmement rapide qui présente une grande résistance et solidité. Elle est très utilisée comme matériau de construction. Il nous explique également un certain nombre de points communs (rites-3ème oeil que possédent les femmes et leur permet l'intuition...) entre la Colombie et d'autres civilisations d'Asie du sud. Le cannabis est en vente libre et la coca est très utilisée. Les feuilles de coca sont séchées et consommées avec de la chaux extraite de coquillages pillés qu'ils mettent dans de drôle de petites vésicules portées en bandoulière. Une besace tissée en coton ou en laine sert à porter les feuilles de coca séchées (petite mochila). Nous cheminons l'après midi sous une pluie battante. Brigitte avec sa cape et Max à l'abri. Chemin détrempé.
Arbuste de coca Feuilles de coca
Le guide nous explique que la 1ère qualité de café est exportée vers l'Europe dont la France qui en est un grand consommateur. On ne trouve donc en Colombie que du café de 2ème catégorie ! Tout le café colombien est uniquement arabica.
Le chocolat est également une grande production nationale. Il est fort délicieux.
Le cacao à différents stades de séchage. Il contient beaucoup d'antioxidants au dernier stade, avant d'être torréfié. Cannabis en vente libre.
Minca nous a enchantés et nous revenons en pleine forme vers Santa Marta.
Ravis de ce périple, nous retournons dans la même agence pour une excursion dans le parc national Tayrona. Nous entendons alors parler de la réouverture du trek vers la Cité Perdue. Un peu indécis par rapport à nos capacités physiques pour ce type de périple, la balade dans le parc Tayrona sera un bon test. Contrairement à Minca, nous serons déçus par cette excursion. Le groupe était trop nombreux, l'absence d'explication sur la faune et la flore que nous rencontrons, l'arrivée au bout du chemin pour une petite baignade et un grand snack, feront notre déception. Mais, des arbres spendides, des cris d'animaux, la rencontre avec des indiens nous dépayseront.
A mi-chemin, dans la forêt, des indiens vendent des bananes et noix de coco dans le parcTayrona.
Après le repas, nous décidons d'un commun accord de partir par nous-même en prévenant toutefois la guide. Au début, tout se passe normalement. Puis, après une pause désaltérante, nous avons dû emprunter un mauvais chemin ! Celui-ci était extrêmement boueux, on enfoncait jusqu'au mollet ! Nous ne reconnaissions pas l'itinéraire pris initialement ! Et pour cause ! Nous étions sur le passage des chevaux comme nous l'indiqua un cavaleiro à pied ! Nous avons alors continué par ce chemin qui menait au même endroit que le circuit prévu. Il était juste plus long et surtout plus boueux ! De cette expédition, nous retenons principalement cette mésaventure qui a ajouté un peu de piment et qui s'est bien terminée.
Avant de nous inscrire pour le trek de la cité perdue, nous partons pour Cartagène des Indes et choississons un bus pour nous y rendre. Nous réservons 3 nuits dans un hôtel climatisé. Le bonheur ! C'est en fait un mini bus un peu déglingue qui vient nous chercher. 2 arrêts nous permettent de prendre quelques bananes et beignets pour nous rassasier et boire un jus de fruit pendant que le chauffeur vérifie le serrage des boulons des roues du mini bus ! Nous repérons que sur une roue, il manque 1 boulon !
A travers les vitres du bus, nous avons pu apercevoir la misère qui règne en Colombie. Des baraquements construits sur la mangrove, les pieds dans une eau boueuse, les habitants vivent sur leurs propres immondices. Le plastique et des détritus jonchent le sol en se mêlant à la boue. Cette misère associée à la pollution serre le coeur. C'est un terrible spectacle et l'on se demande comment des êtres humains arrivent à survivre dans de telles conditions d'existence.
Notre hôtel est dans la vieille ville intra-muros de Cartagène des Indes. Cartagène nous séduit par ses couleurs, ses balcons ouvragés et fleuris, ses rues commerçantes avec des boutiques de Mopa Mopa et plein d'autres techniques, ses vendeurs de pacotilles, de boissons rafraichissantes, ses restaurants aux étonnantes façades, ses parcs, son animation nocturne etc.
Vendeur de boisson. Le trottoir où l'on vend plein de gateaux. Artisanat local. Sculptures de rue
Beaucoup d'humour dans ces sculptures
Une sculpture de l'artiste colombien Botéro. Façade d'un bar/ resto. Max et sa soeur à l'intérieur.
Bar dédié à Carlos Gardel, musicien de tango. Un resto du soir.
Balcon fleuri. Des places ombragées. Cireur de chaussures au repos.
Ecureil dans un petit parc du centre ville. L'homme à la perruche.
Vu sur les remparts.
L'inquisition espagnole a sévi pendant plus de 200 ans, de 1610 à 1830. Mulsumans, protestants, juifs, etc, tout ce qui s'écartait de l'orthodoxie catholique était justifiable. Il se rajoutait les blasphèmes, les dénonciations de sorcellerie, les esclaves. La torture était raffinée. La guillotine présente dans le musée n'a jamais servi pour l'inquisition. Sans doute était-elle jugée trop radicale et pas assez douloureuse. Impossible de se relaxer le cou sans mourir !
Le musée de l'or présente les Indiens comme un peuple qui possédait une connaissance sur la nature et leur environnement. Les terres qu'ils cultivaient étaient irriguées par un énorme réseau de canaux, un travail considérable. A la période sèche, ils récoltaient les sédiments pour les apporter sur les terrains cultivés. Le travail de l'or était prodigieux et la technique employée hautement élaborée pour réaliser des travaux d'une grande finesse qui relèvent de l'orfévrerie.
Ils aimaient se parer, selon les circonstances, les oreilles , le nez, le front, le cou,les tibias.
Le petit musée de l'émeraude est juste à coté. Nous allons y faire un tour. Esméralda en espagnol, l'émeraude symbolise l'amour, la fidélité, l'espérance et l'harmonie. La Colombie est le premier producteur au monde d'émeraude. Les émeraudes de Colombie sont incontestablement supérieures, plus grandes que n'importe où ailleurs, leur pureté est inégalée et leur couleur incomparable.
L'extraction est difficile et périlleuse. Les galeries sont étroites et instables. Les mineurs travaillent sous des températures étouffantes.
Au musée d'art moderne, nous découvrons Enrique Grau et ses oeuvres. Des sculptures mais aussi de belles peintures
Le dernier musée que nous visitons est bien sûr, le musée naval. Là, le peuple indien est vu d'une façon totalement différente. Les adjectifs, sauvages et cannibales les accompagnent ; sans doûte pour justifier de leur massacre et pouvoir leur voler leur or et leurs émeraudes en toute bonne conscience.
Ci-contre dans les entrailles d'un sous-marin.
Cartagène des Indes est une ville touristique et culturelle. Fondée en 1533 par l'espagnol Pedro de Heredia, c'est une ville incontournable dans un voyage en Colombie. Elle nous a vraiment séduite.
C'est bon, tout le monde s'est définitivement décidé ! C'est parti pour le trek. On va déguste, on va en baver, ça c'est sûr ! Plan du trek.
La navigation ne donne pas des jambes d'alpiniste ! Ca monte et ça descend sur 46 kms aller retour. La veille du départ nous nous affairons à la préparation de notre sac à dos pour l'allèger le plus possible. Le mien fait 5,200kg. je n'ai mis que le stricte nécessaire. Je suis allée jusqu'à couper la savonnette en 2 et prendre le peigne auquel il manque des dents ! Nous avons opté pour le faire en 5 jours. Il peut se réaliser en 4 jours. Je sais que nous allons souffrir mais impensable pour moi de quitter la Colombie sans visiter ce site archéologique qui fut découvert en 1972 par des chercheurs de trésors (pilleurs de tombe).
C'est le départ, un 4x4 nous conduit jusqu'à Al Mamey. Les sacs à dos sont hissés sur le toit du 4x4. Nous roulons pendant 1h30 avant que le véhicule s'engage sur un chemin de terre escarpé pendant 1h. C'est la pause du midi. Nous sommes au pieds du trek. Le déjeuner du midi est bon et copieux tout comme le seront les repas suivants. Lentilles, riz, poulet, quelques crudités et banane cuite.
Notre groupe est composé de 12 touristes, 1 guide Antonio, 1 interprête Mathias, et 1 jeune guide en formation Emilio et sa petite amie Naïra. Petit briefing, sac au dos et c'est parti pour 4 heures de marche dont 3 heures de montée. Effectivement ça monte fort et le chemin n'est pas très carossable ! Les bâtons de marche me sont une grande aide et me permettent d'éviter des obstacles. Max et Jean restent derrière avec Brigitte qui souffre. Je suis un peu devant. Je ralentis le pas, m'arrête pour boire et m'arroser le cou. Je suis en nage. Je continue à petits pas. Je perds rapidement de vu Brigitte, Jean et Max. Je les attends à la pause gustative quand je vois Brigitte toute fière, passer en moto en tant que passager. Elle n'en pouvait plus et a accepté l'offre de la solution moto. Je reprends mon sac à dos et continue de grimper. Un mal de tête lancinant et des frissons viennent s'ajouter aux difficultés. C'est sûr, j'ai un "coup de chaud". Je verrai ça à l'arrivée. La dernière heure est plus relaxe, c'est de la descente. Les paysages sont beaux. Il y avait longtemps que je n'avais vu la montagne. Ouf, nous arrivons au campement. Les installations sanitaires sont rudimentaires. Les lits sont individuels avec des moustiquaires. Il faut savoir quitter son petit confort pour explorer la jungle !
Un bonne douche froide, un peu de repos, un bon repas, un aspirine et un bon dodo. Demain, lever à 5h00. On marche à la fraîche. La journée sera longue et difficile. La dernière recommandation de notre guide avant l'extinction des lumières est de bien secouer nos godillots demain matin avant de les mettre car des scorpions, araignées ou serpents peuvent y avoir trouvé refuge ! En mai 2017, il y a eu 2 piqûres de scorpion. Mon fils m'a conseillé de les mettre à l'envers.
5 heures, il faut se lever. Je n'ai pas très bien dormi. L'aspirine m'a déclenché un mal d'estomac et le malox pris cette nuit n'a pas été suffisant pour le faire disparaître. Le petit déjeuner est copieux mais je mange peu. Le toast au fromage soulage complètement mon estomac et le chocolat est vraiment bon. Max demande au guide s'il est possible que quelqu'un prenne mon sac à dos ? Débarrassée pour la journée de ce poids, je galope comme une gazelle, enfin presque car le matin la montée est raide. Aux passages boueux succédent des intermèdes caillouteux où il faut choisir sa pierre avant de poser le pied dessus.
Certaines roulent sous la chaussure ! Les paysages sont supers avec le soleil qui filtre la nature et la vapeur d'eau qui monte.
Nous passons des cours d'eau et l'aprés midi nous passons tout près d'un village indien. Les Tayranas et les Kogis y vivent.
Des pauses boissons et fruits sont installées et font une coupure dans la demie-journée Une indienne fabrique des mochilas. Les indiens et les indiennes sont habillés de blanc. Les tissus sont une fibre naturelle issue d'une grande agave. Les petites filles et les petits garçons sont habillés de la même façon avec des cheveux longs, la seule différence est un collier pour le sexe féminin. Nous passons un pont de singe et de nombreux cours d'eau. La jungle est dense. Par bonheur, il ne pleut pas contrairement à ce qu'avait annoncé le guide. La pluie sera absente de nos 5 jours de trek. Mais, nous sommes trempés de sueur. Cette journée n'en finit pas. Nous progressons lentement. Nous croisons des mules. Tout le matériel de campement ainsi que l'avitaillement pour les repas parviennent à dos de mules. J'admire Brigitte qui crapahute avec son sac à dos. Je suis bien contente que Max ait demandé au guide de me débarrasser du mien. Nous arrivons fourbus, après 8 heures de marches. Le soir nous dormons à 800 m d'altitude
Le 3ème jour, c'est le grand jour ! Nous allons découvrir la Cité Perdue ! La montée est raide, c'est quasiment à pic. Je vais tout lentement. Je préfère raccourcir mes enjambées que de m'arrêter. Je garde ainsi un rythme. Le trekking est agrémenté par le chant des oiseaux. Difficile de les voir dans cette jungle touffue. Nous apercevons un dindon sauvage blanc et plus loin un toucan au bec jaune tout en haut d'un arbre. Son chant est très particulier, plus proche d'une grenouille que d'un merle. Les papillons sont nombreux , variés et très colorés, des gros bleus, des jaunes qui aiment voler prés de l'eau, des rouges, des blancs... Le soir c'est le concert des grenouilles et des crapaux. Nous traversons un torrent. Nous avons de l'eau jusqu'au ventre et la main du guide n'est pas de trop pour ne pas être emporté par le flux.
Nous arrivons au pied de l'escalier, 1260 marches de pierre avant de découvrir le site. Cela fait 21 marches à la minutes pour 1 heure au total. Contrairement à nos craintes, cette ascension se rélève facile. Le site est grandiose, beaucoup plus grand que ce que l'on imaginait, perdue au milieu d'une jungle épaisse. Environs 4000 indiens vivaient dans cette citée. Le chaman, chef du village avait la hutte la plus haute perchée. En arrivant sur le site nous voyons de jeunes soldats armées qui gardent l'emplacement. Il y a plusieurs années de ça, des touristes se sont fait enlever. Il reste en permanence un campement militaire pour protéger le site des pilleurs (40% seulement du site a été dégagé) et un campement d'archéologues.
La Cité Perdue vue d'en haut.
Nous sommes attentifs aux explications de notre guide Antonio. La Cité Perdue fut construite environ 800 ans après J.C. Elle fut découverte par des chasseurs de trésors en 1972. Les indiens, des Arhuacas, des kogis et des Asarios connaissaient son existence mais la gardaient secrète. Ils appellent la Cité "Teyuna". Elle fut abandonnée durant la colonisation espagnole. Les espagnoles apportèrent des microbes et des virus jusqu'à là inconnus sur ce territoire. Les maladies se propagèrent et les indiens crurent maudit leur village qu'ils abandonnèrent alors. Chaque cercle correspondait à une habitation. Sur les toits, les indiens placent 2 pics, symboles des 2 sommets les plus hauts de la région. Carte de la région sur une pierre gravée. Tenue de circonstance : pantalon long et léger, tee-shirt manches longues, et chapeau avec moustiquaire. Ainsi parée, je ne fus pratiquement pas piquée ! Des enfants indiens venus nous voir. Que de photographes !
Hutte qui fume. La fumée lutte contre les insectes abondant dans la ungle. Le chaman, reconnaissable à son chapeau en forme de hutte. Nous flânons 2 bonnes heures sur le site avant de redescendre. Nous mangerons le midi où nous avons dormi. Nous repassons des cours d'eau et aperçevons la toiture de notre campement du 3ème soir.
A l'aube du 4ème jour, nous partons plus tard car sur le groupe de 12, nous 4 seulement avons programmé de le faire en 5 jours. Ce matin, je m'aperçois que la "tourista" me rend visite ! 2 comprimés est c'est parti. Nous descendons maintenant plus que nous montons. Néanmoins, cela reste très physique. Nous avons quelques raideurs musculaires qui s'estompent au fur et à mesure de la marche. Je souhaite garder mon rythme aussi je laisse Brigitte accompagnée par Jean et Max. Je les perd rapidemment de vue. J'avance bien en descente. Arrivée à ce que je crois être notre campement du soir, je m'assois quand le cuisinier me dit : "go aways" "it's the next" "yes, it's a long way". Je bois une gorgée d'eau, reprends mon sac à dos et je repars. Au bout de 2h, je suis rattrapée par une moto. C'est notre guide Antonio qui me cherche partout. Je suis allée trop loin et je suis presque arrivée au point de départ, je monte sur l'arrière de sa moto, et refais le trajet à l'envers. Il me laisse en haut d'une côte, me confie à Emilio le jeune apprenti pour la demi-heure de marche retour qu'il me reste encore à affectuer. J'arrive la mine un peu défaite. En fait, c'était bien là où je pensais ! Que s'est-il passé avec le cuisinier ? Incompréhensible ! Je ne peux rien avaler le midi car j'ai la nausée. Je vais m'allonger, j'ai froid et je suis complétement déshydratée. Antonio me donne un traitement contre les amibes et une boisson à base de coco particulièrement réhydratante. Antonio, se montrera avec chacun d'entre nous particulièrement attentif et prévenant. Le matin du 5ème jour, cela va mieux et je peux refaire le parcours. Partie de rigolade à la pause. Le trek, c'est aussi beaucoup de fleurs.
De gauche à droite : Jean, Brigitte, Antonio le guide, moi, Max, Emilio et Naïra.
Ce trek a été un moment fort de notre escapade en Colombie et qui restera gravé dans nos mémoires. Nous nous sommes toujours sentis en sécurité. Nous n'avons exploré qu'une infime partie de ce grand pays. Brigitte et Jean nous quittent au retour du trek. Ils vont sur Medellin et Bogata. Ils ne souhaitent pas s'attarder davantage à Santa Marta où la chaleur est insupportable. Nous, Max et moi, nous continuons vers l'archipel colombien Rosario où nous allons retrouver des eaux turquoises, des lagons et des petits poissons et j'espère des crocodiles de mer (un peu plus loin, dans les San Blas au Panama).
PS : merci à Jean de m'avoir laissé la copie de ses photos qui illustrent en grande partie ce bulletin
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Denis
20 Octobre 2017 - 8:45pm
Colombie