Arc Antillais : LA MARTINIQUE

Arc Antillais : LA MARTINIQUE

Posté par : Guylaine et Max
13 Mai 2017 à 16h
Dernière mise à jour 24 Octobre 2018 à 09h
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LA MARTINIQUE

Préambule : nos news letters de l'Arc Antillais ne respectent pas la chronologie de notre périple pour des raisons de simplification. Après la déconvenue de la Barbade en décembre 2016, nous avons vogué vers la Martinique puis la Guadeloupe avant de redescendre sur l'archipèle des Saintes puis l'île de la Dominique et retour en  Martinique. Nouveau départ vers la Dominique puis les Saintes à nouveau, la Guadeloupe et Antigua. Ensuite, nous avons levé l'ancre pour la Guadeloupe, les Saintes et retour en Martinique.

 

Cette new letter concerne nos différentes escales en Martinique

 

Après la déconvenue de la Barbade (voir new letter Barbade paradis et enfer), l'arrivée en Martinique le 23 écembre 2016 fut un grand plaisir avec un mouillage en pleine nuit dans l'arrière de l'anse de Ste Anne. En effet en partant de la Barbade nous avions calculé notre parcours pour arrriver au petit jour mais le vent qui soufflait fort en a décidé autrement. Lors de cette traversée Barbade/ Martinique nous avons enregistré notre record de vitesse 16,5 noeuds !(pour plus de détails sur cette navigation voir Barbade  paradis et enfer)

Nous voici donc mouillés dans l'anse de St Anne et après les vérifications de routine nous nous octroyons quelques heures de sommeil  avant que   le soleil pointe   son nez sur le magnifique rocher du Diamant. Alors, un plouf dans l'eau, histoire de regarder la bonne tenue de l'ancre et, nous voici bel et bien   de retour en France. Entendre la musique de notre langue natale, la parler, fut un petit bonheur.

Pour le 24 décembre au soir, nous avons choisi un petit resto à Ste Anne où l'on pouvait non seulement déguster des plats typiques des fêtes Martiniquaises comme les petits pâtés et le ragoût de porc mais aussi danser. Ambiance de fête chaleureuse  !

Puis, au port du marin, nous avons alors retrouvé nos amis suisses, Sylvia et Ulrich sur leur voilier Harmonie. Nous avons fait leur connaissance à Ténérife (Canaries)  de l'autre côté de l'Altantique et nos routes convergeantes, nous amènent à les revoir régulièrement avec beaucoup de plaisir. Nous passons le dernier jour de l'année 2016 en leur compagnie avec un repas "ponton" que nous organisons.

Location d'un véhicule, et nous voilà tous partis pour découvrir l'île ! Le Diamant par la terre, la Savane des esclaves, la presqu'île de la Caravelle,  les Gorges de la Falaise, des randonnées sous marines où nous avons pu observer des mérous, des poissons perroquets, des coraux, des gorgones  et des randonnées plus sportives dans la forêt sont au programme.

La Martinique, ce n'est pas seulement  biguine et punch.  Elle posséde    un passé historique mouvementé et haut en couleur que nous découvrons à la Savane des Esclaves.  Découverte par Christophe Colomb en 1493, les français et européens prirent possession de l'île, tuèrent et chassèrent les habitants.  Plus tard, l'implantation de canne à sucre nécessita beaucoup de main d'oeuvre. Le problème de la main d'oeuvre sera résolu avec la traite négrière. C'est le temps de l'esclavage. Des normands et des bretons que l'attrait des îles inspirent ainsi que la perspective de faire fortune se verront eux aussi réduit à l'esclavage ne pouvant honorer leur contrat/quotat  de production agricole. C'est M   Schoecher qui mit fin à l'esclavage le 8 mai 1848.

En Martinique comme en Guadeloupe  impossible  d'y venir sans visiter au moins une fois  une rhumerie. La première que nous prospectons est la rhumerie Clément qui présente un magnifique parc .

     

Statues dans le parc de la rhumerie Clément

 

Nadine  ma soeur, Ghislaine et Hector nos amis,  abordèrent sur notre voilier la Martinique par St Pierre après avoir fait escale avec nous en Dominique.  St Pierre est une ville mythique qui fut ent ièrement   détruite port et bateaux compris par l'irruption volcanique de  la montage  Pelé en 1902.    Ghislaine,  Hector et Max dans les ruines de St Pierre.

Une  partie des   habitants prudents, que des secousses  avaient mis en alerte s'expatrièrent à temps  bien   que les autorités se voulaient rassurantes. Nous étions en période électorale !  Le  reste de la   population  de   la ville  ne survécu   pas au séisme sauf un homme  Cyparis qui était au cachot dans la prison.  Gravement brûlé, il se remit de ses blessures, fut gracié et termina sa vie avec le cirque Barnum.   Ci contre le cachot de CyparisFondations de la ville de  St Pierre

 Ci-contre écriteau dans le musée de St Pierre racontant   l'histoire de la  ville.

Histoire de Cyparis

Une rue de St Pierre. L'art  transforme les ruines.Reconstruction d'un spendide  bâtiment  importé de métropole en kit prêt   à monter (comme la maison qui abrite le musée St John Perse à Pointe à Pitre).

Quelques reconstructions ont eu lieu  sur les ruines mais St Pierre reste encore profondément marqué par le cataclysme.  Naguère appellée la "  perle des Antilles ou le petit Paris Antillais"  St Pierre  connaissait un véritable essor avec  30 000 habitants. C'était un port commercial majeur qui traitait 3/4 du trafic maritime entre l'Europe, la Martinique et les îles voisines.  Un théatre était construit qui reste  encore aujourd'hui à l'état de ruine.  St Pierre nous a donné l'impression de s'être  "statufié",   de vivre dans le souvenir sans aller de l'avant.  Pourtant le soleil est là et la vue est magnifique.

Plus au sud et dans un autre domaine, la Savane des esclaves est un village d'antan reconstitué grâce à M. Gilbert LAROSE. Ce village met en avant la culture, les traditions, le patrimoine, retrace l'histoire de l'esclavage et du mode de vie d'antan avec les cases traditionnelles.    Ici,  deux cases reconstituées

Ce lieu présente également un jardin médicinal. Les esclaves connaissaient bien les plantes et cette connaissance faisait la  terreur des esclavagistes  par la peur d'être empoisonné.  De nombreuses plantes sont présentes dans le jardin, en voici  2  parmi tant d'autres   : CacaoyeM Larose dédicace son livre à Nadine.

 

La presqu'île de la Caravelle sur la côte au vent est un endroit unique où l'on peut admirer et comprendre le phénomène de la mangrove. Tout comme la Savane aux esclaves nous y viendrons à plusieurs reprises avec nos différents invités. Parmi eux, nous retrouvons  ma soeur  Nadine, Ghislaine et Hector pour encore  quelques jours  en Martinique avant qu'ils ne repartent sur la métropole. Puis ma soeur aînée Nicole.   Mais en premier lieu, c'est d'abord avec   Sylvia et Ulrich ici de   dos que nous la découvrons.    c'est nous deux !

     La mangrove c'est aussi le royaume   de   certains crabes !   Ci-contre nous pouvons observer des pousses de palétuviers rouges qui se fichent au sol   en tombant. La fleur donne  le fruit ; la graine forme sa plantule dans l'arbre,  sa forme en flêche  lui permet  de se ficher dans la vase molle quand elle se détache de l'arbre : un nouveau plant est né.

 Le passage est aménagé à  travers l'entrelacs   des racines   aériennes des palétuviers rouges.

Véritable chef d'oeuvre !

​​​​​​  Avec un peu d'audace, nous aurions pu  nous promener  sur les racines  !

Le palétuvier rouge  gagne sur la mer grâce à ses racines et l'engraissement par la vase autour d'elles.  La presqu'île de la Caravelle, réserve naturelle du parc Régionnal   est une visite incontournable de la Martinique.  Elle   abrite  une faune endémique comme  cette    quarantaine de "Gorge blanc", oiseaux que nous avons pu observer,  qui  cherchent leur nourriture  à travers les feuilles mortes tombées au sol.  C'est le seul endroit au monde où l'on peut les  trouver. Durant toute la promenade, le chant des oiseaux nous accompagne !

 

Autre lieu  historique, le célébre  rocher du Diamant situé au sud-ouest de la Martinique et   haut de 175m,  vaut également le détour par son origine volcanique et son histoire. En effet,  durant la guerre franco-anglaise, en 1804 les anglais s'y installèrent  avec des canons  pour  pillonner les vaisseaux français.  La "palaisanterie" dura 17 mois avant la réddition  des anglais.  De nos jours, il est dit que certains navires anglais le saluent en passant devant ! Aujourd'hui  ce rocher  est inhabité, classé  espace naturel protégé, il ne se visite pas. Des caméras y sont installées dont une sous-marine et nous pouvons ainsi observer sa faune et sa flore très variées au musée situé  dans le village  du Diamant sur la côte. Ce rocher   est le  refuge de nombreux oiseaux.

 Le rocher du diamant vu depuis la plage, à environn 2 km des côtes.

Le Rocher du diamant pris en photo depuis   "Légende du Val".   Refuge des oiseaux, il est géré par le conservatoire du littoral.  C'est l'un des spots de plongé le plus visité de l'île. 

La route du  Rocher du diamant nous mène tout droit à l'anse Caffard et son  mémorial  "cap 110". 15  statues  de 2,5 m de haut, pesant 4 tonnes chacune sont orientées à   110°  vers le golfe de Guinée en Afrique .  C'est l'histoire d'un  bateau négrier qui le 8 avril 1830  en fin de journée à jeter l'ancre à l'anse Caffard.  A 23h00 des cris et des craquements sinistres   déchirent la nuit. La mer est déchaînée et le bateau se fait drossé à la côte,  disloqué sur les rochers.  A l'aube du 9  avril 1830  quarante six cadavres furent repêchés et les corps des marins négriers furent inhumés au cimetière de la ville le Diamant et les noyés africains à quelques distances du rivage.  86 captifs, 26 hommes et 60  femmes furent sauvés. Ils étaient tous d'origine africaine d'où l'orientation vers le golfe de Guinné. Les statues sont un   hommage  aux esclaves morts lors de ce nauvrage.

Le jour du départ arrive pour Ghislaine et Hector.  Nadine partira le lendemain. Nous tenons à leur  faire   connaitre la ville  de Ste Anne avec un restaurant très  petit mais une bonne cuisine maison  

2  supers semaines d'amitié  passées ensemble ! Que de bons souvenirs et anecdotes et fou rire qui n'ont pu trouver leur place dans cette new letter mais restent indélibiles dans nos mémoires. A noter qu'un certain nombre de photos sont de Nadine.

La vue  sur le mouillage depuis Ste Anne est éblouissante.

L'heure est venue pour nous d'accueillir David le fils de Max,  sa femme Elise et leurs 2  enfants, Léon, le grand frère  et   le petit dernier Charlie né au mois d'août 2016 et que nous ne connaissions pas encore.Emouvante rencontre.

Léon est  dans les bras de sa maman en  train de prendre un bain de mer au pied du bateau à l'anse de St Anne. Grand-père Max qui n'est pas loin veille à leur sécurité  ! 

Léon est venu fêter ses 5 ans en Martinique. C'est un fan de cette île !   Leur semaine de vacances passera,  elle aussi, très vite mais nous remplira du bonheur des petites têtes blondes.

Nous sommes le 18 avril et c'est au tour de   ma soeur  aînée de  venir nous rendre visite.  Nous commençons l'excursion   de l'île par la rhumerie "les 3 rivières". 

Nicole découvre le t'punch  ! 

Puis le lendemain le jardin de Balata nous dévoile toutes ses merveilles.  A l'entrée du parc des colibris et des sucriers, 2 variétés de petits oiseaux   savourent  leur becquée  :  

Le jardin de Balata   est une véritable spendeur ! Très belle  perspective  Fleur de porcelaine 

 Un ingénieux pont de singe permet d'avoir une vue d'ensemble sur le jardin.

Le jardin de Balata est le jardin d'un artiste.  C'est en 1982 que  Jean Philippe Thoze,  horticulteur,   paysagiste et artiste dans l'âme  a parcouru les 4  coins du monde  ramenant  des pousses et des graines sur les terrres de son enfance.  Ce qui lui importe le plus c'est  de créer  une émotion à travers  la magie des arbres et des plantes. 

Sur le chemin du retour, des champs de bananiers : Ma soeur Nicole et moi-même

De retour sur le bateau un petit encas typique de la Martinique : 

Nous trouvons dans les supermachés de l'île, au rayon congélation des testicules de taureau. Ne  sachant les préparer, nous avons opté pour ce pot.  Il y a aussi des poches congelées de sang de porc (pour les boudins créoles), des groins de porc, bref, tout une série de produits qui nous étonnent (tout est très bon) mais qui sont courants ici.

C'est par l'anse Noire que nous allons clôturer le chapître sur la Martinique.  Nicole se met à la barre pour nous y emmener : 

L'anse noire est une de nos anses préférées en Martinique.  De taille assez modeste, l'emplacement pour le mouillage peut être délicat quand il y a quelques bateaux.  Bordée par une rangée de cocotiers, son sable d'origine volcanique est noir. Nous ne nous lassons pas d'observer les  pélicans et leur magestueux vol.  Ils piquent à la verticale de plus haut qu'un mât  dans la mer  pour attraper le poisson qu'ils ont vu depuis  le ciel.  Et c'est sans bruit qu'ils se ré-envolent contrairement au vol lourd des  cygnes de la métropole et du  vol bruyant des oies sauvages.    La vie sous marine à l'anse Noire  est dense avec par exemple ces  bancs de pisquettes 

Mais, beaucoup viennent dans cette anse pour  admirer les tortues vertes. Les films sont réalisés en palmes, masque et tuba.

C'est sur cette note  reptilienne que se termine le volet sur la Martinique , dernière new   letter de notre passage dans ce secteur des petites  Antilles. Nous avons modifié notre programme de navigation afin de pouvoir accueillir la famille et les amis qui souhaitaient découvrir ces îles paradisiaques avec nous. Nous y avons  passé des moments forts en émotion, chargés de tristesse à certaines périodes et des moments de vrais bonheurs  et de détente  à  d'autres. Maintenant, après la maintenance du bâteau, le renouvellement de notre annexe dont le tableau arrière était pourri,   8 winchs  démontés, nettoyés, graissés   et remontés,   la révision de nos deux   moteurs hors bord et  la réalisation de ces quelques pages de blog, nous  continuons notre périple vers Ste  Lucie  puis les Grenadines, avant d'aller vers les îles ABC où viendra nous rejoindre pour un temps Camille, une des filles de Max. Nous espérons faire un saut en Métropole vers la fin de l'année avant de passer le canal de Panama. Mais, d'ici là, nous nous retrouverons à travers le blog.  

A bientôt donc !

 

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